WP_Post Object ( [ID] => 121849 [post_author] => 48457 [post_date] => 2022-09-01 06:29:58 [post_date_gmt] => 2022-09-01 06:29:58 [post_content] =>Coordinatrice de production et scénariste dans l’audiovisuel, Hsiao Wei-hsüan fait dans son premier ouvrage un clin d’œil au célèbre roman Le Parfum, de l’Allemand Patrick Süskind. Yang Ning, une jeune fille douée d’un odorat extraordinaire, travaille dans une chambre mortuaire et cherche à faire venir son petit frère à Taipei. Lorsque celui-ci se suicide, elle perd ce sens hyperdéveloppé et ne le retrouve que sur des scènes de crime. Jusqu’au jour où elle-même est mise en cause dans une affaire de meurtre, ce qui l’oblige à mener l’enquête pour identifier le coupable. Chemin faisant, elle découvre que la mort de son frère pourrait bien ne pas être un suicide et se résout à « devenir un monstre » afin de percer le mode opératoire de l’assassin. Selon l’agence de presse taïwanaise Central News Agency, ce roman raconte l’histoire d’un « deuil impossible qui se transforme en obsession. Au bout du compte se pose la question de savoir à quel moment on cesse d’être humain. »
[post_title] => Parfum de mort [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => parfum-de-mort [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-09-01 06:29:58 [post_modified_gmt] => 2022-09-01 06:29:58 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=121849 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
WP_Post Object ( [ID] => 121854 [post_author] => 48457 [post_date] => 2022-09-01 06:29:53 [post_date_gmt] => 2022-09-01 06:29:53 [post_content] =>C’est une scène qui en dit long sur le personnage. Le jour des élections générales de 2010, le trublion de l’extrême droite britannique Nigel Farage tient à faire un tour à bord d’un avion biplace traînant une banderole « Votez pour votre pays – Votez Ukip [Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni] ». Une action inutile, puisqu’il était trop tard pour que la télévision s’en fasse l’écho. De fait, personne n’en aurait entendu parler si la bannière ne s’était emmêlée dans le gouvernail, faisant s’écraser l’avion dans un champ. Farage s’en tire avec des blessures superficielles. Le journaliste Michael Crick, auteur d’une biographie « captivante » de Nigel Farage, « a eu l’intelligence de placer cet accident au début », estime Andrew Rawnsley dans The Guardian (journal très hostile à l’Ukip). L’histoire récente du Royaume-Uni « aurait été très différente si Farage était mort ce jour-là », déplore-t-il. Sans lui, « l’Ukip ne se serait pas transformé en la force insurrectionnelle » qui a conduit David Cameron à organiser un référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne. Et, sans ce référendum, il n’y aurait pas eu de Brexit. L’ancien trader de 58 ans ressort de cette biographie en homme égoïste, arrogant, guidé par « son obsession pour la gloire, l’argent et le sexe ». « De nombreuses anecdotes de ce livre, les plus hilarantes comme les plus effroyables, sont littéralement irriguées par des flots d’alcool », que l’intéressé est capable d’ingurgiter en quantités prodigieuses. « Cette biographie de Farage est la meilleure qui puisse être écrite », conclut Rawnsley, qui reproche tout de même à l’auteur son « indulgence » à l’égard de son sujet.
