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Celui qui arrive à Stockholm en 1914 pour y diriger la communauté juive a une réputation qui n’est plus à faire. Né quarante-cinq ans plus tôt à Lemberg, l’actuelle Lviv ukrainienne, cet ex-étudiant en philosophie à Berlin a déjà écrit dans des journaux en hébreu, aidé Theodor Herzl à organiser, en 1897, le premier congrès sioniste à Bâle et dirigé l’importante communauté juive de Sofia, au cœur de la poudrière balkanique. Marcus Ehrenpreis se distingue alors par sa défense d’un « sionisme culturel » et d’un « judaïsme occidental réformé », note le quotidien Svenska Dagbladet. Il surprend toutefois en choisissant d’officier à Stockholm, où ne vivent que quelques milliers de juifs assimilés. Là, il s’implique corps et âme dans le débat intellectuel. Une fois Hitler au pouvoir, démontre son biographe Göran Rosenberg, il tente de sauver le plus de vies juives possible. Pourtant, on lui reprochera, après la guerre, de n’avoir rien fait. Rosenberg, intellectuel juif non-pratiquant, démonte ces accusations qui visaient, selon lui, à minimiser la responsabilité du royaume. De fait, la Suède, neutre pendant le conflit, mena jusqu’en 1942 « une politique d’immigration très restrictive », résume Expressen. Paru un mois avant la tenue à Malmö d’un forum international sur l’anti­sémitisme (dont le pays n’est pas exempt), l’ouvrage a reçu un accueil très favorable. « Le qualifier de “biographie” est réducteur pour un livre qui s’ouvre par un dialogue avec son protagoniste : “Toi et moi sommes nés dans le judaïsme. Toi quand tant de routes juives semblaient encore ouvertes, moi quand tant de routes juives avaient été fermées” », note Dagens Nyheter

[post_title] => La vie du grand rabbin Ehrenpreis [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => la-vie-du-grand-rabbin-ehrenpreis [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-01-05 08:12:57 [post_modified_gmt] => 2022-01-05 08:12:57 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=114065 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
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À la fin des années 1980, sous la pression de la rue, l’Algérie connaît une période de démocratisation. C’est à ce moment-là qu’émerge le Front islamique du salut (FIS), un parti qui prône l’instauration de la charia. En décembre 1991, alors que les leaders islamistes sont emprisonnés, se tient le premier tour des élections législatives, où le FIS rafle plus de 47 % des suffrages. L’armée annule le second tour et dissout le parti. Le pays bascule alors dans une guerre civile qui opposera le régime militaire à plusieurs groupes de guérilla islamistes. Assassinats, attentats, massacres de civils : près de 100 000 personnes périront au cours de cette « décennie noire ». Comme le relève El Watan, « les essais publiés sur cette période trouble de l’histoire nationale sont rares ». Le Coup d’éclat d’Amer Ouali vient combler cette lacune, salue le quotidien algérien. Pour le journaliste Mustapha Hammouche, qui a préfacé l’ouvrage, Ouali donne des clés de compréhension de ce conflit qui a « transformé une tentative d’évolution démocratique en une guerre terroriste intestine ».

[post_title] => Chronique de la décennie noire [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => chronique-de-la-decennie-noire [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-01-05 08:12:57 [post_modified_gmt] => 2022-01-05 08:12:57 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=114096 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
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«J’ai dû me glisser dans la peau de cette femme », a déclaré François Smith au sujet du personnage principal de Fille à soldats. « Il m’a fallu mobiliser tous mes talents d’écrivain pour pouvoir faire le distinguo entre sa manière de voir et la mienne. » Ce premier roman est inspiré d’une histoire vraie, survenue à l’époque de la seconde guerre entre les Boers et les Britanniques, au tout début du XXe siècle. Une jeune Afrikaner, Susan Nell, est laissée pour morte après avoir été violée dans un camp de concentration. Elle survit grâce aux soins prodigués par un couple basotho. Des années plus tard, devenue infirmière en psychiatrie, elle se retrouve, en pleine Première Guerre mondiale, en Angleterre, face à l’un de ses agresseurs. En 1900, pour briser le moral des Boers, les Britanniques brûlèrent leurs fermes et tuèrent leur bétail. Plus de 25 000 femmes et enfants moururent en déportation. François Smith fait de sa protagoniste une femme « marquée par la vie » (sic), mais d’une résilience extraordinaire. Diane de Beer a salué dans le quotidien Pretoria News une « écriture remarquable » lors de la parution de l’ouvrage, qui a figuré parmi les meilleures ventes de fiction en Afrique du Sud. Finaliste du prix du Sunday Times, qui paraît à Johannesbourg, il a séduit le jury par son « héroïne exaltante » et son « intrigue tout en subtilité».

