WP_Post Object ( [ID] => 116486 [post_author] => 51175 [post_date] => 2022-02-24 08:44:20 [post_date_gmt] => 2022-02-24 08:44:20 [post_content] =>Josef Koudelka a commencé à tenir un journal à 23 ans, en 1961. Son pays, la Tchécoslovaquie, était aux mains des communistes. Il commençait une carrière d’ingénieur en aéronautique et allait bientôt se lancer à la rencontre des Gitans de Slovaquie et de Roumanie, sujets de sa première grande œuvre photographique. Depuis, il a délaissé les avions, acquis une réputation mondiale grâce à ses clichés réalisés en 1968 dans les rues de Prague face aux mitrailleuses des chars, connu la consécration en entrant à l’agence Magnum mais aussi la douleur de l’exil, tout comme le bonheur de renouer avec la liberté. Au fil des années, il a noirci 68 cahiers, publiés l’an dernier sous le titre « Journaux » et qui connaissent toujours un grand succès dans les librairies tchèques.
[post_title] => Vagabonder avec Koudelka [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => vagabonder-avec-koudelka [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-02-24 08:44:21 [post_modified_gmt] => 2022-02-24 08:44:21 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=116486 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
« Ces journaux sont une excellente source d’informations non seulement sur la vie, les amitiés, les amours et le travail de Koudelka, mais aussi sur la photographie de la fin des années 1960 à nos jours », détaille Aktualně.cz, avant de relever les passages particulièrement marquants, comme ceux qui décrivent les relations de Koudelka avec son ami Henri Cartier-Bresson – à qui il déclara un jour que ses photos ne l’avaient jamais beaucoup impressionné – ou la transformation de la ville de Prague, selon lui dépouillée d’une partie de son charme par le tourisme.
Le site tchèque relève aussi moult citations qui font de ces journaux un livre incontournable pour ceux qui veulent comprendre la photographie, voire un « trésor », selon l’historien de l’art, photographe et conservateur Tomáš Pospěch, qui vient de passer dix ans à éditer les 68 carnets de Koudelka. « Si j’avais lu ces journaux quand j’avais 20 ans, j’aurais eu une autre approche, j’aurais su éviter les impasses », explique-t-il sur Radio Vltava. Parmi les remarques de Koudelka : « Où que vous soyez, vous devez toujours avoir un appareil autour du cou et prendre des photos. Dans le métro, le bateau, le train, il y a des gens qui dorment, des scènes d’adieux… TOUT. » « Quand vous regardez vos photos et que vous les jugez, vous devez vous débarrasser des émotions que vous avez éprouvées lorsque vous les avez prises. » Ou encore : « Une bonne photo est un miracle. Et les miracles sont rares. »
Exilé sur les routes d’Europe pendant près d’un demi-siècle, Koudelka a recherché sans relâche ce miracle, la bonne photo, « celle qui pénètre dans votre cerveau, que vous n’oubliez pas et qui s’améliore avec le temps ». Il l’a d’abord traquée sur les visages, puis, depuis les années 1980, dans les paysages. « Ses journaux peuvent aussi être lus comme l’histoire d’un exilé qui cherche sa place dans un environnement étranger et refuse de sacrifier la seule chose qu’il a gagnée en perdant son pays natal, à savoir sa propre liberté », écrit Aktualně.cz. Et, même quand il obtiendra la citoyenneté française en 1987, Koudelka, 84 ans aujourd’hui, n’abandonnera ni son sac de couchage, ni ses chaussures de marche, son seul vrai foyer se trouvant finalement en lui-même, comme il l’écrit dans son journal.
