WP_Post Object
(
    [ID] => 116212
    [post_author] => 48457
    [post_date] => 2022-02-24 08:45:26
    [post_date_gmt] => 2022-02-24 08:45:26
    [post_content] => 

Dun bras doré, tout contre son sein, elle tient l’enfant potelé. Les yeux baissés sur la petite tête duveteuse qu’elle effleure du menton, elle sourit. Une lumière chaude baigne les deux corps nus. La photographie, en couverture du livre de Lisa Sorgini, exhale la douceur des peintures du Quattrocento, de même que les 34 clichés de cette série intitulée Behind Glass. La photographe y interroge l’expérience de la maternité dans son espace le plus intime, la maison. De quelles émotions est chargé ce temps où la femme est également mère ?

Au premier regard, la réponse s’impose. Une beauté éthérée irradie de chaque image : ces femmes aux corps moelleux, vêtues d’une chemise ou d’un simple slip, protègent, portent, offrent leur sein à la chair de leur chair ; les bambins sont des angelots qui tètent, enlacent, s’élancent sur la pointe de leurs pieds dodus en des gestes gracieux, joueurs, rêveurs. Là, tout n’est que calme et volupté…

Trop calme. Au fil des pages, le doute infuse. Ici, la vie n’est-elle pas en suspens, figée à la façon de ces natures mortes de la Renaissance d’où semble s’être échappée cette tranche de pastèque d’un rouge éclatant ? Et les regards, pourquoi sont-ils si absents, comme perdus dans le vague ? Quant à la volupté, voilà que les tendres étreintes corps contre corps paraissent des corps-à-corps étouffants : un enfant, deux, trois, quatre, cinq parfois se pressent contre leur mère qui les enveloppe de ses grands bras tandis que son visage trahit une expression de lassitude, indicible peut-être. Invisible, pour sûr, s’il n’y avait eu la transparence d’une fenêtre fermée, et de l’autre côté de la fenêtre, postée dans le jardin, la photographe.

Behind Glass. « Derrière la vitre. » La force du travail de Lisa Sorgini sur le lien maternel tient d’abord au détournement du lieu commun de l’art pictural, la fenêtre. De Dürer à Rothko, elle est, avec son cadre, l’instrument par excellence de multiples mises en abyme : du quadrillage (outil de la perspective), du tableau, voire de l’acte créateur qui ouvre sur le monde. Lisa Sorgini, elle, se place dans le monde pour capter l’intimité domestique. Parodie de paparazzi : hors l’éclairage, rien n’est naturel ni pris sur le vif. Les scènes sont construites comme des tableaux où l’on voit poindre, en deçà des strates gracieuses de l’amour maternel, des enfermements enchâssés comme des matriochkas. Les fenêtres closes en sont le symbole ; les regards égarés, le symptôme.

Ces femmes vouées à leurs petits, happées par ce lien nouveau qui les unit, immobiles – nulle frénésie domestique ici, ni changement de couche ni préparation du dîner –, sont coupées du monde bien vivant, arbres, feuillages, nuages, dont les reflets s’agitent à la surface des vitres. Elles sont, qui plus est, cloîtrées, car c’est dans les premières semaines de la pandémie, en mars 2020, que Lisa Sorgini réalise cette série. Sa bourgade de South Golden Beach, à 800 kilomètres de Sydney, vise comme toute l’Australie le « zéro Covid ». Le confinement, le premier d’une longue série, sera des plus sévères : sorties restreintes, isolement social quasi total. Elle a alors 39 ans et un bébé de 7 mois. 

Dans une série précédente intitulée In-Passing, Lisa Sorgini a déjà interrogé le lien maternel, qu’elle-même avait découvert dans des circonstances tragiques : « Au cours de la même année, il y a cinq ans, je suis devenue mère de mon premier enfant, puis j’ai perdu ma mère. Cela a mis en lumière l’intensité de cette relation », expliquait-elle alors dans Time. Elle reprend donc le fil de son questionnement dans le contexte de surcroît de solitude imposé par le confinement. Elle contacte par téléphone, par e-mail ou via les réseaux sociaux une trentaine de jeunes mères. Celles-ci poseront avec leurs chérubins, en petite tenue – gage d’intimité –, souriant aux anges derrière la vitre, émouvants tableaux. Behind Glass signifie aussi, dans le langage de l’encadrement, « sous verre ». 

— C. Bn.