[post_title] => Sur le chemin de la résilience [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => sur-le-chemin-de-la-resilience [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-01-05 08:12:56 [post_modified_gmt] => 2022-01-05 08:12:56 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=114314 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
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Zdivočelá země a été écrit en 1970, mais il faudra attendre deux décennies avant de le trouver dans les librairies tchèques. Car son auteur, l’écrivain et défenseur des droits de l’homme Jiří Stránský (1931-2019), est à l’époque dans le viseur du régime communiste. « En 1953, raconte le quotidien Lidové Noviny, il est condamné pour trahison et envoyé dans plusieurs camps de travail, dont les mines d’uranium de Jáchymov. Libéré en 1960, il est à nouveau emprisonné au cours de la première moitié des années 1970. » « Témoin de son temps, il retrace dans ses écrits les méandres et les vicissitudes de l’histoire tchécoslovaque », note Radio Praha. Le roman s’intéresse d’abord au drame des Sudètes, région à la frontière tchéco-allemande, dont la population allemande a été expulsée en 1945. Son héros, un aviateur de retour d’Angleterre après la guerre, rêve de créer un élevage de chevaux dans son village natal. Il débarque alors dans une région en ruines. En 1997, Stránský décidera de poursuivre dans un deuxième tome (« Vente aux enchères ») l’histoire de son héros pour l’accompagner après la chute du communisme jusqu’à la fin du millénaire. Le tout sera ensuite adapté en série télévisée (qu’il a lui-même scénarisée), grand succès populaire, tout comme la récente réédition du roman, best-seller en République tchèque.

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De tous les livres parus lors de la commémoration des attentats du 22 juillet 2011, commis en Norvège par l’ultra­nationaliste Anders Behring Breivik, seul celui de l’ex-secrétaire géné­rale des jeunesses travaillistes, décimées sur l’île d’Utøya, figure parmi les meilleures ventes. L’au­teure raconte la terreur et les corps fauchés (après les 8 victimes d’Oslo, 69 jeunes ont trouvé la mort à Utøya). « Malgré des descriptions presque grotesques, Tonje Brenna parvient à garder un ton sobre et retenu », estime le quotidien VG. Celle qui est désormais une élue régio­nale travailliste se fait plus offensive dès qu’elle revient sur les ratés de la police ce jour-là. Elle appelle surtout à un débat plus tranché face à une droite populiste et xénophobe qui, selon elle, relativise les horreurs perpétrées par un de ses anciens adhérents, aujourd’hui en prison. Plus encore, elle « accuse » la Première ministre, la conservatrice Erna Solberg, de refuser d’admettre que l’attaque visait davantage la social-démocratie que la société norvégienne dans son ensemble, constate le site Nettavisen. « Un message aussi fort est peut-être nécessaire », avance le quotidien régional Aftenbladet. Pour sa part, VG regrette que l’auteure ait « réduit son message politique à des concepts clichés […] au lieu de proposer une analyse plus précise ». 

[post_title] => Requiem pour un massacre [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => requiem-pour-un-massacre [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2021-11-12 18:42:03 [post_modified_gmt] => 2021-11-12 18:42:03 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=110789 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
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Il y a cent cinquante ans (le 1er janvier 1871) était fondé le IIe Reich, qui devait sombrer avec la défaite de 1918. Cet anniversaire a donné lieu outre-Rhin à plusieurs publications dont celle de Hedwig Richter, qui a défrayé la chronique. Elle retrace l’histoire allemande des deux derniers siècles sous l’angle de l’émergence de la démocratie. Richter tente d’y montrer que cette dernière n’a cessé, depuis au moins l’époque des Lumières et malgré quelques célèbres accidents de parcours, d’être « une affaire allemande ». Nommé pour des prix prestigieux, le livre s’est hissé en tête des ventes et a été réimprimé plusieurs fois. Son auteure s’est vu ouvrir les portes de nombreux médias. Puis est arrivé le contrecoup : des critiques assassines de la part de plusieurs de ses collègues historiens.

Dans Die Zeit, Eckart Conze lui reproche de voir avant tout dans le IIe Reich « une société civile réformatrice pratiquant la démocratie », occultant ainsi sa dimension éminemment autoritaire. Il remarque que s’il existait bien un Parlement, son pouvoir était très limité. « Un tigre sans dents », renchérit Andreas Wirsching dans Spiegel. Les deux professeurs insistent sur le rôle disproportionné de l’armée, qui agissait en dehors de tout contrôle parlementaire. Pour eux, pas de doute : le IIIe Reich hitlérien plonge bien ses racines dans le IIe Reich wilhelmien.

Dans la revue universitaire en ligne Sehepunkte, le même Wirsching récapitule les quatre principales thèses défendues par Richter : « L’histoire de la démocratie n’est pas toujours, mais souvent un projet d’élites » ; elle est « toujours l’histoire d’une limitation » ; elle est « essentiellement une histoire du corps, des mauvais traitements qui lui sont infligés, des soins qu’on lui apporte, de ses privations et de sa dignité » ; enfin, elle ne saurait se comprendre qu’au niveau international. Pour Wirsching, autant d’idées qui, quand elles ne sont pas erronées ou mal exploitées, sont juste banales. Le faux pas nazi est intégré à la longue marche de l’Allemagne vers la démocratie d’une manière qu’il trouve « inqualifiable ».

Dans Die Zeit, Richter rappelle que c’est en Allemagne qu’« en 1897 fut fondée la première organisation au monde de défense des droits des homosexuels et en 1904 la première association internationale pour le droit de vote des femmes ». Pour le politologue Carsten von Wissel, qui la soutient, Richter a surtout le tort de mettre en lumière des idées dérangeantes : les horreurs de la guerre de 1914 résultant non pas uniquement du militarisme prussien, mais aussi de la démocratie de masse, par exemple.

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La guerre la plus longue jamais vécue par les Danois, entre 1700 et 1721, obtient enfin l’ouvrage de référence qui manquait dans leur langue, se félicite à Copenhague une presse unanime. En deux tomes et 1 112 pages, l’historien Dan H. Andersen s’est attaché à retracer un conflit qui « modifia l’ordre européen », rappelle Per Stig Møller, ex-ministre des Affaires étrangères, sur le site d’information Altinget. Provoquée par une triple offensive contre la grande puissance régionale de l’époque, la Suède, la guerre se solda par l’affaiblissement de cette dernière et son remplacement, dans ce rôle prépondérant, par la Russie tsariste. Dans un vaste périmètre autour de la mer Baltique, étendu jusqu’à la Norvège et à l’Ukraine, l’auteur « a retourné toutes les pierres et rassemblé les fruits de ses nombreuses années de recherches dans deux volumes, qui constituent un ouvrage indispensable sur cette guerre, avec moult détails et raisonnements surprenants, parfois amusants », applaudit un autre historien, Ulrik Langen, dans l’hebdomadaire Weekendavisen. On y trouve « le gel, la peste et des cités assiégées ». « Les passages où l’auteur se mêle à de simples soldats et à des civils durement éprouvés sont captivants », ajoute-t-il, saluant son style. La grande guerre du Nord fit plusieurs centaines de milliers de morts. Du côté des têtes couronnées et de leurs « jeux diplomatiques complexes », on côtoie le « génial » Pierre le Grand, Frédéric IV du Danemark, « maniaque du contrôle », et le jeune Charles XII de Suède, « fou de guerre », résume Per Stig Møller. C’est d’ailleurs ce souverain qui fit traîner le conflit en longueur, pointe le quotidien Berlingske : « Dans le grand jeu politique, il refusait obstinément de reconnaître les réalités issues des champs de bataille. » 