WP_Post Object ( [ID] => 116482 [post_author] => 51175 [post_date] => 2022-02-24 08:44:09 [post_date_gmt] => 2022-02-24 08:44:09 [post_content] =>« La vie est une invention perverse, mal conçue et encore plus mal exécutée », se lamente Toni, héros de Los vencejos. Et pour cause : à 54 ans, Toni est un professeur de philosophie atterré par la médiocrité de ses élèves, quitté par sa femme et déçu par son idiot de fils, Nicolás, qui s’est fait tatouer une croix gammée sur le bras. Quand son meilleur ami lui annonce qu’il votera pour l’extrême droite aux prochaines élections, la coupe est pleine : il décide de mettre fin à ses jours dans exactement un an. D’ici là, il tient un journal dans lequel il consigne ses souvenirs et égratigne ses contemporains. Telle est l’intrigue du dernier roman de Fernando Aramburu, qui fait son grand retour cinq ans après le triomphe de Patria (écoulé à 1,5 million d’exemplaires et traduit en 34 langues). Loin d’être inhibé par son précédent succès, « Aramburu n’a pas froid aux yeux et ne se soucie guère du politiquement correct », jubile La Voz de Galicia. En effet, renchérit El País, le roman évoque sans complaisance les « tribulations sociales et politiques espagnoles : le renversement du gouvernement Rajoy, les clameurs du mouvement des Indignés, le procès des indépendantistes catalans ». Si certains critiques pointent quelques longueurs (700 pages !), d’autres ne boudent pas leur plaisir : « Quand de nombreux romanciers se contentent de nous donner si peu, Aramburu fait une fois de plus un pari audacieux », souligne InfoLibre.
[post_title] => Fin de partie [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => fin-de-partie [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-02-24 08:44:10 [post_modified_gmt] => 2022-02-24 08:44:10 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=116482 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
WP_Post Object ( [ID] => 116477 [post_author] => 51175 [post_date] => 2022-02-24 08:44:01 [post_date_gmt] => 2022-02-24 08:44:01 [post_content] =>L’année 2021 restera associée dans les esprits à la pandémie de Covid-19 et son cortège de restrictions. Cette atmosphère anxiogène semble avoir conduit les Italiens à rechercher une forme d’évasion dans leurs lectures, et notamment dans les histoires de réussite hors norme. La première et la dernière position de la liste des best-sellers de l’année écoulée, publiée par le quotidien Corriere della Sera, reviennent aux deux opus de la saga historique de Stefania Auci consacrée à la famille Florio, à l’origine d’un véritable empire industriel en Sicile entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle. Les Lions de Sicile est sorti en 2019 – quelque 700 000 exemplaires écoulés, des droits de traduction vendus dans plus de 30 pays –, et en mai dernier paraissait sa suite, « L’hiver des lions ».
[post_title] => Le goût des histoires qui font voyager [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => le-gout-des-histoires-qui-font-voyager [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-02-24 08:44:03 [post_modified_gmt] => 2022-02-24 08:44:03 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=116477 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
Autre succès phénoménal en Italie, les romans de la Française Valérie Perrin [Books en a fait écho dans son numéro 117], en deuxième et en cinquième position sur la liste. Changer l’eau des fleurs, qui narre l’histoire de Violette Toussaint, garde-cimetière en Bourgogne, a été le livre le plus vendu en Italie en 2020.
D’autres titres de genres différents ont été plébiscités à l’international. D’une part, une plongée dans la mythologie grecque avec Le Chant d’Achille. Paru aux États-Unis en 2011, ce premier roman de Madeline Miller, professeure de lettres classiques, décrit la relation amoureuse entre Achille, le héros de L’Iliade, et Patrocle, du point de vue de ce dernier. D’autre part, le premier roman du Japonais Toshikazu Kawaguchi, Tant que le café est encore chaud, histoire aux vertus lénifiantes qui pourraient expliquer son succès : dans un café de Tokyo, il est possible de voyager dans le passé… ce qui permet de mieux savourer le présent. De son côté, Ken Follett fait mouche avec Pour rien au monde, un thriller géopolitique sur fond de menace de troisième guerre mondiale, où l’on trouve pêle-mêle des enjeux diplomatiques, de l’espionnage, du terrorisme, du commerce d’armes.