[post_title] => Fenêtres avec vue sur mères [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => fenetres-avec-vue-sur-meres [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-02-24 08:45:27 [post_modified_gmt] => 2022-02-24 08:45:27 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=116212 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
WP_Post Object
(
    [ID] => 115891
    [post_author] => 48457
    [post_date] => 2022-02-24 08:45:17
    [post_date_gmt] => 2022-02-24 08:45:17
    [post_content] => 

«Les contributeurs sont tenus de ne pas par­ti­ciper à une guerre d’édi­­tion sous peine de blocage », annonçait Wikipédia dans un bandeau rouge coiffant la page consacrée à Éric Zemmour. Ce dernier est un juif d’ascendance arabe ou berbère (berbère, préfère-t-il dire), dont la famille algérienne avait reçu la nationalité française en 1870. Ayant bénéficié, si l’on ose dire, de la colonisation française, ses parents sont partis pour la « métropole » en 1952. Il est donc un produit de l’immigration nord-africaine, qu’il dénonce sur son site officiel (un « podium des titres de séjour délivrés en un an » place en tête le Maroc, suivi de l’Algérie et de la Tunisie).

En 1885, un réfractaire allemand sans le sou arriva à New York. Les États-Unis n’imposaient à l’époque aucune restriction à l’immigration. Il fut enregistré sous le nom de Friedrich Trumpf. Profession : sans. On devine la suite : c’était le grand-père de Donald Trump – lequel, nul ne l’ignore, est aussi viscéralement hostile à l’immigration qu’Éric Zemmour.

On peut rapprocher ce comportement de celui des membres du Parti des Américains natifs, qui, dans les années 1850, militaient contre l’immigration des catholiques allemands et irlandais pour préserver la prééminence des protestants nés sur le sol américain (comme s’ils n’étaient pas eux-mêmes les rejetons d’immigrés venus s’installer sur les terres d’autres « natifs »). Le politologue français Jean-Yves Camus l’a fait remarquer : pour désigner ce type d’attitude, mieux vaudrait employer le mot « nativiste » plutôt que « xénophobe » ou « raciste » 1. Le politologue néerlandais Cas Mudde plaide aussi pour le mot « nativiste », en usage dans le monde anglo-saxon. Il désigne, au-delà d’une réaction venue des « tripes », une conception de l’État selon laquelle celui-ci doit réguler les entrées sur le territoire afin de préserver une identité fondée sur la culture de ceux qui y sont nés (ou dont les parents y sont nés) 2. Autrement dit, ce n’est pas seulement de la xénophobie mais d’abord une forme de nationalisme culturel.

Une illustration récente en a été donnée par une lettre envoyée au Financial Times. Elle portait sur un article publié par Giles Merritt, auteur d’un livre expliquant pourquoi « nous avons besoin de plus d’immigrés ». Merritt faisait valoir que, dans les vingt-cinq prochaines années, l’Europe verra sa force de travail passer de 230 à 207 millions de personnes et que la plupart des études montrent l’importance décisive de l’immigration pour la prospérité des pays d’accueil. Réaction du lecteur : « Cette position n’a rien de neuf, et les riches électeurs occidentaux ont régulièrement fait savoir que ce type de changement démographique (et culturel) ne justifie pas le profit économique escompté […]. Le monde occidental est certes confronté à des défis démographiques – peut-être structurels –, et l’argument économique en faveur de l’immigration a beau être “évident”, nous devons développer des réflexions plus novatrices. Et peut-être, aussi, faire plus d’enfants ! »

L’expérience ayant montré que l’État est impuissant à maîtriser le nombre de naissances 3, il resterait à inventer, pour les natalistes, des solutions « plus novatrices ». Faute de quoi les moins excités d’entre eux devront bien, tôt ou tard, se ranger à l’avis de la grande majorité des historiens et économistes qui soulignent, comme Merritt, la nécessité d’accueillir plus d’immigrés pour assurer la prospérité des « natifs ». Loués chaleureusement par The Economist – qui n’est pas ancré à gauche –, deux autres ouvrages récents plaident en ce sens : celui de Philippe Legrain, un ancien dudit journal qui fut le conseiller en chef de José Manuel Barroso à la Commission européenne, et celui d’Alex Nowrasteh et Benjamin Powell, respectivement du Cato Institute et de la Texas Tech University 4. Eux non plus ne sont pas de gauche. Alex Nowrasteh vient de récidiver avec un autre ouvrage intitulé « Les arguments les plus courants contre l’immigration et pourquoi ils sont faux » 5

— O. P.-V.

