Publié dans le magazine Books n° 95, mars 2019. Par Julian Jackson.
Julian Jackson conteste la lecture que fait Ferdinand Mount de sa biographie du Général. Nul doute à ses yeux que de Gaulle a sauvé l’honneur de la France. Tout en se démarquant de l’historiographie gaullienne, il y voit une personnalité hors du commun.
Écrire un livre, c’est comme jeter une bouteille à la mer et attendre de voir ce qui va se passer. Quelqu’un va-t-il la trouver flottant dans l’eau ou échouée sur la plage ? Et, si oui, que fera-t-il du message qu’elle contient ? Pour ce qui est de la première question, l’attention considérable accordée à ma biographie de De Gaulle en Grande-Bretagne et aux États-Unis a dépassé toutes mes attentes – pas seulement le nombre de recensions mais la longueur, la générosité et le sérieux de beaucoup d’entre elles, celle de Ferdinand Mount étant l’exemple suprême.
Pour ce qui est des Britanniques, cela s’explique probablement autant par leur relation d’amour-haine avec de Gaulle et le contexte politique actuel que par les éventuelles qualités de mon livre. Après tout, de Gaulle a passé une bonne partie de la guerre à Londres, et sa relation orageuse et mouvementée avec Churchill reste pour les Britanniques un sujet de fascination – mon éditeur n’a cessé de m’inciter à en rajouter sur Churchill !
[Lire « “Le monstre de Hampstead” », en bas de page.] Quant au contexte politique,...