Ce n’est pas la fin du monde

Oser faire preuve d’optimisme sur l’avenir de la planète est trop souvent l’affaire de vieux briscards, du genre du regretté Hans Rosling, né en 1948, ou de Steven Koonin, né en 1951. Un peu moins vieux sont Matt Ridley, né en 1958, ou Bjorn Lomborg, né en 1965. La grande exception est désormais la Britannique Hannah Ritchie, née en 1993. Elle en connaît un bout, étant rédactrice en chef adjointe de Our World in Data, le plus efficace des sites compilant les données statistiques sur le monde contemporain. Elle critique vigoureusement les oiseaux de malheur, qui « font plus de mal que de bien », car ils nous laissent plus ou moins paralysés, approuve dans la Literary Review Justin Mundy, président fondateur du Sustainable Land Management. 


Ritchie liste quelques-uns des indicateurs les plus positifs : les habitants des pays pauvres qui souffrent de sous-alimentation sont passés de 35 % à 13 % en 45 ans ; le nombre de morts dus aux catastrophes naturelles a été divisé par dix au XXe siècle ; les émissions de CO2 par tête baissent dans les pays riches et ont cessé de croître globalement ; la part du sol consacrée à l’agriculture a cessé de croître ou est sur le point de le faire, ce qui va permettre de mieux préserver la forêt et la biodiversité. 


Comme beaucoup de femmes de sa génération, Ritchie est végétarienne et sur le plan de l’alimentation elle continue de sonner le tocsin : « l’agriculture est responsable de 25 % des émissions de carbone, utilise 46 % de la surface habitable, est responsable de 70 % de la ponction d’eau douce et est la principale cause de la perte de biodiversité », confirme Justin Mundy.


Des efforts considérables restent à engager, mais « il demeure possible d’aboutir à une planète soutenable », écrit Uma Mahadevan-Dasgupta dans The Hindu. Dans The Guardianla journaliste Bibi van der Zee voit malgré tout chez Hannah Ritchie une certaine dose de naïveté, par exemple quand elle écrit : « Il suffirait de mettre un prix sur le carbone et de s’assurer que les riches paient le plus ».

LE LIVRE
LE LIVRE

Not the End of the World: How We Can Be the First Generation to Build a Sustainable Planet de Hannah Ritchie, Chatto & Windus, 2024

Dans le magazine
BOOKS n°123

DOSSIER

Faut-il restituer l'art africain ?

Chemin de traverse

13 faits & idées à glaner dans ce numéro

Edito

Une idée iconoclaste

par Olivier Postel-Vinay

Bestsellers

L’homme qui faisait chanter les cellules

par Ekaterina Dvinina

Voir le sommaire