[post_title] => Seriez-vous nativiste ? [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => seriez-vous-nativiste%e2%80%89 [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-02-24 08:45:18 [post_modified_gmt] => 2022-02-24 08:45:18 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=115891 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
WP_Post Object
(
    [ID] => 115795
    [post_author] => 48457
    [post_date] => 2022-02-24 08:45:10
    [post_date_gmt] => 2022-02-24 08:45:10
    [post_content] => 

On doit au génie de la langue anglaise d’avoir inventé l’expression cancel culture – culture de l’annulation, de l’effacement, de l’oblitération, de l’annihilation… Elle est née, semble-t-il, en 2019 d’une épidémie de messages sur les réseaux sociaux visant à ostraciser des personnes ayant pignon sur rue qui avaient écrit ou tenu des propos jugés soit racistes, soit désobligeants à l’égard de tel ou tel groupe pouvant se considérer comme une victime de la société ou de l’Histoire.

Antérieur à l’expression, le phénomène se traduit par diverses formes d’exclusion entraînant le licenciement ou la démission des personnes visées. Née aux États-Unis, où elle a pris l’ampleur d’une épidémie, la cancel culture est maintenant bien établie au Royaume-Uni et tend à se répandre en France et ailleurs.

Que les sociétés malades désignent des boucs émissaires et, faute de les tuer, les emprisonnent ou les ostracisent pour les gommer du paysage, il n’y a là bien sûr rien de neuf. C’est une caractéristique des régimes autoritaires, et les démocraties ne sont pas en reste. Athènes, la première d’entre elles, a condamné Socrate parce que ses idées étaient jugées dérangeantes. Et comment peut-on oublier la « chasse aux sorcières » du maccarthysme ? Même lorsque la liberté d’expression est reconnue, protégée et encadrée par la loi, les individus dont la pensée s’écarte des flux dominants sont souvent marginalisés, au point qu’on ne découvre parfois leur originalité que longtemps après leur mort. Des institutions entières développent une culture d’exclusivité, écartant d’emblée le risque d’accueillir des voix dissidentes.

En quoi la cancel culture serait-elle alors un phénomène inédit ? On en impute la nouveauté aux facilités d’expression offertes par les réseaux sociaux. Mais, dans son roman La Tache, Philip Roth exploitait déjà le cas d’un professeur de la prestigieuse université Princeton, un sociologue spécialiste des relations interraciales, qui fut l’objet d’une « investigation » diligentée par son employeur en raison d’un mot jugé, à tort, déplacé. C’était en 1985, avant le Web et Twitter.

La nouveauté tient à la conjonction de deux facteurs : la vitesse avec laquelle le virus s’est propagé (ce qu’en effet les réseaux sociaux favorisent) et la facilité avec laquelle il a contaminé les institutions les plus prestigieuses – universités d’élite, grands journaux, sociétés savantes, musées, célèbres maisons d’édition, agences littéraires, etc. Lorsqu’un collaborateur se voit pris dans la tourmente d’accusations visant à l’ostraciser, il est désormais courant de céder à la pression.

Une telle veulerie institutionnelle ne serait pas possible si le mouvement de la cancel culture ne coïncidait pas avec l’émergence d’un courant à vocation dominante, sinon hégémonique. Trois exemples tout récents. En Angleterre, l’université de Northampton alerte désormais ses étudiants sur le fait que le roman 1984 d’Orwell contient des « passages explicites » qu’ils pourraient juger « offensants et dérangeants ». Le Parlement écossais a voté en mars 2021 une « loi sur le crime de haine » (Hate Crime Act) qui introduit une peine allant jusqu’à sept ans de prison pour des propos considérés comme insultants, même s’ils sont tenus à domicile. En octobre, la Commission européenne a publié un document en anglais de 32 pages – retiré depuis – invitant ses agents à respecter les normes de la « communication inclusive » : des mots comme workman (car exclusivement masculin) ou Christmas (car chrétien) se voyaient rayés du vocabulaire,  « cancellés », comme on disait autrefois en français.

En dépit, ou peut-être en raison, de la formidable élévation du niveau d’instruction, la sottise collective est-elle en progrès ?  

