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Depuis plusieurs mois, une polémique politico-littéraire enfle au Nicaragua. Tout commence en septembre dernier, lorsque le nouveau roman de Sergio Ramírez, grand nom de la littérature latino-américaine, est bloqué aux frontières du pays par des formalités douanières anormalement longues. Une semaine plus tard, un mandat d’arrêt est lancé contre l’écrivain, accusé d’« incitation à la haine » et de « conspiration ». Depuis le Costa Rica, où il s’est réfugié, Ramírez dénonce la justice corrompue de son pays et s’indigne de la censure de son livre, le « premier à être interdit dans l’histoire contemporaine du Nicaragua ». Dès lors, les soutiens pleuvent : 250 intellectuels ont signé une lettre ouverte exigeant l’arrêt des poursuites, des dizaines d’articles ont paru dans la presse hispanophone pour condamner la répression du régime.

Que peut donc bien contenir ce roman pour faire si peur au gouvernement ? Tongolele no sabía bailar est le dernier volet d’une trilogie centrée sur le détective privé Dolores Mora­les, ex-combattant de la guérilla qui a renversé la dictature des Somoza en 1979. Il a pour toile de fond le soulèvement populaire qui a ébranlé le Nicaragua en 2018 avant d’être écrasé dans le sang, faisant plus de 400 morts. Et c’est là que le bât blesse : sous couvert de roman policier, Ramírez dénonce le virage autoritaire du président Daniel Ortega, qu’il qualifie de « Poutine tropical » – ce dernier a fait passer une loi qui supprime la limitation à deux mandats présidentiels et lui permet d’être réélu ad libitum. Les deux hommes se connaissent bien : ils ont combattu ensemble au sein du Front sandiniste de libération nationale (FSLN) jusqu’à la destitution d’Anastasio Somoza Debayle. En 1985, Ortega est élu président et nomme Sergio Ramírez vice-président. Dix ans plus tard, ce dernier rompt avec le régime, qu’il accuse d’avoir trahi les idéaux de la révolution. Presse muselée – le grand quotidien La Prensa a dû suspendre son édition imprimée en août dernier, ses rouleaux de papier étant retenus par la douane –, opposants emprisonnés et gou­vernement clientéliste, tel est le triste portrait que l’écrivain esquisse de son pays.

On aurait tort de laisser la contro­verse occulter la qualité littéraire du livre, juge toutefois Carlos Zanón dans El País, saluant « un roman à la fois complexe et haletant » dont il loue « la qualité de chaque page et l’habile tension dramatique ». Qu’il se rassure, Tongolele no sabía bailar sera lu : « Dans sa bêtise, Daniel Ortega a retenu aux frontières le roman de Sergio Ramírez sans se douter qu’il avait déjà filtré au format numérique via WhatsApp et qu’il se répand comme une traînée de poudre, raille Iosu Pera­les dans l’hebdomadaire nicaraguayen Confidencial. Son succès en librairie est déjà assuré dans de nombreux pays hispanophones grâce à un autocrate ignare qui en a fait la meilleure publicité possible. »

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Il fallait s’y attendre : Angela Merkel avait annoncé qu’elle quitterait ses fonctions de chancelière à l’issue des élections fédérales d’octobre dernier, quels qu’en soient les résultats ; 2021 a donc vu se multiplier les biographies tentant de faire le bilan de ses seize années au pouvoir. Ce n’est pas un luxe : le nombre de livres qui ont été jusqu’ici consacrés à la femme régulièrement désignée comme la plus puissante du monde est plutôt réduit – « les ouvrages vraiment pertinents se comptent sur les doigts d’une main », remarque Stefan Kornelius dans le Süddeutsche Zeitung. C’est que Merkel n’est pas du genre à se répandre devant les journalistes, que ses confidences sur son passé sont rares, pour ne pas dire inexistantes, et que ses biographes en sont souvent réduits à se rabattre sur des sources secondaires.