[post_title] => Portrait d’un brexiteur [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => portrait-dun-brexiteur [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-09-01 06:29:54 [post_modified_gmt] => 2022-09-01 06:29:54 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=121854 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
WP_Post Object ( [ID] => 121858 [post_author] => 48457 [post_date] => 2022-09-01 06:29:20 [post_date_gmt] => 2022-09-01 06:29:20 [post_content] =>Une pratique artistique exigeante est-elle compatible avec la maternité ? Dans son nouvel essai, Julie Phillips, auteure et critique littéraire, explore la question à travers les portraits d’artistes célèbres du XXe siècle qui ont eu un ou plusieurs enfants. Six d’entre elles sont mises en lumière : la peintre Alice Neel et les écrivaines Doris Lessing, Ursula K. Le Guin, Audre Lorde, Alice Walker et Angela Carter. D’autres figures, telles Adrienne Rich, Susan Sontag ou encore Shirley Jackson, apparaissent en pointillé. Ce « méli-mélo d’expériences », commente The New York Times, fait ressortir les difficultés communes à toutes : jours et nuits hachés, temps de création réduit comme peau de chagrin, regard désapprobateur de la société, remords ressentis en fermant la porte au bambin, impossibilité de rêvasser – acte vital pour tout artiste. « Un bébé ne peut prendre soin de lui-même, l’art ne peut se créer de lui-même. Il est rare que les deux activités puissent être réalisées en tandem », constate The Atlantic. Comme le disait Doris Lessing : « Je ne sais pas ce qui est le plus désirable, avoir un bébé ou écrire un roman. Malheureusement, les deux sont tout à fait incompatibles. » Certaines avaient élaboré des techniques pour travailler à la volée : Audre Lorde griffonnait ses poèmes sur des bouts de papier dont elle remplissait le sac à langer de sa fille ; Toni Morrison disposait un carnet sur le siège passager de sa voiture pour prendre des notes aux feux rouges. D’autres ont fait le choix de s’éloigner de leur progéniture, telle Alice Neel qui, après une dépression, a laissé sa première fille à la famille de son père à Cuba pour continuer à peindre.
[post_title] => Le dilemme des artistes mères [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => le-dilemme-des-artistes-meres [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-09-01 06:29:20 [post_modified_gmt] => 2022-09-01 06:29:20 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=121858 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
WP_Post Object ( [ID] => 121862 [post_author] => 48457 [post_date] => 2022-09-01 06:29:15 [post_date_gmt] => 2022-09-01 06:29:15 [post_content] =>Célèbre auteur de romans en yiddish, prix Nobel de littérature en 1978, Isaac Bashevis Singer aimait raconter que, à sa naissance dans un shtetl polonais, sa mère avait demandé à la sage-femme : « C’est un garçon ou une fille ? » Ce à quoi celle-ci avait répliqué : « Un écrivain ». Cette boutade, qui figure dans un nouveau recueil de dix-neuf essais, presque tous inédits en anglais, « n’aurait pas amusé les pieux parents de Singer », commente The Wall Street Journal. « Fils et petit-fils de rabbin, il a mené “une guerre intime contre le Tout-Puissant”, comme il le disait, en remplaçant la foi orthodoxe par “une sorte de kasha (bouillie) de mysticisme, de déisme et de scepticisme”. » À la mort de Singer, en 1991, des milliers de ses pages manuscrites non publiées, carnets de notes, lettres et photos ont été transférés aux archives de l’Université du Texas, à Austin. « Après un long processus de catalogage, peu d’universitaires ont exploré ces écrits inédits », rapporte The Times of Israël. Raison supplémentaire pour se réjouir de cet ouvrage, fruit de dix ans de travail du spécialiste de la littérature David Stromberg, qui jette un nouvel éclairage sur l’œuvre prolifique de Singer.