Le seul titre de non-fiction est Il sistema, livre d’entretiens entre le journaliste Alessandro Sallusti et Luca Palamara, membre radié du Conseil supérieur de la magistrature, poursuivi pour corruption et révélation d’informations internes. L’ancien magistrat y décrit l’univers judiciaire italien comme un système clientéliste, tributaire de ses compromissions avec le monde politique et entrepreneurial. Un pavé dans la mare qui a fait polémique.
WP_Post Object ( [ID] => 116469 [post_author] => 51175 [post_date] => 2022-02-24 08:43:55 [post_date_gmt] => 2022-02-24 08:43:55 [post_content] =>« Quoi que l’on pense de lui, Peter Thiel est sans conteste l’une des personnalités les plus intéressantes qui ont émergé de la Silicon Valley au cours des deux dernières décennies », observe Richard Waters dans le Financial Times. Ce milliardaire, cofondateur de PayPal, investisseur précoce de Facebook, fondateur de Palantir (big data pour le renseignement), soutien et conseiller de Donald Trump – pour ne citer que ces principaux faits d’armes – fait l’objet d’une biographie, The Contrarian, sous la plume de Max Chafkin, journaliste de l’hebdomadaire Bloomberg Businessweek. Sorti en septembre, l’ouvrage arrive en plein « tech backlash » et vient compléter une série de livres dressant des portraits sévères des PDG des géants de la tech, relève Moira Weigel dans The New Republic. Max Chafkin s’inscrit dans la même veine critique, bien décidé à lever le voile sur l’ascension de Thiel et la construction de son anticonformisme radical.
[post_title] => Peter Thiel, l’outsider radical [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => peter-thiel-loutsider-radical [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-02-24 08:43:55 [post_modified_gmt] => 2022-02-24 08:43:55 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=116469 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
Né à Francfort en 1967, Peter Thiel déménage l’année suivante avec ses parents à Cleveland, où son père suit une formation d’ingénieur. La famille s’installe ensuite en Namibie – le père travaille dans une mine d’uranium –, avant de revenir à Cleveland. Peter excelle à l’école et fait preuve d’un don étonnant pour les échecs, en particulier pour le blitz, un type de partie qui ne dure que 10 minutes maximum. En 1985, il intègre l’université Stanford, située au cœur de la Silicon Valley, pour étudier la philosophie et le droit. C’est là que germeront ses idées conservatrices. Il rejoint un cercle d’amis qui se tiennent à l’écart de l’hédonisme ambiant du campus, découvre les écrits libertaires d’Ayn Rand. L’étudiant cofonde un mensuel, The Stanford Review, au ton volontiers provocateur et caustique qui s’attaque au consensus progressiste et au « politiquement correct » de la faculté. « Il a trollé l’élite libérale de son époque d’une manière qui préfigure la rhétorique “own the libs” [« faites enrager les gauchos »] de l’ère Trump », commente Waters.
À la même époque, Thiel découvre la théorie sur le caractère mimétique du désir de René Girard, qui enseigne à Stanford. Selon l’anthropologue français, l’imitation est source de conflits, car les gens se battent pour obtenir les mêmes emplois, les mêmes écoles, les mêmes biens matériels, explique Sebastian Mallaby dans le mensuel The Atlantic. « Thiel a fini par comprendre que la vie pouvait être vécue comme une lutte pour échapper à nos pulsions d’imitation. Pour être libre, il faut tracer sa propre voie. Il faut être anticonformiste. »
Stanford a non seulement permis à Thiel de faire ses premiers pas en politique et d’entrer en relation avec des figures phares de l’alt-right (extrême droite autoproclamée « droite alternative ») émergente, mais aussi de constituer sa garde rapprochée. Lorsqu’il lance son premier fonds spéculatif, l’homme d’affaires maintient ses liens avec l’université, y tient des conférences sur l’entrepreneuriat. C’est là qu’il rencontre en 1998 Max Levchin, qui va développer le logiciel de détection des fraudes au cœur du système de paiement PayPal. D’ailleurs, la plupart des membres de la fameuse « mafia PayPal », hommes clés de la société, ont fréquenté Stanford. Les mêmes vont par la suite développer Tesla, LinkedIn, SpaceX et YouTube ; six d’entre eux deviendront milliardaires.