Olivier Postel-Vinay

[post_title] => Le mot de trop [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => le-mot-de-trop [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-02-24 08:45:10 [post_modified_gmt] => 2022-02-24 08:45:10 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=115795 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
WP_Post Object
(
    [ID] => 116498
    [post_author] => 51175
    [post_date] => 2022-02-24 08:44:34
    [post_date_gmt] => 2022-02-24 08:44:34
    [post_content] => 

Pour nous, Français, l’épopée des Hohenzollern, cette dynastie qui a fait de la Prusse une grande puissance, s’achève brutalement en 1918 : face à la défaite et à la révolution qu’elle entraîne, l’empereur Guillaume II abdique et fuit avec sa famille aux Pays-Bas. Fin de l’histoire, vraiment ? En réalité, les Hohenzollern, s’ils ont perdu leur trône depuis un siècle, continuent d’exercer en Allemagne une influence non négligeable. Ils persistent toujours à réclamer une indemnisation pour les biens expropriés par les Soviétiques en 1945 : argent, tableaux, châteaux. Une loi de 1994 leur en donne le droit, à la seule condition de ne pas avoir soutenu le régime nazi. Or l’attitude des Hohenzollern en la matière n’a rien de bien glorieux, comme le narre l’historien Stephan Malinowski.
Ce dernier fait partie des quelques experts à qui avait été demandé dans les années 2010 d’évaluer le degré d’implication de l’ex-prince héritier Guillaume de Prusse avec les nazis. Contrai­rement à certains de ses collègues qui le dédouanaient, voire lui prêtaient un rôle de résistance active, lui insistait sur sa contribution déterminante dans l’ascension du Führer. Son livre, paru à l’automne outre-Rhin et qui est vite apparu dans les listes des meilleures ventes, « développe et met en perspective ses conclusions de 2014 », note Lothar Müller dans la Süddeutsche Zeitung. Au centre de l’ouvrage, et en dépit du titre, on ne trouve pas « la collaboration avec les nazis, mais ses racines, l’antirépublicanisme des Hohenzollern, plus ancien que l’appel du prince héritier à soutenir Hitler en 1932, plus ancien que l’adhésion de son frère au NSDAP et au SA [le parti nazi et sa formation paramilitaire], plus ancien que le soutien de son épouse à l’État nazi ». Jamais la dynastie déchue ne fit la paix avec le nouveau régime démocratique. Même après que Gustav Stresemann eut permis le retour de l’ex-prince héritier en Allemagne, en 1923, on ne désarma pas. Et l’on bafoua allègrement la condition à ce retour : ne pas se mêler de politique.
Peu importe pour Malinowski que l’ex-prince héritier n’ait été qu’un coureur de jupons faisant les choux gras de la presse. En vertu de son statut d’ex-prince héritier, il disposait d’un charisme s’exerçant encore sur des millions d’Allemands, et donc d’une responsabilité. L’historien Christopher Clark avait lui aussi réalisé une expertise en 2011 sur ces questions et conclu que l’ex-prince héritier n’était qu’une figure secondaire, trop méprisée pour avoir eu une influence déterminante. Dans Die Zeit, il avoue que l’ouvrage de Malinowski l’incite à réviser sa vision des événements. 

[post_title] => Toujours coupables [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => toujours-coupables [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-02-24 08:44:35 [post_modified_gmt] => 2022-02-24 08:44:35 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=116498 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
WP_Post Object
(
    [ID] => 116494
    [post_author] => 51175
    [post_date] => 2022-02-24 08:44:28
    [post_date_gmt] => 2022-02-24 08:44:28
    [post_content] => 

Dans ce roman clairement autobiographique, Linn Ullmann évoque une relation ambiguë entre Karin, mannequin norvégienne de 16 ans, et un photographe de mode américain, de trente ans son aîné. Une relation dont on devine qu’elle n’a pas toujours été consentie par la jeune fille. Que s’est-il vraiment passé entre eux en cette année 1983 ? « Ce livre de souvenirs est exceptionnel, brutal et sans pitié. À l’égard des hommes mûrs qui salivent sur des adolescentes comme sur des morceaux de viande. Mais aussi à l’égard de la narratrice, d’autant qu’Ullmann ne fait rien pour cacher qu’il s’agit d’elle », explique Dagbladet. Ladite narratrice dialogue avec celle qu’elle était dans son adolescence, fait des allers-retours dans le temps, pense à sa propre fille de 16 ans, essaie de se projeter en elle pour revivre ce qu’elle a vécu. « Le texte fonctionne comme la mémoire, par fragments et dans le désordre », avance Verdens Gang, conquis par la forme et le fond, à l’instar des autres journaux d’Oslo. Certains d’entre eux dressent un parallèle avec Le Consentement de Vanessa Springora, traduit en norvégien, même si Ullmann, elle, ne révèle pas l’identité de l’homme. « Mais, note Aftenposten, les deux auteures décrivent comment elles ont passé des années à tenter de se réconcilier avec les adolescentes honteuses et précoces qu’elles avaient été. » 