[post_title] => Bashevis Singer redécouvert [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => bashevis-singer-redecouvert [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-09-01 06:29:15 [post_modified_gmt] => 2022-09-01 06:29:15 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=121862 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
WP_Post Object ( [ID] => 121866 [post_author] => 48457 [post_date] => 2022-09-01 06:29:10 [post_date_gmt] => 2022-09-01 06:29:10 [post_content] =>Qu’est-ce qui peut pousser une femme à abandonner ses enfants ? L’adolescent Joseph Masabo est habitué aux absences de son père, qui lutte contre l’apartheid dans l’Afrique du Sud des années 1980. Mais quand sa mère, zambienne, se volatilise de leur domicile à Lusaka, il entame un voyage périlleux en Afrique australe pour la retrouver. Dans une interview au site Newframe.com, Mandla Langa fait remarquer que son protagoniste a 14 ans, l’année qui est considérée dans de nombreuses cultures comme celle de la « transition ». Ainsi, précise-t-il, « The Lost Language of the Soul raconte le passage initiatique d’une vie antérieure à une nouvelle vie ». En chemin, Joseph rencontre « des personnages convaincants, plus vrais que nature », rapporte Jonathan Amid sur le site News24.com : Elias, un tailleur de pierre véreux ; la courageuse Leila et ses chevaux ; le « Camarade Dictionnaire », un ancien prisonnier imbattable au Scrabble ; des trafiquants de pangolins ; et « Jean le Baptiste », qui aide les combattants à traverser le fleuve Zambèze. Pour la romancière écossaise d’origine sud-africaine Zoë Wicomb, « Langa forge une vision de l’humanité à partir de la violence, de l’effusion de sang et de la trahison – caractéristiques de la transition de l’Afrique du Sud vers la démocratie. Ce récit tout en nuances de la lutte pour la liberté est un incontournable. » La critique littéraire Michele Magwood écrit sur Wantedonline.co.za que le roman aurait gagné à être plus court, mais que Langa « mérite désormais sa place auprès des géants de la littérature sud-africaine ».
[post_title] => Voyage initiatique [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => voyage-initiatique [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-09-01 06:29:11 [post_modified_gmt] => 2022-09-01 06:29:11 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=121866 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
WP_Post Object ( [ID] => 121870 [post_author] => 48457 [post_date] => 2022-09-01 06:29:05 [post_date_gmt] => 2022-09-01 06:29:05 [post_content] =>En 2017, les journalistes Mikhaïl Fishman et Vera Kritchevskaya réalisaient le documentaire « L’homme qui était trop libre », consacré à Boris Nemtsov, homme politique russe de premier plan assassiné le 27 février 2015. Cinq ans plus tard, ce film a donné lieu à un livre fouillé de plus de 600 pages, signé par Fishman. Sa parution en avril était pourtant incertaine, dans le contexte de la guerre menée par le Kremlin en Ukraine. En dépit de la censure qui sévit, la biographie de ce farouche adversaire de Vladimir Poutine est distribuée dans les librairies. « Ce livre est un voyage à travers l’histoire de la Russie, qui embrasse tous les événements clés depuis la perestroïka de Gorbatchev, lorsque Nemtsov est entré en politique, jusqu’à son assassinat sur le pont Bolchoï Moskvoretski, à Moscou. Fondé sur des centaines d’entretiens et de documents d’archives, il raconte comment la Russie est devenue un pays libre et comment elle a perdu, pas à pas, sa liberté nouvellement acquise », souligne le site Polit.ru.
Né en 1959, ce physicien de formation connaît une ascension fulgurante à partir de 1986. Gouverneur réformateur de la région de Nijni Novgorod, au centre de la Russie européenne, il entre au gouvernement sur l’insistance de Boris Eltsine en 1997, comme ministre de l’Énergie, puis vice-président du gouvernement. Costume sans cravate, chaussettes blanches, Nemtsov est grand, beau, téméraire, excellent orateur et un véritable tombeur. Connu pour son franc-parler, il n’aime rien tant que le contact direct avec les gens et se montre toujours à l’aise, qu’il ait en face de lui Thatcher, Eltsine ou des mineurs en grève. Eltsine le bichonne comme un fils et voit en lui son successeur, avant d’opter… pour un officier du KGB, toujours en poste. L’ère est aux privatisations sauvages et Nemtsov le paiera au prix fort. Lors du scandale lié à la vente de la compagnie de télécommunications Svyazinvest, il se met notamment à dos les oligarques Boris Berezovsky et Vladimir Goussinski qui mènent alors le bal et déclenchent, dans les médias qu’ils détiennent, une cinglante campagne de dénigrement visant Nemtsov.
Dès lors commence sa lente éviction des cercles du pouvoir, alors que la Russie, sous la houlette de Vladimir Poutine, s’éloigne du modèle démocratique. Ce même Poutine que Nemtsov soutiendra pourtant en tant que chef de file du parti libéral Union des forces de droite, avant de devenir son détracteur le plus acerbe.
