Cette vieille canaille de Wells

Sorti au forceps d’une enfance miséreuse, H. G. Wells, socialiste convaincu, voulait à la fois changer le monde et profiter de la vie, dénoncer son époque et en jouir. La gloire et la fortune que lui apportèrent des livres comme La Machine à explorer le temps lui assurèrent une invraisemblable carrière de séducteur, au vu et au su de son épouse pourtant adorée. Il n’est tombé que sur un seul os : une certaine Moura Budberg.

Avec Un homme de tempérament, David Lodge s’aventure pour la seconde fois sur le terrain de la biographie romancée. La première fois, dans L’Auteur ! L’Auteur ! (1), c’était Henry James qu’il avait pris pour sujet. À la fin du récit, on voyait l’écrivain traverser à bicyclette le Romney Marsh (2) pour rendre visite à l’auteur anglais H. G. Wells, qui récupérait d’une grave maladie rénale. Il était conduit là par Edmond Gosse, homme à tout faire du monde littéraire, qui voulait voir si Wells avait besoin de l’aide financière d’un fonds de secours aux écrivains. Mais il apparut vite que l’homme n’avait besoin d’aucune assistance, et même qu’il projetait de faire construire une superbe maison sur la côte sud de l’Angleterre, pour lui et sa seconde épouse. Nous étions en 1898. Wells, alors dans la trentaine, jouissait déjà d’une certaine réputation comme journaliste et comme auteur de science-fiction. Lui et James devinrent amis, et ce dernier déclara que le nouveau roman de Wells, Kipps (3) (1905), était « un joyau qui brillait de l’éclat de la...
LE LIVRE
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Un homme de tempérament, Rivages

ARTICLE ISSU DU N°40

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