[post_title] => Une ado sous emprise [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => une-ado-sous-emprise [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-02-24 08:44:29 [post_modified_gmt] => 2022-02-24 08:44:29 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=116494 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
WP_Post Object
(
    [ID] => 116486
    [post_author] => 51175
    [post_date] => 2022-02-24 08:44:20
    [post_date_gmt] => 2022-02-24 08:44:20
    [post_content] => 

Josef Koudelka a commencé à tenir un journal à 23 ans, en 1961. Son pays, la Tchécoslovaquie, était aux mains des communistes. Il commençait une carrière d’ingénieur en aéronautique et allait bientôt se lancer à la rencontre des Gitans de Slovaquie et de Roumanie, sujets de sa première grande œuvre photographique. Depuis, il a délaissé les avions, acquis une réputation mondiale grâce à ses clichés réalisés en 1968 dans les rues de Prague face aux mitrailleuses des chars, connu la consécration en entrant à l’agence Magnum mais aussi la douleur de l’exil, tout comme le bonheur de renouer avec la liberté. Au fil des années, il a noirci 68 cahiers, publiés l’an dernier sous le titre « Journaux » et qui connaissent toujours un grand succès dans les librairies tchèques.
« Ces journaux sont une excellente source d’informations non seu­lement sur la vie, les amitiés, les amours et le travail de Koudelka, mais aussi sur la photographie de la fin des années 1960 à nos jours », détaille Aktualně.cz, avant de relever les passages particulièrement marquants, comme ceux qui décrivent les relations de Koudelka avec son ami Henri Cartier-Bresson – à qui il déclara un jour que ses photos ne l’avaient jamais beaucoup impressionné – ou la transformation de la ville de Prague, selon lui dépouillée d’une partie de son charme par le tourisme.
Le site tchèque relève aussi moult citations qui font de ces journaux un livre incontournable pour ceux qui veulent comprendre la photographie, voire un « trésor », selon l’historien de l’art, photographe et conservateur Tomáš Pospěch, qui vient de passer dix ans à éditer les 68 carnets de Koudelka. « Si j’avais lu ces journaux quand j’avais 20 ans, j’aurais eu une autre approche, j’aurais su éviter les impasses », explique-t-il sur Radio Vltava. Parmi les remarques de Kou­delka : « Où que vous soyez, vous devez toujours avoir un appareil autour du cou et prendre des photos. Dans le métro, le bateau, le train, il y a des gens qui dorment, des scènes d’adieux… TOUT. » « Quand vous regardez vos photos et que vous les jugez, vous devez vous débarrasser des émotions que vous avez éprouvées lorsque vous les avez prises. » Ou encore : « Une bonne photo est un miracle. Et les miracles sont rares. »
Exilé sur les routes d’Europe pendant près d’un demi-siècle, Koudelka a recherché sans relâche ce miracle, la bonne photo, « celle qui pénètre dans votre cerveau, que vous n’oubliez pas et qui s’améliore avec le temps ». Il l’a d’abord traquée sur les visages, puis, depuis les années 1980, dans les paysages. « Ses journaux peuvent aussi être lus comme l’histoire d’un exilé qui cherche sa place dans un environnement étranger et refuse de sacrifier la seule chose qu’il a gagnée en perdant son pays natal, à savoir sa propre liberté », écrit Aktualně.cz. Et, même quand il obtiendra la citoyenneté française en 1987, Koudelka, 84 ans aujourd’hui, n’abandonnera ni son sac de couchage, ni ses chaussures de marche, son seul vrai foyer se trouvant finalement en lui-même, comme il l’écrit dans son journal.