[post_title] => Boris Nemtsov, symbole d’une époque [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => boris-nemtsov-symbole-dune-epoque [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-09-01 06:29:06 [post_modified_gmt] => 2022-09-01 06:29:06 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=121870 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
WP_Post Object ( [ID] => 121874 [post_author] => 48457 [post_date] => 2022-09-01 06:28:59 [post_date_gmt] => 2022-09-01 06:28:59 [post_content] =>Vus d’Europe, les marbres du Parthénon ou les Cyclades évoquent peu l’empire du Milieu. Et pourtant, mondialisation oblige, les Chinois ont depuis quelques années une place importante en Grèce – qu’ils soient touristes, immigrés ou investisseurs. Il existe un quartier chinois à Thessalonique, et le port du Pirée appartient aujourd’hui à l’armateur chinois Cosco. Cette présence de plus en plus affirmée a conduit le journaliste Andónis Iordánoglou à se pencher sur ce nouvel « autre » en rassemblant en un ouvrage plusieurs péripéties chinoises en Grèce, toutes issues de faits réels. Cette somme a attiré l’attention du quotidien national de centre droit I Kathimeriní, qui y voit « comme une tentative d’anthropologie amateur qui se pencherait sur les Chinois, dont les aventures en Grèce ont quelque chose d’à la fois tendre et humoristique ». Entre autres histoires, citons celle d’un couple dont la visite de Santorin tourne au cauchemar, ou encore celle d’un guide égaré entre le mandarin et le grec moderne…
Dans ces récits de voyage inversés, les Grecs se demandent : « Comment peut-on être chinois ? » – et réciproquement. Tout repose sur l’ambivalence des rapports entre les deux peuples, à l’image du titre, jouant sur la polysémie du terme μαρτύρια, à la fois « témoignage » et « calvaire, martyre ». Lui-même guide touristique, l’auteur note que « les voyageurs chinois vivent de petites odyssées en Grèce, sans comprendre quoi que ce soit à notre pays, à sa culture et à ses habitants ».
[post_title] => Odyssées chinoises [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => odyssees-chinoises [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-09-01 06:29:00 [post_modified_gmt] => 2022-09-01 06:29:00 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=121874 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
WP_Post Object ( [ID] => 121878 [post_author] => 48457 [post_date] => 2022-09-01 06:28:54 [post_date_gmt] => 2022-09-01 06:28:54 [post_content] =>La Suède, modèle de la lutte contre les inégalités sociales ? Si cette idée, fondée sur une réalité apparue après-guerre, persiste, y compris dans un certain discours politique suédois, la lecture de cet essai a de quoi lui tordre le cou. La démonstration est d’autant plus frappante qu’elle est l’œuvre d’un journaliste ayant travaillé pour plusieurs journaux clairement pro-capitalistes avant de rejoindre Aftonbladet, quotidien proche du Parti social-démocrate, actuellement au pouvoir.
« Si l’on exclut certains paradis fiscaux, la Suède est le pays qui compte le plus de super-riches par habitant au monde », constate Svenska Dagbladet (SvD, conservateur). De 28 milliardaires (en dollars) en 1996, on est passé à 542 en 2021. « Aucun pays n’a autant fait pour ces dieux richissimes que la Suède, renchérit Dagens Nyheter (DN, libéral). Nous avons supprimé les impôts sur les successions, les donations et les biens immobiliers. La Banque centrale a gonflé les prêts en ramenant les taux d’intérêt à un niveau négatif. Et les inégalités économiques se sont creusées à une vitesse record », ce que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont souligné.
Oubliez le dicton qui veut que « le travail acharné paie », lance Aftonbladet. « Andreas Cervenka montre que rien n’est plus rentable que de posséder des capitaux et des actifs financiers, d’endetter son entreprise, d’acheter des actions puis de les oublier pendant plusieurs années. » En outre, reprend SvD, « nous avons sauvé à plusieurs reprises les banques en crise. L’État et le capital sont dans le même bateau ». Et ce, à l’image de ces leaders sociaux-démocrates ou conservateurs qui « ont ouvert la voie » en contribuant à la déréglementation de pans entiers de l’économie suédoise avant de « devenir eux-mêmes multimillionnaires », assène DN.
