La question « à quoi servent les riches ? » est moins naïve qu’il y paraît. À lire les articles qui suivent, les très riches servent les intérêts de la société d’au moins quatre façons.
1. Même les économistes de gauche le reconnaissent, une somme d’argent investie par un riche a un effet multiplicateur au profit de la société. Les divergences d’appréciation portent sur l’ampleur, non la réalité de l’effet. Le mécanisme de base est simple : l’investissement finance l’innovation et celle-ci profite à tous. Ainsi l’enrichissement des pionniers des industries de l’information est peu de chose comparé aux avantages que la société retire des innovations de ce secteur.
2. Par l’exemple qu’ils donnent, ceux dont la richesse est due à leur réussite personnelle incitent des jeunes de talent à prendre des risques et à innover afin de réussir à leur tour et de s’enrichir. Autrement dit, la richesse crée l’appétit de richesse, et ceux qui réussissent en font bénéficier la société par le mécanisme décrit plus haut.
3. Que ce soit ou non par l’effet d’une forme de mauvaise conscience, une fraction au moins des très riches fait du mécénat. La Renaissance fut le produit le plus spectaculaire de ce processus, mais cela reste vrai aujourd’hui. C’est un élément essentiel du développement des arts et de la culture en général.
4. De même, une fraction des très riches consacre des ressources parfois considérables à la philanthropie : l’aide médicale, technique ou financière aux déshérités de la terre. Aujourd’hui la philanthropie a atteint un niveau jamais égalé dans l’histoire.
Dans ce dossier :
Pour aller plus loin
• Warren Buffett, Les Écrits de Warren Buffett, Valor, 2010.
• Hervé Kempf, Comment les riches détruisent la planète, Points Seuil, 2009. Le point de vue d’un écologiste.
• Thomas Piketty, L’Économie des inégalités, La Découverte, 6e édition 2008. Un classique. Les travaux de Piketty sont cités dans l’article de Peter Singer.
• Thomas Piketty, Les Hauts Revenus en France au XXe siècle, Grasset, 2001. Une somme historique. L’auteur montre que l’inégalité des salaires est restée sensiblement constante entre 1901 et 1998.