Chafkin s’attarde sur le côté rancunier de Peter Thiel. Il raconte comment celui-ci a financé (à hauteur de 10 millions de dollars) le procès à sensation intenté par le catcheur Hulk Hogan contre Gawker Media, le groupe qui avait naguère révélé l’homosexualité de Thiel. Gawker a fini par mettre la clé sous la porte en 2016.
Les commentateurs pointent néanmoins plusieurs faiblesses de la biographie. Mallaby évoque des « exagérations doublement malheureuses » : d’une part, Chafkin surévalue les « machinations politiques » de Thiel (notamment le don de 1,3 million de dollars à la campagne de Trump en 2016, dont il est difficile d’évaluer l’impact réel) ; d’autre part, il omet d’aborder ses talents de stratège dans le capital-risque, domaine où l’anticonformisme et l’audace de Thiel ont été le plus payants.
Richard Waters regrette de son côté que l’homme d’affaires soit présenté comme « une caricature de méchant antipathique » : « L’empressement avec lequel [l’auteur] lui attribue un manque de sensibilité ou des intentions égoïstes et cyniques prive le personnage de sa complexité. » De même, l’utilisation abondante de citations non attribuées « contribue certes à pimenter le récit, mais donne aussi le sentiment d’un règlement de comptes sous couvert d’anonymat », souligne-t-il dans le Financial Times. Après tout, lors du boom de la Net-économie, « toute la Silicon Valley s’est vautrée dans une orgie de cupidité et de cynisme » – Peter Thiel n’a pas fait exception.
WP_Post Object ( [ID] => 116439 [post_author] => 51175 [post_date] => 2022-02-24 08:43:49 [post_date_gmt] => 2022-02-24 08:43:49 [post_content] =>Tom Stoppard « a plus d’une fois pensé écrire une “autobiographie dans un monde parallèle”, en imaginant sa vie telle qu’elle aurait été s’il n’était pas venu en Angleterre enfant mais avait grandi dans la Tchécoslovaquie communiste », écrit la London Review of Books. La biographie que lui consacre Hermione Lee est, à l’inverse, un récit saisissant de « sa vie telle qu’elle a été ». The Guardian salue une biographie « perspicace, très documentée, élégante et extrêmement détaillée » dans laquelle Lee parvient à « saisir les émotions qui sous-tendent une grande partie de l’œuvre » du dramaturge à l’intelligence fulgurante.
[post_title] => Tom Stoppard, clairvoyant et aveugle [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => tom-stoppard-clairvoyant-et-aveugle [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-02-24 08:43:49 [post_modified_gmt] => 2022-02-24 08:43:49 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=116439 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
Né en 1937 à Zlín, en Moravie, Tomáš Sträussler est le fils cadet de Marta Becková, infirmière de formation, et du médecin Eugen Sträussler, tous deux juifs tchèques. Lorsque Hitler envahit le pays, en mars 1939, la famille part précipitamment pour Singapour. Mais, en 1942, la cité-État insulaire tombe aux mains des Japonais. La mère et les deux garçons embarquent en hâte à bord d’un bateau vers l’Australie, qui accoste finalement en Inde. Le père, censé les rejoindre, périt lorsque son navire est bombardé au large de Sumatra. Installée avec ses fils à Darjeeling, Marta Sträussler épouse quatre ans plus tard un Anglais, Kenneth Stoppard, xénophobe et antisémite, dont ils prennent tous le nom. La famille déménage en Angleterre. Âgé de 8 ans, Tom « revêt l’anglais “comme un manteau” », ainsi qu’il le dira plus tard, note la London Review of Books. Le garçon est envoyé dans un pensionnat où on lui inculque les traditions de son nouveau pays, détaille The New Yorker : « Le cricket, la pêche à la mouche et le camouflage diplomatique de ses sentiments les plus vifs. » Chez les Stoppard, on n’évoque ni le passé familial, ni ses émotions.