Pour Dagens Industri, le quotidien économique qui naguère employait Cervenka, cet ouvrage est « ambitieux ». Mais il oublie un peu trop vite que les riches sont des entrepreneurs qui prennent des risques. « Bien sûr, notre capitalisme a beaucoup de défauts », admet-il. Mais « la plupart s’accordent à dire que l’économie suédoise s’est beaucoup mieux développée ces dernières décennies que depuis longtemps et que, contre toute attente, nous avons bien géré les crises récentes. En outre, le pouvoir d’achat s’est renforcé », du moins jusqu’à la crise née de l’invasion de l’Ukraine.
« D’une certaine manière, Cervenka prend la défense du capitalisme, estime Aftonbladet. En effet, bien que ce système semble complètement absurde dans son livre, il continue à rêver qu’il pourrait fonctionner. » Et le journal de regretter que « la menace climatique soit à peine mentionnée, car, même pour le “bon capitalisme” de Cervenka, la croissance reste l’objectif. Et comment pourrait-il en être autrement ? »
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WP_Post Object ( [ID] => 121743 [post_author] => 48457 [post_date] => 2022-09-01 06:28:49 [post_date_gmt] => 2022-09-01 06:28:49 [post_content] =>Pour la critique littéraire du Zeit Iris Radisch, c’est « peut-être son meilleur roman ». Dans Der Spiegel, l’écrivaine Eva Menasse ne tarit pas non plus d’éloges à propos du dernier ouvrage de Yasmina Reza, Serge, paru en Allemagne au début de l’année et qui s’y est très vite hissé en tête des meilleures ventes. « Il faut cacher la profondeur. Où ça ? À la surface », disait Hugo von Hofmannsthal, cité par Menasse. Reza, à l’en croire, y excelle. D’un côté, son livre est « léger comme une plume » et semble parler « de tout et de rien ». De l’autre, il s’agit d’« un coup de tonnerre existentiel qui ne capte rien de moins que le sentiment de vie d’au moins deux générations européennes d’après-guerre ». Reza s’y révèle aussi une maîtresse de l’ambivalence, marque des plus grands romanciers, selon Menasse : « Le tour de force consiste à présenter des conflits banals de telle sorte qu’on suit leurs rebondissements avec fascination et que l’on ne peut choisir son camp, car subjectivement, tout le monde a raison, bien sûr. » Le roman aborde un sujet délicat, puisqu’en son centre on trouve une visite des principaux protagonistes à Auschwitz. « Ce serait pourtant une erreur de le cataloguer comme un roman sur Auschwitz, avertit Menasse. Il y est question d’autre chose, plus subtil. » Auschwitz y est plutôt une simple « toile de fond ».
[post_title] => Profondeur de la surface [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => profondeur-de-la-surface [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-09-01 06:28:50 [post_modified_gmt] => 2022-09-01 06:28:50 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=121743 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
WP_Post Object ( [ID] => 121747 [post_author] => 48457 [post_date] => 2022-09-01 06:28:44 [post_date_gmt] => 2022-09-01 06:28:44 [post_content] =>Edgar Degas était-il un vieux pervers ne peignant que des prostituées, des baigneuses dénudées et ces jeunes personnes aussi légères de corps que de mœurs, les danseuses ? Ou bien était-il un grand bourgeois limite aristo qu’un vif sentiment de culpabilité sociale incitait à focaliser son talent sur la classe des travailleurs ? Ces questions et bien d’autres semblent tarauder le monde anglo-saxon de l’art, à en juger par l’impressionnante quantité d’ouvrages en anglais consacrés au plus mystérieux des impressionnistes 1. Peut-être parce que Degas a passé quelques mois à La Nouvelle-Orléans. À moins que ce ne soit parce qu’il incarne les débuts de l’impressionnisme, auquel les Américains portent un vif intérêt, et les à-côtés de la (pas si) Belle Époque… Quoi qu’il en soit, la récente publication d’une édition bilingue de 1 240 lettres écrites par Degas dans les années 1850 et 1860 va permettre d’assouvir (partiellement) la curiosité des uns et des autres. Ce luxueux ouvrage bardé d’annotations, qui a coûté vingt ans de travail au spécialiste américain Theodore Reff, comporte pourtant de nombreux trous. Comme le fait remarquer Colin Bailey dans The New York Review of Books, la correspondance de Degas fait petit bras par rapport à celle d’autres impressionnistes, épistoliers frénétiques (on connaît plus de 2 000 lettres de Pissarro, 3 000 de Monet, 1 700 de Renoir). Mais l’on peut espérer que les missives encore enfouies dans des archives familiales resurgiront tôt ou tard pour venir s’agréger au site web que Theodore Reff entend leur consacrer.