[post_title] => Vagabonder avec Koudelka [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => vagabonder-avec-koudelka [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-02-24 08:44:21 [post_modified_gmt] => 2022-02-24 08:44:21 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=116486 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
WP_Post Object
(
    [ID] => 116482
    [post_author] => 51175
    [post_date] => 2022-02-24 08:44:09
    [post_date_gmt] => 2022-02-24 08:44:09
    [post_content] => 

« La vie est une invention perverse, mal conçue et encore plus mal exécutée », se lamente Toni, héros de Los vencejos. Et pour cause : à 54 ans, Toni est un professeur de philosophie atterré par la médiocrité de ses élèves, quitté par sa femme et déçu par son idiot de fils, Nicolás, qui s’est fait tatouer une croix gammée sur le bras. Quand son meilleur ami lui annonce qu’il votera pour l’extrême droite aux prochaines élections, la coupe est pleine : il décide de mettre fin à ses jours dans exactement un an. D’ici là, il tient un journal dans lequel il consigne ses souvenirs et égratigne ses contemporains. Telle est l’intrigue du dernier roman de Fernando Aramburu, qui fait son grand retour cinq ans après le triomphe de Patria (écoulé à 1,5 million d’exemplaires et traduit en 34 langues). Loin d’être inhibé par son précédent succès, « Aramburu n’a pas froid aux yeux et ne se soucie guère du politiquement correct », jubile La Voz de Galicia. En effet, renchérit El País, le roman évoque sans complaisance les « tribulations sociales et politiques espagnoles : le renversement du gouvernement Rajoy, les clameurs du mouvement des Indignés, le procès des indépendantistes catalans ». Si certains critiques pointent quelques longueurs (700 pages !), d’autres ne boudent pas leur plaisir : « Quand de nombreux romanciers se contentent de nous donner si peu, Aramburu fait une fois de plus un pari audacieux », souligne InfoLibre

[post_title] => Fin de partie [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => fin-de-partie [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-02-24 08:44:10 [post_modified_gmt] => 2022-02-24 08:44:10 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=116482 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
WP_Post Object
(
    [ID] => 116477
    [post_author] => 51175
    [post_date] => 2022-02-24 08:44:01
    [post_date_gmt] => 2022-02-24 08:44:01
    [post_content] => 

L’année 2021 restera associée dans les esprits à la pandémie de Covid-19 et son cortège de restrictions. Cette atmosphère anxiogène semble avoir conduit les Italiens à rechercher une forme d’évasion dans leurs lectures, et notamment dans les histoires de réussite hors norme. La première et la dernière position de la liste des best-sellers de l’année écoulée, publiée par le quotidien Corriere della Sera, reviennent aux deux opus de la saga historique de Stefania Auci consacrée à la famille Florio, à l’origine d’un véritable empire industriel en Sicile entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle. Les Lions de Sicile est sorti en 2019 – quelque 700 000 exemplaires écoulés, des droits de traduction vendus dans plus de 30 pays –, et en mai dernier paraissait sa suite, « L’hiver des lions ».
Autre succès phénoménal en Italie, les romans de la Française Valérie Perrin [Books en a fait écho dans son numéro 117], en deuxième et en cinquième position sur la liste. Changer l’eau des fleurs, qui narre l’histoire de Violette Toussaint, garde-cimetière en Bourgogne, a été le livre le plus vendu en Italie en 2020.
D’autres titres de genres différents ont été plébiscités à l’international. D’une part, une plongée dans la mythologie grecque avec Le Chant d’Achille. Paru aux États-Unis en 2011, ce premier roman de Madeline Miller, professeure de lettres classiques, décrit la relation amoureuse entre Achille, le héros de L’Iliade, et Patrocle, du point de vue de ce dernier. D’autre part, le premier roman du Japonais Toshikazu Kawaguchi, Tant que le café est encore chaud, histoire aux vertus lénifiantes qui pourraient expliquer son succès : dans un café de Tokyo, il est possible de voyager dans le passé… ce qui permet de mieux savourer le présent. De son côté, Ken Follett fait mouche avec Pour rien au monde, un thriller géopolitique sur fond de menace de troisième guerre mondiale, où l’on trouve pêle-mêle des enjeux diplomatiques, de l’espionnage, du terrorisme, du commerce d’armes.
Le seul titre de non-fiction est Il sistema, livre d’entretiens entre le journaliste Alessandro Sallusti et Luca Palamara, membre radié du Conseil supérieur de la magistrature, poursuivi pour corruption et révélation d’informations internes. L’ancien magistrat y décrit l’univers judiciaire italien comme un système clientéliste, tributaire de ses compromissions avec le monde politique et entrepreneurial. Un pavé dans la mare qui a fait polémique.