[post_title] => Gel, peste et villes assiégées [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => gel-peste-et-villes-assiegees [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2021-11-12 18:42:14 [post_modified_gmt] => 2021-11-12 18:42:14 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=111047 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
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« Un triomphe », s’enthousiasme l’écrivain Itumeleng Molefi dans The Johannesburg Review of Books à propos du dernier roman de Jenni­fer Nansubuga Makumbi, The First Woman. L’auteure ougandaise y raconte le passage à l’âge adulte de Kirabo, une jeune fille de 12 ans qui habite le village de Nattetta à l’époque du régime sanguinaire d’Idi Amin Dada, dans les années 1970. Kirabo, qui tente de retrouver sa mère, consulte une vieille sorcière aveugle, Nsuuta. Cette dernière lui apprend que, si les ancêtres ont inventé des histoires, c’est pour mieux opprimer et rabaisser les femmes. Nsuuta pense que le caractère rebelle de Kirabo et ses pouvoirs surnaturels proviennent de la « première femme », qui était libre et indépendante. Ces traits n’existent plus chez la plupart des femmes, ce qui leur permet de mieux s’adapter à une société dirigée par les hommes. La romancière fait référence au concept ougandais de mwenkanonkano, antérieur au féminisme à l’occidentale, qui incite les femmes à lutter efficacement contre la domination masculine, quitte à faire semblant d’être faibles. Itumeleng Molefi voit dans ce roman, inspiré de traditions orales, « une riposte à ceux qui se plaisent à défendre le pouvoir patriarcal en affirmant que le féminisme n’est “pas africain” ». La romancière égratigne au passage les femmes qui entretiennent le statu quo, consciemment ou non, et apporte son soutien aux hommes féministes. Sur le site Brittle Paper, l’écrivaine ougandaise Harriet Anena salue ce « récit empreint d’humour », garantissant de « délicieuses séances de lecture ».

[post_title] => Pas africain, le féminisme ? [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => pas-africain-le-feminisme%e2%80%89 [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2021-11-12 18:43:39 [post_modified_gmt] => 2021-11-12 18:43:39 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=111073 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
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Il y a cent cinquante ans, une théo­rie scientifique largement répandue prétendait que, au-delà de 550 mètres de profondeur, l’océan était dénué de vie. On sait désormais que c’est faux. Aujourd’hui, « nos connaissances sur les grands fonds marins progressent à un rythme tellement effréné qu’on peine à suivre », s’enthousiasme le zoologiste australien Tim Flannery dans The New Statesman. Selon lui, The Brilliant Abyss, le dernier livre de la chercheuse en biologie marine Helen Scales, est une excellente occasion de rafraîchir ses connaissances en la matière : « L’ouvrage est si complet et si érudit qu’il fera date. » Les abysses constituent le plus grand habitat de la Terre, où évoluent des créatures aussi étranges qu’infiniment variées. Tels ces vers rongeurs d’os d’à peine 3 centimètres, arborant des tentacules rouges à une extrémité et, à l’autre, des ramifications vert vif qui produisent de l’acide. Seulement, ce monde merveilleux est menacé. Le second volet de l’ouvrage détaille l’impact des activités humaines sur les fonds marins. Les coupables désignés sont le chalutage, qui détériore les récifs coralliens millénaires, et l’exploitation minière en eaux profondes, « qui pourrait porter un coup fatal à la planète entière » 

[post_title] => Plongée en eaux profondes [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => plongee-en-eaux-profondes [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2021-11-12 18:43:58 [post_modified_gmt] => 2021-11-12 18:43:58 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=111081 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
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Historien de formation, parlant couramment le pachto, Carter Malkasian est un ancien conseiller du haut commandement américain en Afghanistan. Dans son troisième livre, paru en septembre 2021 – au lendemain du retrait en catastrophe de l’armée américaine de l’Afghanistan –, l’expert dresse un tableau sans concession de ce conflit, le plus long de l’histoire des États-Unis. Malkasian y présente des stratèges américains en proie à l’indécision chronique, en dépit des premiers succès militaires remportés contre les talibans, en 2001. « Les États-Unis sont entrés dans un pays qu’ils ne comprenaient pas, un pays qui avait dérouté plus d’une grande puissance par le passé, et ils l’ont fait sans avoir de stratégie claire à long terme », commente l’historien Fredrik Logevall dans The New York Times. « On referme cet ouvrage remarquable avec le sentiment profond que la seule présence des États-Unis a créé un problème monumental pour le gouvernement de Kaboul », poursuit ce spécialiste des relations internationales. À l’instar de l’allié sud-vietnamien un demi-siècle plus tôt, celui-ci n’a jamais obtenu de soutien au sein de la population, en raison de son association avec une puissance occupante étrangère. 

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