En attendant, que révèlent ces 1 240 lettres-là ? D’abord, que Degas était tout sauf l’érotomane misogyne de la légende. Célibataire endurci, quoique avec quelques regrets tardifs, il a entretenu avec certaines femmes des amitiés durables, et avec Mary Cassatt une connivence professionnelle qui traverse les décennies. Hélas, la correspondance Cassatt-Degas, certainement très fournie, n’a pas été retrouvée ; en revanche, celle qu’il a échangée avec une autre grande amie, Hortense Howland, permet de constater que « cet homme intensément privé » (dixit Colin Bailey) se livrait plus volontiers à ses amies qu’à ses amis.
On ne trouve rien dans ce recueil sur les frasques supposées de Degas – juste une demande adressée à Giovanni Boldini pour qu’il se munisse, en prévision d’un voyage que les deux confrères allaient faire en Andalousie, de préservatifs de chez Milan, « maison que Degas semblait fort bien connaître », note Colin Bailey. Le lecteur à l’affût de grivoiseries devra s’en tenir à ce que Van Gogh écrivait à Émile Bernard en 1888 : « Pourquoi dites-vous que Degas a du mal à avoir des érections ? Il vit comme un notaire et dédaigne les femmes, sachant que s’il les aimait et les baisait beaucoup, il deviendrait malade du cerveau et serait incapable de peindre. » Qu’on se rassure pourtant : on connaît au fameux misogyne au moins une liaison de jeunesse – avec une danseuse !
Degas n’était pas non plus ce patricien surprivilégié qu’en a fait la légende, en raison des opulentes origines créoles de la famille « de Gas ». En réalité, Edgar s’était vite brouillé avec son grand bourgeois et banquier de père ; et, pour financer une vie de bohème à peu près confortable, il lui fallait absolument vendre ses « articles », d’où le vif souci de ses intérêts économiques qui traverse toute sa correspondance. Lorsque les revenus de sa peinture commenceront à devenir conséquents, il devra en utiliser une partie pour secourir ses proches ruinés par la faillite de la banque familiale.
Riche ou pas, Degas possédait une vive sensibilité sociale. Sa peinture « réaliste » fait la part belle aux petites mains et aux laissés-pour-compte du capitalisme naissant – prostituées, lavandières, vendeurs, artisans –, et lui-même se considérait comme l’un des leurs. Pourtant, son image d’élitiste lui collera à la peau jusqu’à la fin de sa vie, quand il ne sera plus qu’un vieillard solitaire, pauvre et dépenaillé. Et cette impression sera renforcée par la complexité de son art, jugé inaccessible au tout-venant.