Dans cette entreprise délicate, deux ouvrages tirent leur épingle du jeu, tous deux signés de journalistes économiques. Celui de Ralph Bollmann, Angela Merkel: Die Kanzlerin und ihre Zeit, malgré ses 800 pages, en était à sa deuxième réimpression un mois après sa sortie. Selon Kornelius, il « assemble méticuleusement les pièces du puzzle de la vie de Merkel. Il ne rate pas la moindre information dans le flot des rapports quotidiens, condense les anecdotes, les déclarations biographiques vérifiées, les discours, les apparitions, les photos et les témoignages en une vue d’ensemble qui répond aux critères d’une biographie traditionnelle ». Se fier principalement aux sources journalistiques pour des détails importants n’est, cependant, pas sans risque : « Les supposées larmes de Merkel, lors du dramatique sommet du G20 à Cannes en 2011, au plus fort de la crise de l’euro, n’ont été rapportées que par un journaliste (sérieux, cela étant) du Financial Times. Et dire que la nomination d’Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission européenne avait été convenue avec Emmanuel Macron un an plus tôt relève de la spéculation. »

Ursula Weidenfeld propose, elle, une biographie plus concise qui a vite fait son apparition dans la liste des meilleures ventes. Pour elle, « si le personnage public d’Angela Merkel était une ville, ce serait Hassloch, municipalité de 20 000 habitants située en Rhénanie-Palatinat et qui passe pour la bourgade allemande typique. » La chancelière a érigé l’hésitation en principe de gouvernement : « Elle attend, elle doute, elle réfléchit », écrit Weidenfeld. Puis, quand la temporisation devient insupportable, elle se lance, au point de donner l’impression d’une audace pour le coup disproportionnée. C’est ce qui s’est passé en 1999 quand, lors de l’affaire des caisses noires de la CDU, elle poussa Helmut Kohl à démissionner, ou en 2015, quand elle a soudain ouvert les frontières allemandes à plus de 1 million de réfugiés. C’est aussi, d’une certaine façon, ce qu’elle a fait en tirant sa révérence : comme le rappelle Weidenfeld dans un entretien avec la Norddeutscher Rundfunk, « alors que tous les autres chanceliers ont fini soit écartés par leur parti, comme Konrad Adenauer, soit défaits aux élections, comme Helmut Kohl, elle est la première à se retirer volontairement. »

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De quoi n’a-t-on pas accusé René Descartes ? Il aurait notamment séparé le corps de l’esprit, promouvant une raison aussi sèche que désincarnée, et « coupé la gorge à la poésie » (propos de Boileau rapporté par Jean-Baptiste Rousseau). Dans un nouveau livre, l’universitaire américaine Andrea Gadberry entend lui rendre justice. Elle « montre que, loin de lui avoir tranché la gorge, Descartes fut fortement influencé par la poésie – mieux, que nombre des aspects les plus importants et les plus caractéristiques de sa pensée ne s’expliquent que par elle », souligne Ross Wilson dans la Los Angeles Review of Books. Et nul besoin d’aller chercher un exemple bien loin. Il suffit de prendre l’épisode le plus célèbre de son œuvre la plus connue : le malin génie qui, dans les Méditations métaphysiques, le conduit à remettre en question la réalité du monde extérieur. Pour Gadberry, on est là dans une situation typique de la poésie lyrique : une tentative de séduction est rejetée de manière presque suicidaire. Descartes, note Wilson, « subvertit le blason, un sous-genre poétique qui passe en revue et exalte les différentes parties du corps. Lui rejette d’abord le monde, puis ses mains, ses yeux, sa chair, son sang et ses sens, jusqu’à ce qu’il atteigne le refuge sûr et préservé de l’ego ».

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Trente ans après la fin de l’apartheid, l’intérêt des Sud-Africains pour les études postcoloniales est toujours aussi vif. Deux ouvrages du Martiniquais Frantz Fanon, figure majeure de l’anticolonialisme, Peau noire, masques blancs (1952) et Les Damnés de la terre (1961), figurent ainsi en bonne place dans le classement des meilleures ventes (livres neufs et d’occasion) de la librairie Bridge Books de Johannesbourg. « Fanon estimait que les Noirs devaient non seulement combattre la colonisation physique, mais aussi se défaire de la colonisation psychologique, une idée aujourd’hui répandue en Afrique du Sud », rappelle le quotidien The Citizen.

En deuxième position figure un recueil de discours prononcés par Thomas Sankara, véritable icône en Afrique, assassiné en 1987 au Burkina Faso. « Un dirigeant et un intellectuel africain en avance sur son temps : ses idées sont tout autant d’actualité aujourd’hui que lorsqu’il les a formulées », juge l’hebdomadaire The Sunday Times. Panafricaniste, Sankara prônait une rupture avec l’Occident pour mettre en œuvre une politique socialiste anti-impérialiste et créer une économie autosuffisante à l’échelle du continent.

Il est également question d’émancipation dans I Write What I Like, une sélection de textes du militant anti-apartheid Steve Biko écrits entre 1969 et 1972. Pour The Daily Vox, « Biko est plus pertinent que jamais ».

Deux ouvrages de la liste traitent de l’histoire africaine antérieure à la colonisation. Dans Antériorité des civilisations nègres (1967), le Sénégalais Cheikh Anta Diop défend la thèse, controversée, selon laquelle l’Antiquité égyptienne aurait été une civilisation noire. Dans Indaba, My Children (1964), le Sud-Africain Vusamazulu Credo Mutwa reprend, lui, les contes de la tradition orale pour retracer la vie en Afrique depuis les Phéniciens.

Dans ce pays qui figure parmi les plus inégalitaires au monde, le journaliste Ebbe Dommisse fait mouche avec Fortunes: The Rise and Rise of Afrikaner Tycoons.

« Éthique professionnelle, alliances judicieuses et goût du risque » expliquent l’étonnante réussite d’une poignée de magnats afrikaners pendant la période post-apartheid, selon le Daily Maverick.

Mais c’est l’auteure Dudu Busani-Dube qui occupe la première place du classement avec sa série de romans Hlomu the Wife (2015-2020), l’histoire de huit frères mafieux narrée du point de vue de leurs épouses. The Johannesburg Review of Books évoque un véritable « phénomène d’édition ». Une saga plébiscitée par les lectrices des townships. 

— B. M.

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Qui s’en souvient ? C’est Al Gore et non George W. Bush qui préconisait d’intervenir militairement en Irak lors de la campagne présidentielle de 2000. Bush, qui l’emporta dans des conditions contestées, s’était contenté de préconiser une politique étrangère énergique mais « humble ». Prise trois ans plus tard, la décision d’envahir ce pays est probablement « la pire erreur stratégique de toute l’histoire des États-Unis », écrit dans The New York Review of Books le journaliste américain Fred Kaplan, auteur d’une récente histoire de la guerre nucléaire. Il commente le dernier ouvrage tentant de comprendre la dynamique qui a conduit à l’intervention, écrit par son collègue Robert Draper, un Texan comme Bush, familier du personnage. Pour préparer son livre, Draper a interviewé plus de 300 personnes, allant de l’entourage de l’ancien président aux experts de la CIA. L’élément déclencheur eut bien sûr lieu le 11 septembre 2001, mais comment Bush s’est-il laissé convaincre que Saddam Hussein avait partie liée avec Al-Qaïda et qu’il développait des armes de destruction massive avec l’idée de lui en fournir ? Draper décrit un président inconsistant, peu sûr de lui, incapable de mettre en place une procédure de réflexion digne de ce nom, entouré d’officiels avant tout soucieux de lui plaire. Bush aurait eu tout à coup une sorte d’illumination. Il décida soudain que « Saddam était un sale type » et qu’« il fallait le renverser ». Dans le Bureau ovale, désignant du doigt des portraits de Lincoln et de Churchill, il se présenta à un groupe de journalistes asiatiques en « leader qui sait qui il est et ce qu’il a à faire ». À partir de ce moment-là, la plupart de ses conseillers, même ceux qui n’étaient pas partisans de l’intervention, lui emboîtèrent le pas. Draper insiste sur le rôle du patron de la CIA, George Tenet, à qui Bush avait confié la tâche de lui faire un briefing chaque matin à 8 heures, six jours par semaine. Ce serait pour plaire à son « Premier Client », comme il l’appelait, que Tenet lui présenta le dossier falsifié qu’il fit ensuite défendre devant le Congrès. Les quelques voix qui tentèrent de se faire entendre pour enrayer la dynamique furent étouffées.