À 17 ans, Tom Stoppard se lance avec brio dans le journalisme, puis commence à écrire des pièces de théâtre. « Le succès arrive très tôt, à 29 ans », relate The Atlantic. Avec Rosencrantz et Guildenstern sont morts, Stoppard devient le plus jeune auteur à voir sa pièce jouée au National Theatre de Londres. Le dramaturge « ressort du livre de Lee telle une figure magnétique autour de laquelle les autres s’agglutinent […], capable d’aimanter les accidents heureux, les rencontres fortuites, les nouvelles amours et les biens matériels comme de la limaille de fer », poursuit The New Yorker.
Stoppard a la cinquantaine passée lorsqu’il apprend qu’il est d’origine juive et que beaucoup de ses proches sont morts dans les camps nazis. Il avouera plus tard y avoir été « presque volontairement aveugle ». Pourtant, « la mortalité et l’imprévisibilité de l’Histoire ont toujours été au cœur de son œuvre, pointe The Atlantic. Tout ce qu’il pensait ne pas savoir l’a hanté pendant des décennies ».
WP_Post Object ( [ID] => 116436 [post_author] => 51175 [post_date] => 2022-02-24 08:43:42 [post_date_gmt] => 2022-02-24 08:43:42 [post_content] =>C’est un « voyage au bout de la nuit si sombre et si russe que même Céline n’aurait pas pu en rêver », lit-on sur la quatrième de couverture d’« Une blessure ». « Roman de l’année 2021 » selon une presse unanime, il conforte l’engouement récent pour l’autofiction en Russie. La narratrice, une jeune poétesse, transporte l’urne contenant les cendres de sa mère de la région de Volgograd jusqu’en Sibérie. Ce périple, fait de plusieurs escales en avion et d’un trajet de quatorze heures en bus à travers la taïga, se mue en une intense quête de soi provoquée par le deuil. Le récit des derniers jours passés au côté de la mère mourante dans un appartement exigu est entrecoupé de vifs souvenirs d’enfance. « Cette mère froide […], ne faisant aucun effort pour comprendre la personne à qui elle a donné la vie, inaccessible, belle, adorée, détestée, sert malgré tout de point de référence à l’auteure pour sa construction personnelle », commente le site Meduza. La mère et l’écriture sont des thèmes qui traversent ce livre, relève Radio Svoboda, des premiers poèmes griffonnés à l’adolescence et laissés ici et là pour attirer désespérément l’attention de la mère au besoin d’écrire déclenché par sa perte. C’est « un cheminement vers la mère, vers la réconciliation avec elle après sa mort », pointe le portail culturel Gorky. « La tâche est difficile. D’un côté, se libérer de la toile tissée par la mère à son insu, et de l’autre, […] élaborer sa propre narration et s’approprier soi-même. »
[post_title] => Poème à la mère [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => poeme-a-la-mere [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-02-24 08:43:42 [post_modified_gmt] => 2022-02-24 08:43:42 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=116436 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
WP_Post Object ( [ID] => 116433 [post_author] => 51175 [post_date] => 2022-02-24 08:43:35 [post_date_gmt] => 2022-02-24 08:43:35 [post_content] =>Dans Interrogatoire à distance (10/18, 1991), Václav Havel évoquait un mystérieux texte d’une centaine de pages qu’il avait écrit en sortant de prison, en 1977, et qui racontait l’histoire de la Charte 77 – une pétition de dissidents contre le processus de normalisation imposé par le régime –, son arrestation et son emprisonnement. « Je l’ai caché quelque part et j’ai oublié où il se trouve. Peut-être le retrouverai-je un jour. » Mais à sa mort, en 2011, le manuscrit est toujours introuvable. Il réapparaîtra cinq ans plus tard, à la faveur de la succession de l’écrivain Zdeněk Urbánek, ami de Havel et lui-même signataire de la Charte 77. Confié à la bibliothèque Václav-Havel, le texte, intitulé « Je l’ai caché quelque part », a été publié l’an dernier, à l’occasion du dixième anniversaire de la mort de son auteur.
[post_title] => Les remords d’un dissident [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => les-remords-dun-dissident [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-02-24 08:43:37 [post_modified_gmt] => 2022-02-24 08:43:37 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=116433 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
La presse parle alors, comme Radio Praha, d’un « récit fascinant ». Déjà, estime le quotidien Deník, parce qu’il « raconte de manière colorée les circonstances dramatiques dans lesquelles la Charte 77 a été publiée ». Pour la chaîne de télévision ČT24, la description de l’enquête du StB (le service de renseignement tchécoslovaque) qui s’ensuivit est, elle aussi, intéressante, mais le média retient surtout les passages où Václav Havel exprime sa culpabilité, sa « défaillance morale » : lors des interrogatoires, il a promis d’« abandonner son rôle de porte-parole de la Charte et de limiter ses activités politiques en échange de sa libération ». Cet épisode était connu, explique sur Radio Praha Michael Žantovský, directeur de la bibliothèque Havel. « Mais ce n’est qu’avec ce manuscrit que nous comprenons pleinement l’angoisse et l’ampleur des remords que cela a provoqué chez lui. » L’ex-conseiller du président Havel poursuit sur la chaîne ČT24 : « Il a presque touché le fond. Il a pensé au suicide et avait peur que sa femme Olga le quitte. Finalement, c’est dans le combat politique qu’il a trouvé la rédemption. » De quoi donner une image plus « humaine » et intime de Havel que celle d’un héros sans faille de la dissidence, à un moment où, selon le site Aktuálně.cz, le souvenir du premier président post-révolution de Velours est de plus en plus fort dans son pays.
WP_Post Object ( [ID] => 116430 [post_author] => 51175 [post_date] => 2022-02-24 08:43:27 [post_date_gmt] => 2022-02-24 08:43:27 [post_content] =>Avec Boris Becker, Gottfried von Cramm est sans doute le plus grand joueur de tennis qu’ait jamais produit l’Allemagne. Mais la comparaison s’arrête là. Issu d’une famille aristocratique, Gottfried était grand, mince, élégant – personne n’aurait eu l’idée de le surnommer « Boum-Boum », comme on l’a fait avec Becker. Une nouvelle biographie raconte sa vie brillante et tumultueuse, marquée par ses démêlés avec le régime nazi. En ressort « l’image d’un homme étonnamment proche du stéréotype du noble chevalier brandissant une raquette à la place de l’épée », note dans Die Zeit Andrea Petković, elle-même joueuse de tennis professionnelle. Von Cramm était un sportif discipliné, qui s’entraînait cinq heures par jour avant d’aller le soir écumer les bars et les clubs du Berlin effervescent des années 1920 en compagnie de ses amis de la haute société – il prenait soin toutefois de ne pas boire d’alcool et de rentrer avant minuit. Son fair-play légendaire lui valut quelques déboires : en finale de la Coupe Davis 1935, il fit rejouer une balle de match en sa faveur, au motif que l’arbitre n’avait pas vu qu’il avait effleuré la balle avec sa raquette. L’Allemagne perdit finalement la rencontre… Ce genre d’attitude n’était évidemment pas pour plaire aux dignitaires nazis, d’autant que von Cramm refusait de soutenir le régime. Ils prirent le prétexte de ses liaisons avec des hommes (il était bisexuel) pour le faire emprisonner sept mois en 1938. « Cela peut sembler insensé, mais, une fois libéré, à cause de cette condamnation, les grands tournois internationaux lui fermèrent leurs portes », rapporte Petković. Qu’importe : ce qui comptait pour lui, c’était d’offrir au monde « l’image d’une autre Allemagne, d’une “bonne” Allemagne ».