[post_title] => Le goût des histoires qui font voyager [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => le-gout-des-histoires-qui-font-voyager [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-02-24 08:44:03 [post_modified_gmt] => 2022-02-24 08:44:03 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=116477 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
WP_Post Object
(
    [ID] => 116469
    [post_author] => 51175
    [post_date] => 2022-02-24 08:43:55
    [post_date_gmt] => 2022-02-24 08:43:55
    [post_content] => 

« Quoi que l’on pense de lui, Peter Thiel est sans conteste l’une des personnalités les plus intéressantes qui ont émergé de la Silicon Valley au cours des deux dernières décennies », observe Richard Waters dans le Financial Times. Ce milliardaire, cofondateur de PayPal, investisseur précoce de Facebook, fondateur de Palantir (big data pour le renseignement), soutien et conseiller de Donald Trump – pour ne citer que ces principaux faits d’armes – fait l’objet d’une biographie, The Contrarian, sous la plume de Max Chafkin, journaliste de l’hebdomadaire Bloomberg Businessweek. Sorti en septembre, l’ouvrage arrive en plein « tech backlash » et vient compléter une série de livres dressant des portraits sévères des PDG des géants de la tech, relève Moira Weigel dans The New Republic. Max Chafkin s’inscrit dans la même veine critique, bien décidé à lever le voile sur l’ascension de Thiel et la construction de son anticonformisme radical.
Né à Francfort en 1967, Peter Thiel déménage l’année suivante avec ses parents à Cleveland, où son père suit une formation d’ingénieur. La famille s’installe ensuite en Namibie – le père travaille dans une mine d’uranium –, avant de revenir à Cleveland. Peter excelle à l’école et fait preuve d’un don étonnant pour les échecs, en particulier pour le blitz, un type de partie qui ne dure que 10 minutes maximum. En 1985, il intègre l’université Stanford, située au cœur de la Silicon Valley, pour étudier la philosophie et le droit. C’est là que germeront ses idées conservatrices. Il rejoint un cercle d’amis qui se tiennent à l’écart de l’hédonisme ambiant du campus, découvre les écrits libertaires d’Ayn Rand. L’étudiant cofonde un mensuel, The Stanford Review, au ton volontiers provocateur et caustique qui s’attaque au consensus progressiste et au « politiquement correct » de la faculté. « Il a trollé l’élite libérale de son époque d’une manière qui préfigure la rhétorique “own the libs” [« faites enrager les gauchos »] de l’ère Trump », commente Waters.
À la même époque, Thiel découvre la théorie sur le caractère mimétique du désir de René Girard, qui enseigne à Stanford. Selon l’anthropologue français, l’imitation est source de conflits, car les gens se battent pour obtenir les mêmes emplois, les mêmes écoles, les mêmes biens matériels, explique Sebastian Mallaby dans le mensuel The Atlantic. « Thiel a fini par comprendre que la vie pouvait être vécue comme une lutte pour échapper à nos pulsions d’imitation. Pour être libre, il faut tracer sa propre voie. Il faut être anticonformiste. »
Stanford a non seulement permis à Thiel de faire ses premiers pas en politique et d’entrer en relation avec des figures phares de l’alt-right (extrême droite autoproclamée « droite alternative ») émergente, mais aussi de constituer sa garde rapprochée. Lorsqu’il lance son premier fonds spéculatif, l’homme d’affaires maintient ses liens avec l’université, y tient des conférences sur l’entrepreneuriat. C’est là qu’il rencontre en 1998 Max Levchin, qui va développer le logiciel de détection des fraudes au cœur du système de paiement PayPal. D’ailleurs, la plupart des membres de la fameuse « mafia PayPal », hommes clés de la société, ont fréquenté Stanford. Les mêmes vont par la suite développer Tesla, LinkedIn, SpaceX et YouTube ; six d’entre eux deviendront milliardaires.
Chafkin s’attarde sur le côté rancunier de Peter Thiel. Il raconte comment celui-ci a financé (à hauteur de 10 millions de dollars) le procès à sensation intenté par le catcheur Hulk Hogan contre Gawker Media, le groupe qui avait naguère révélé l’homosexualité de Thiel. Gawker a fini par mettre la clé sous la porte en 2016.
Les commentateurs pointent néanmoins plusieurs faiblesses de la biographie. Mallaby évoque des « exagérations doublement malheureuses » : d’une part, Chafkin surévalue les « machinations politiques » de Thiel (notamment le don de 1,3 million de dollars à la campagne de Trump en 2016, dont il est difficile d’évaluer l’impact réel) ; d’autre part, il omet d’aborder ses talents de stratège dans le capital-risque, domaine où l’anticonformisme et l’audace de Thiel ont été le plus payants.
Richard Waters regrette de son côté que l’homme d’affaires soit présenté comme « une caricature de méchant antipathique » : « L’empressement avec lequel [l’auteur] lui attribue un manque de sensibilité ou des intentions égoïstes et cyniques prive le personnage de sa complexité. » De même, l’utilisation abondante de citations non attribuées « contribue certes à pimenter le récit, mais donne aussi le sentiment d’un règlement de comptes sous couvert d’anonymat », souligne-t-il dans le Financial Times. Après tout, lors du boom de la Net-économie, « toute la Silicon Valley s’est vautrée dans une orgie de cupidité et de cynisme » – Peter Thiel n’a pas fait exception.