Degas n’était pas non plus un théoricien de la peinture, et ses lettres le révèlent aussi « intensément privé » sur ces questions-là que sur sa vie personnelle. Même s’il était l’un des fondateurs de l’impressionnisme, il ne s’appliquait jamais le qualificatif à lui-même, préférant se décrire comme « réaliste », « naturaliste », ou encore « indépendant ». Ses principes artistiques, tels qu’il les exprima dans une lettre à son ami Henri Rouart, demeuraient assez vagues : « Je rêve de créer quelque chose de bien fait, un tout bien ordonné (dans le style de Poussin) ou comme Corot dans sa vieillesse » ; « Si je ne refais pas dix fois les personnages au premier plan, que Dieu me damne. » Colin Bailey le décrit comme « un perfectionniste compulsif » qui prônait « la répétition du même sujet dix fois, cent fois. En art, rien ne doit paraître accidentel, même pas le mouvement ». Comme Balzac reprenant ses textes jusque chez l’imprimeur, Degas voulait continuellement retoucher les toiles déjà exposées ou vendues : on raconte qu’Henri Rouart avait fait visser un tableau au mur afin qu’Edgar, qui dînait souvent chez lui, ne puisse le reprendre subrepticement pour le retravailler.
Peu prolixe sur son art ou sa vie, Degas l’était beaucoup plus sur ses opinions – un antisémitisme débridé (doublé d’un étrange antiprotestantisme) et un anti-étatisme viscéral. Le premier le conduira au moment de l’affaire Dreyfus à rompre des amitiés anciennes, notamment avec la famille Halévy, chez qui il dînait chaque semaine depuis quinze ans. Même l’un de ses vendeurs, Bernheim, se verra enseveli sous les invectives (« Comment peut-on bavarder avec des gens comme ça ? Voyons, avec un juif belge naturalisé français ! »). Il faut dire que Degas avait été financièrement éprouvé par le krach, en 1882, de l’Union générale, supposément provoqué par les spéculations des banques juives… Tout aussi fantasmagorique était sa haine de l’État, notamment lorsque celui-ci se mêle d’éducation, d’art (les Salons officiels !) ou des deux à la fois. Degas s’étranglera en découvrant que le commandement militaire entendait faire visiter le Louvre à de jeunes recrues parisiennes conduites par un officier – une initiative « honteuse », bien entendu imputable aux juifs et aux protestants… Comment, donc, s’étonner qu’ait épaissi au fil des ans sa réputation de vieux ronchon misanthrope, misogyne et un peu cinglé !
Pourtant, ronchon, Degas avait quelques raisons de l’être. En vieillissant, il deviendrait photophobique, au point de ne plus pouvoir peindre en extérieur, puis perdrait la vue d’un œil et finirait avec un embryon de vision périphérique d’un seul œil… Dans ses dernières années, ses problèmes oculaires le rendraient amer, dépressif et suicidaire. Claude Monet et Mary Cassatt connaissent eux aussi l’épreuve de la cécité progressive, la plus grande tragédie pour un peintre. Comment y faire face ? En multipliant les opérations inutiles et pénibles, comme Cassatt ? En s’y refusant, comme Monet, qui ne cédera que sous les objurgations de Clemenceau ? (Mais il refusera de porter des lunettes, car cela le ferait peindre, plaidait-il, « comme Bouguereau ».) Degas préférera finasser : lunettes noires, confinement en atelier… La cécité provoque chez « les trois peintres impressionnistes une réaction artistique différente, résume le site thearticle.com : Cassatt abandonnera la peinture, Monet dissoudra la sienne dans l’abstraction et Degas altérera sa technique ».
Degas avait heureusement plus d’une corde à son arc : la sculpture, qui lui permettait d’utiliser ses mains pour détailler ses modèles ; la photographie, pour laquelle il s’était enflammé, comme pour la gravure. Et enfin, encouragé par ses amis Stéphane Mallarmé et Paul Valéry, la poésie. Ces diversifications procuraient un exutoire à sa créativité et à ses émotions, et lui offraient la possibilité de continuer à rendre compte d’un monde que, visuellement, il ne percevait presque plus. Mais sa correspondance, elle, se tarira au fil des décennies : il lui était de plus en plus difficile d’écrire, et il avait de moins en moins de gens à qui écrire. Ces 1 240 lettres permettent tout de même, résume Tobias Grey dans The Wall Street Journal, « de découvrir Degas sous un nouvel angle. Un épistolier aussi passionné ne pouvait pas être le misanthrope grognon dont on a gardé l’image ». On doit respirer mieux dans les musées d’outre-Atlantique.
— J.-L. M.
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