[post_title] => Le chevalier à la raquette [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => le-chevalier-a-la-raquette [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-02-24 08:43:28 [post_modified_gmt] => 2022-02-24 08:43:28 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=116430 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
WP_Post Object ( [ID] => 116427 [post_author] => 51175 [post_date] => 2022-02-24 08:43:21 [post_date_gmt] => 2022-02-24 08:43:21 [post_content] =>« Je suis toujours à la recherche de façons inhabituelles de raconter des histoires ; et pour cause, la plupart d’entre elles ont déjà été racontées », confiait Damon Galgut dans un long entretien à The Johannesburg Review of Books en juin dernier. Dans The Promise, le Sud-Africain examine l’héritage toxique de l’apartheid en retraçant le déclin d’une famille blanche, des années 1980 à nos jours. La promesse faite à la mère mourante, Rachel Swart, de léguer à la fidèle domestique noire, Salomé, la maisonnette qu’elle habite dans leur propriété sera-t-elle tenue ? L’auteure Kate Sidley commente dans The Sunday Times : « À mesure que l’Afrique du Sud naît à la démocratie, le pouvoir et l’influence de cette famille diminuent inexorablement. Le conflit, la culpabilité et la réparation sont au cœur de l’histoire : celle du pays et celle des Swart. » Keith Bain, du Daily Maverick, voit dans The Promise une satire de la « blanchité », concept issu des théories postcoloniales. Selon lui, Galgut « se glisse dans la peau d’une famille sud-africaine et explore avec autant de génie comique que de profond désespoir la folie qui sous-tend une culture de privilèges ». Sur le site d’information New Frame, l’universitaire Robyn Bloch salue pour sa part la façon « magistrale » dont l’auteur manie ironie et allégorie. L’écrivain David Attwell se montre tout aussi élogieux sur le site LitNet : « C’est un livre dont l’esprit, l’honnêteté et le génie lui garantiront une place importante dans la fiction sud-africaine. » Le roman « triomphe véritablement » grâce à sa narration cinématographique, ajoute-t-il. Cette saga familiale a remporté un franc succès au-delà de l’Afrique du Sud, avec la remise à Londres du prestigieux Booker Prize en novembre dernier.
[post_title] => Une dernière volonté [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => une-derniere-volonte [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-02-24 08:43:22 [post_modified_gmt] => 2022-02-24 08:43:22 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=116427 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
WP_Post Object ( [ID] => 116424 [post_author] => 51175 [post_date] => 2022-02-24 08:42:39 [post_date_gmt] => 2022-02-24 08:42:39 [post_content] =>La place occupée par Internet dans le quotidien d’une bonne partie de la population mondiale a considérablement augmenté avec la pandémie de Covid-19. Dans un « essai digne du plus grand intérêt », selon Il Tempo, Mauro Barberis, professeur de philosophie du droit à l’Université de Trieste, aborde la Toile comme un milieu habité par les hommes et en propose donc une écologie. Donnant de « précieuses informations pour éviter l’asservissement au “dieu unique de la technologie” », selon La Repubblica, Barberis met notamment en garde contre la ludification, qui tend à envahir tous les champs de la vie. Identifiée comme « une des dépendances les plus inquiétantes suscitées par Internet », l’idée que tout est jeu cache une « éthique sournoise » où la performance individuelle prévaut sur la dimension sociale, explique le Corriere della Sera. Aussi, pour se prémunir contre la virtualisation de toutes nos expériences, la détox numérique est de mise. Une véritable gageure à l’heure où Mark Zuckerberg annonce le futur lancement du métavers de Facebook, un monde virtuel accessible grâce à des casques de réalité virtuelle.
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