[post_title] => Peter Thiel, l’outsider radical [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => peter-thiel-loutsider-radical [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-02-24 08:43:55 [post_modified_gmt] => 2022-02-24 08:43:55 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=116469 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
WP_Post Object
(
    [ID] => 116439
    [post_author] => 51175
    [post_date] => 2022-02-24 08:43:49
    [post_date_gmt] => 2022-02-24 08:43:49
    [post_content] => 

Tom Stoppard « a plus d’une fois pensé écrire une “autobiographie dans un monde parallèle”, en imaginant sa vie telle qu’elle aurait été s’il n’était pas venu en Angleterre enfant mais avait grandi dans la Tchécoslovaquie communiste », écrit la London Review of Books. La biographie que lui consacre Hermione Lee est, à l’inverse, un récit saisissant de « sa vie telle qu’elle a été ». The Guardian salue une biographie « perspicace, très documentée, élégante et extrêmement détaillée » dans laquelle Lee parvient à « saisir les émotions qui sous-tendent une grande partie de l’œuvre » du dramaturge à l’intelligence fulgurante.
Né en 1937 à Zlín, en Moravie, Tomáš Sträussler est le fils cadet de Marta Becková, infirmière de formation, et du médecin Eugen Sträussler, tous deux juifs tchèques. Lorsque Hitler envahit le pays, en mars 1939, la famille part précipitamment pour Singapour. Mais, en 1942, la cité-État insulaire tombe aux mains des Japonais. La mère et les deux garçons embarquent en hâte à bord d’un bateau vers l’Australie, qui accoste finalement en Inde. Le père, censé les rejoindre, périt lorsque son navire est bombardé au large de Sumatra. Installée avec ses fils à Darjeeling, Marta Sträussler épouse quatre ans plus tard un Anglais, Kenneth Stoppard, xénophobe et antisémite, dont ils prennent tous le nom. La famille déménage en Angleterre. Âgé de 8 ans, Tom « revêt l’anglais “comme un manteau” », ainsi qu’il le dira plus tard, note la London Review of Books. Le garçon est envoyé dans un pensionnat où on lui inculque les traditions de son nouveau pays, détaille The New Yorker : « Le cricket, la pêche à la mouche et le camouflage diplomatique de ses sentiments les plus vifs. » Chez les Stoppard, on n’évoque ni le passé familial, ni ses émotions.
À 17 ans, Tom Stoppard se lance avec brio dans le journalisme, puis commence à écrire des pièces de théâtre. « Le succès arrive très tôt, à 29 ans », relate The Atlantic. Avec Rosencrantz et Guildenstern sont morts, Stoppard devient le plus jeune auteur à voir sa pièce jouée au National Theatre de Londres. Le dramaturge « ressort du livre de Lee telle une figure magnétique autour de laquelle les autres s’agglutinent […], capable d’aimanter les accidents heureux, les rencontres fortuites, les nouvelles amours et les biens matériels comme de la limaille de fer », poursuit The New Yorker.
Stoppard a la cinquantaine passée lorsqu’il apprend qu’il est d’origine juive et que beaucoup de ses proches sont morts dans les camps nazis. Il avouera plus tard y avoir été « presque volontairement aveugle ». Pourtant, « la mortalité et l’imprévisibilité de l’Histoire ont toujours été au cœur de son œuvre, pointe The Atlantic. Tout ce qu’il pensait ne pas savoir l’a hanté pendant des décennies ». 

[post_title] => Tom Stoppard, clairvoyant et aveugle [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => tom-stoppard-clairvoyant-et-aveugle [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-02-24 08:43:49 [post_modified_gmt] => 2022-02-24 08:43:49 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=116439 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )