« Les chefs d’œuvres que vous ne lirez jamais »
Publié le 12 septembre 2016. Par La rédaction de Books.
En cette rentrée, l’opéra semble miser sur des partitions inédites ou négligées. Ainsi on verra, entre autres, Fantasio d’Offenbach et Eliogabalo de Cavalli à Paris, ou Proserpine de Saint-Saëns à Versailles. Comment résister à une «nouvelle » œuvre d’un grand artiste ? Peu importe si celle-ci est inachevée ou si l’auteur lui-même avait décidé de la laisser de côté, la signature reste, comme le rappelle Bernard Richards dans The Greatest Books You’ll Never Read ou « Les chefs d’œuvres que vous ne lirez jamais ». Dans ce volume sont rassemblés 78 essais à propos de livres, nouvelles, manuscrits ou ébauches de textes qui ne seront jamais publiés ou qui n’auraient pas dû l’être. On découvre ainsi que Karl Marx s’est d’abord essayé au comique. Il a écrit, à 19 ans, une nouvelle humoristique dans la veine de Tristram Shandy. Richards se plaît à imaginer la fin de The Mystery of Edmund Drood, roman inachevé de Charles Dickens. Il regrette la disparition de Cardenio, une pièce de Shakespeare, dont on sait cependant qu’elle a été jouée. Il mentionne également Le Château de Kafka ou Prières inachevées de Truman Capote, pour lesquelles le désir des auteurs n’a pas été respecté. Comme le rappelle John Williams dans le New York Times, d’autres ont volontairement publié des textes inachevés. Après avoir écrit 1 500 pages d’un roman intitulé de Fountain City, Michael Chabon a préféré passer à autre chose. Il a fini par publier quatre chapitres de ce manuscrit mais en les accompagnant de nombreuses notes pour expliquer en quoi son texte était insatisfaisant. « Ces notes sont ici pour servir d’équivalent littéraire à la mention « Ne pas ingurgiter » sur les paquets de gel de silice », a-t-il précisé.