Draper fait une révélation de taille. Le seul sujet qui ait vraiment fait l’objet d’une procédure de délibération en bonne et due forme concernait la politique à suivre en Irak une fois le pays envahi. Deux décisions essentielles ont été prises : les membres du parti Baas seraient autorisés à postuler pour des postes politiques, et, à l’exception de la Garde républicaine de Saddam, l’armée ne serait pas démembrée. Or Paul Bremer, nommé à la tête de l’Autorité provisoire de la coalition, décréta exactement l’inverse.

Bush ne s’en émut pas outre mesure : « Vous êtes notre homme sur le terrain », lui dit-il. « Ce fut l’acte le plus lourd de conséquences après l’invasion elle-même, écrit Kaplan. L’élite politique irakienne étant écartée, “l’anarchie était inévitable” ; et, l’armée étant démembrée, une “rébellion armée” ne l’était pas moins (car l’accès aux armes demeurait aisé) ».

Réagissant à ce livre dans Foreign Affairs, l’historien Melvyn P. Leffler estime que Draper simplifie les choses. Il minimise, selon lui, le sentiment de menace qui imprégnait les esprits après les attentats du 11-Septembre. Il minimise aussi l’impact des informations dignes de foi, provenant notamment des services de renseignement britanniques, sur les manœuvres entreprises par Hussein pour dissimuler son projet de reprendre à la première occasion son programme de développement d’armes de destruction massive. Il minimise enfin les liens que Saddam entretenait, sinon avec Al-Qaïda, au moins avec « de multiples groupes terroristes ». L’intervention en Irak, conclut l’historien, n’a pas été imaginée par « un président naïf, mais par des officiels qui avaient été ridiculisés pour leur manque d’imagination avant le 11-Septembre ». 

[post_title] => Comprendre l’intervention en Irak [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => comprendre-lintervention-en-irak [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-01-05 08:12:57 [post_modified_gmt] => 2022-01-05 08:12:57 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=114034 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
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Un archéologue viral sur Insta­gram et qui se hisse parmi les dix podcasts les plus écoutés sur Spotify : un tel phénomène aurait-il pu arriver ailleurs qu’en Grèce ? Théodore Papacòstas, plus connu sous le pseudo d’Archéostoryteller, a tiré de ses vidéos un livre applaudi par les médias. Prenant pour prétexte le dialogue de deux hommes coincés dans un ascenseur, dont un est archéologue, il déroule l’histoire de la Grèce antique. L’édition locale d’Esquire y voit « un passionnant voyage dans le temps et les lieux de l’Antiquité grecque qui donne un bon aperçu de ce qu’est l’archéologie ». Comment un fonctionnaire mycénien tuait-il le temps ? Pourquoi l’Attique a-t-elle donné naissance à la démocratie ? Pourquoi Héraclite disait-il qu’il fallait gifler Homère ? Sur un ton décontracté mais érudit, Papacòstas fait le buzz. Son entreprise de vulgarisation a même été saluée par l’éminent spécialiste Dimìtris Plàntzos. Certes, note The Huffington Post, « toute l’archéologie grecque entre avec difficulté dans les pages de ce petit livre – il faut forcément faire des choix ». Cela n’empêche pas le site News 24/7 d’en saluer « l’humour et les références à notre propre actualité ». 

[post_title] => Si l’Antiquité grecque m’était contée [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => si-lantiquite-grecque-metait-contee [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-01-05 08:12:57 [post_modified_gmt] => 2022-01-05 08:12:57 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=113570 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
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Réunir trois monstres sacrés de l’Allemagne du XIXè siècle en un seul livre, telle est la gageure de l’historien et politologue Herfried Münkler dans Marx, Wagner, Nietzsche. Son projet n’est pas de proposer une triple biographie de personnages dont la vie a déjà été abondamment racontée : plutôt, note Alexander Cammann dans Die Zeit, « d’expliquer les constellations – les “nœuds” – de leur vie et de leur œuvre ». Nos trois héros ne semblent s’être trouvés au même endroit qu’en août 1876, lors du tout premier Festival de Bayreuth. Nietzsche y avait été convié par Wagner (ce sera le début de leur éloignement, le premier considérant que le second l’avait trop négligé). Marx, lui, de passage dans les environs, se plaignait de ne plus trouver, précisément à cause dudit festival, une seule place libre dans les auberges. Autre source d’agacement : tout le monde lui demandait ce qu’il pensait de Wagner. On n’a pas la réponse à cette question, mais sans doute pas beaucoup de bien. Les deux hommes ne se rencontrèrent jamais. Ils avaient pourtant l’un comme l’autre participé aux événements révolutionnaires de 1848 – et Wagner, semble-t-il, plus activement encore que Marx, puisqu’il se risqua sur les barricades. L’un renonça à la révolution, l’autre en fit toute sa vie.

À partir d’éléments souvent connus, Münkler tisse des liens inédits. Si Marx et Wagner, sans cesse endettés, vécurent aux crochets de riches bienfaiteurs (respectivement Engels et Louis II de Bavière), Nietzsche, chantre de la démesure dionysiaque dans ses livres, « mena une existence on ne peut moins dionysiaque ». Tous trois bénéficièrent d’efficaces propagandistes qui popularisèrent leur œuvre tout en la déformant après leur mort : Cosima, l’épouse de Wagner, Elisabeth, la sœur de Nietzsche, et l’inévitable Engels dans le cas de Marx. 

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«Presque tous les écrivains anglophones qui ont vécu en France ont trouvé le moyen d’écrire, généralement en bien, sur un aspect de sa géographie, de son économie, de son histoire, de sa place centrale dans le monde de la culture – un livre servant d’ailleurs souvent de prétexte pour continuer d’y vivre », note la romancière Diane Johnson dans The New York Review of Books. Elle-même vit entre San Francisco et Saint-Germain-des-Prés ; ses ouvrages traitent souvent de jeunes Américaines à Paris, et l’une de ses filles a épousé un Français. « L’appétit américain pour les livres sur la France semble inextinguible, poursuit-elle. Amazon en recense plus de 80 000, dont quelque 50 000 sur Paris et 184 sur la Seine. » Le dernier en date s’intitule The Seine, justement. Il est signé de la correspondante du New York Times à Paris, Elaine Sciolino, à qui l’on doit déjà un ouvrage consacré à la rue des Martyrs. Entre guide touristique et livre d’histoire, il répertorie des anecdotes souvent déjà connues (la construction de la tour Eiffel, par exemple) mais regorge aussi, selon Johnson, de « détails ésotériques » et de conseils utiles, même pour un Français. Ainsi y apprend-on que « le sommet du Mont-Joli, sur les hauteurs de Honfleur, offre le plus beau panorama sur l’estuaire de la Seine.»

[post_title] => Une Américaine à Paris [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => une-americaine-a-paris [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-01-05 08:12:57 [post_modified_gmt] => 2022-01-05 08:12:57 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=114258 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
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Véritable phénomène de librairie au Brésil, le pre­mier roman d’Itamar Vieira Junior, Torto arado, doit son succès tant à des prix littéraires prestigieux remportés coup sur coup qu’à un puissant bouche-à-oreille. Géographe né à Salvador de Bahia en 1979, l’auteur s’est inspiré de son expérience de terrain auprès de travailleurs ruraux et de communautés indigènes lorsqu’il travaillait au sein de l’Institut national de colonisation et réforme agraire (INCRA). Son roman est une saga sur plusieurs générations d’une famille de descendants d’esclaves de la Chapada Diamantina, dans l’État de Bahia. Une œuvre polyphonique dont l’écriture est fidèle au dialecte de la région, bien connu de l’auteur. Celui-ci donne voix à ceux qu’on n’entend pas, à travers les récits de deux femmes noires, les sœurs Bibiana et Belonísia. Il brosse une fresque de cette vie rurale depuis les premières décennies suivant l’abolition de l’esclavage en 1888 jusqu’au milieu des années 1980, marquée par la tyrannie des propriétaires terriens, la violence et les luttes paysannes. Autant de vestiges du système esclavagiste qui donnent l’impression d’un Brésil figé dans le temps. « Il est significatif, écrit Luciana Araujo Marques dans la revue Quatro Cinco Um, que ce qui a été passé sous silence soit raconté dans Torto arado par deux femmes noires (dont l’une est muette) et par une sainte du Jarê – religion syncrétique qui mêle des croyances empruntées aux cultures noire, indigène et portugaise. Le ton est lyrique, voire intimiste, mais toujours avec l’intention de révéler des injustices vécues collectivement. » Le roman paru en 2019 à la fois au Portugal et au Brésil a connu une trajectoire exceptionnelle, soulevant des débats critiques autour de la visibilité récente des auteur(e)s noir(e)s sur le marché brésilien. Cette tendance, soupçonnent certains, serait à la source de l’incroyable succès du livre. Ainsi, la journaliste Fabiana Moraes va même jusqu’à publier ce tweet : « Torto arado est un bon livre, mais l’enthousiasme qu’il soulève vient en grande partie du marché éditorial mettant en avant une œuvre qui apaise la mauvaise conscience des Blancs […]. Je lance un appel pour que nous tous, auteurs et auteures noirs, restions attentifs et ne laissions pas, à nouveau, le récit des bonnes actions des Blancs être notre bouée de sauvetage. » Il reste, selon Márwio Câmara, du journal Rascunho, que le roman dresse un portrait « sans concession d’une partie de notre pays éclipsée par la métropole et, surtout, par les élites brésiliennes ». Sa portée socio-politique est telle que cette littérature se maintient en tête des ventes au détriment des manuels de développement personnel. 

[post_title] => Sous les pavés, l’esclavage [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => sous-les-paves-lesclavage [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-01-05 08:12:57 [post_modified_gmt] => 2022-01-05 08:12:57 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=113583 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
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Le dix-huitième roman de Viktor Pelevine est une dystopie qui dépeint une Russie archaïque et futuriste à la fois, où l’écologisme et le féminisme ont fini par triompher. Évoluant dans cet univers verdoyant et décarboné, les habitants sont équipés d’implants cérébraux par lesquels leur sont envoyés des signaux de divers influenceurs. Seule une élite peut accéder à l’immortalité – le cerveau des heureux élus est maintenu en vie dans un bunker souterrain ad vitam aeternam. Le monde est régi par une compagnie toute-puissante, détentrice de cette technologie.

Le livre consiste en sept nouvelles distinctes, organisées selon le principe des films de Tarantino, relève le journal Izvestia : les personnages principaux d’un récit apparaissent dans des rôles secondaires aux chapitres suivants. Jeux de citations postmodernes, références au bouddhisme et humour caustique, la patte de l’écrivain culte depuis le début des années 1990 est bien reconnaissable. Là encore, Pelevine parvient à rester aussi « protéiforme » qu’« insaisissable », s’enthousiasme le site Meduza. « Le lecteur ne peut tout simplement pas deviner ce que ce grand farceur pense vraiment […], ni quelles sont ses véritables convictions. »

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