WP_Post Object ( [ID] => 129102 [post_author] => 48457 [post_date] => 2024-02-27 19:00:01 [post_date_gmt] => 2024-02-27 19:00:01 [post_content] =>L’altière figure du philosophe Miguel de Unamuno continue de fasciner les Espagnols. L’auteur du Sentiment tragique de la vie inspire le romancier à succès Luis García Jambrina. Enseignant de littérature à l’université de Salamanque, dont Unamuno fut le recteur, Jambrina imagine qu’en 1905 le philosophe s’était transformé en Sherlock Holmes pour enquêter sur le meurtre d’un notable de province. Trois ouvriers agricoles sont accusés, mais étaient-ils les coupables ? Unamuno est aidé par Teresa, une jeune anarchiste avec laquelle le chrétien monogame entretient une relation ambiguë. Teresa, c’est aussi le titre d’un ouvrage du philosophe, qui était également romancier et poète, dans lequel il mélange ces trois genres. Un ouvrage dont Jambrina, justement, prépare une édition savante. Car « Le premier cas d’Unamuno » est bien plus qu’un simple polar. C’est un livre à entrées multiples, « une œuvre hybride », écrit dans El País le journaliste et romancier Juan Carlos Galindo. L’enquêteur, sorte « d’anti-héros » sur qui plane l’ombre de Don Quichotte, est aussi le philosophe en quête de vérité, qui proclamait « la vérité avant la paix » (la vérité prime sur la paix). « Toute sa vie Unamuno a cherché la vérité, explique Jambrina, la vérité cachée par les mensonges ou falsifiée par les apparences. » C’est le deuxième livre qu’il consacre au philosophe ; le précédent était une enquête sur les conditions suspectes de sa mort, en pleine guerre civile, le 31 décembre 1936. Un autre personnage hante ces deux ouvrages : Salamanque, que Jambrina fait revivre à trente ans de distance : « La ville m’intéresse comme quelque chose de plus qu’une toile de fond. »
[post_title] => Le philosophe mène l’enquête [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => le-philosophe-mene-lenquete [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2024-02-27 19:00:02 [post_modified_gmt] => 2024-02-27 19:00:02 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=129102 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
WP_Post Object ( [ID] => 129098 [post_author] => 48457 [post_date] => 2024-02-27 18:57:36 [post_date_gmt] => 2024-02-27 18:57:36 [post_content] =>Un livre de Kant aurait bien du mal à se hisser sur une quelconque liste de best-sellers : la Critique de la raison pure, son magnum opus, compte plus de 700 pages et il est souvent difficile d’y avancer à plus de cinq pages par heure. De quoi décourager même le lecteur le plus persévérant. Un ouvrage sur Kant, en revanche, ne rencontrera pas nécessairement les mêmes difficultés. Prenez « Le ciel étoilé au-dessus de moi ». Sorti début février outre-Rhin, il s’est aussitôt retrouvé parmi les meilleures ventes. Ses auteurs, le philosophe israélien Omri Boehm et l’écrivain germano-autrichien Daniel Kehlmann y discutent de Kant dont on fête cette année le tricentenaire de la naissance. Boehm a déjà consacré plusieurs essais à l’austère philosophe qui, en près de quatre-vingts années d’existence, ne quitta jamais sa ville natale de Königsberg et mourut sans doute vierge. Kehlmann, lui, est surtout romancier. Mais avant de devenir un auteur star, il avait entrepris d’écrire une thèse sur le sublime chez Kant. « Bien sûr, un recueil d’entretiens ne saurait suivre un ordre systématique. Les grands thèmes sont cependant abordés », note Frank Hertweck sur le site de la Südwestrundfunk (SWR). Il est question de la vie de Kant, de sa place dans l’histoire de la philosophie tout comme de ses grandes idées. Esprit du temps oblige, nos deux causeurs abordent la question du racisme de certains écrits. Kehlmann y répond de manière assez radicale : les passages incriminés seraient l’œuvre d’un vieillard sombrant dans la démence, tout comme, du reste, toute son œuvre anthropologique.
[post_title] => Et si l’on parlait de Kant ? [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => et-si-lon-parlait-de-kant [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2024-02-29 14:17:40 [post_modified_gmt] => 2024-02-29 14:17:40 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=129098 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
WP_Post Object ( [ID] => 129092 [post_author] => 48457 [post_date] => 2024-02-27 18:01:36 [post_date_gmt] => 2024-02-27 18:01:36 [post_content] =>Pour comprendre (un peu) ce qui fait courir le dictateur russe, il est indispensable de se plonger dans la littérature de l’eurasianisme. Née dans les années 1920 mais plongeant ses racines loin dans le passé de la Russie, cette doctrine semble en effet imprégner les cerveaux du Kremlin et de la hiérarchie militaire et policière. Déjà avancée à plusieurs reprises, parfois relativisée, cette thèse est solidement étayée par la publication en anglais de plusieurs textes fondateurs et de deux ouvrages éclairants. Dans un long article publié dans The New York Review of Books, le spécialiste d’études slaves Gary Saul Morson en fait la synthèse.
Quand l’armée russe s’empara de la Crimée en 2014, Angela Merkel, qui parle russe, dit à Obama que le président russe lui semblait « évoluer dans un autre monde ». Sans peut-être qu’elle le sût, sa formule faisait écho à un article d’un des deux principaux fondateurs de l’eurasianisme, Piotr Savitsky. Publié en 1922, il est intitulé « Deux mondes ». La Russie, soutient-il, doit comprendre qu’elle n’appartient pas à la civilisation européenne. Les Russes sont un peuple de la steppe, laquelle s’étend de la Hongrie à la Mandchourie. Ils sont les frères des Mongols et autres ressortissants de l’Asie centrale, les « Touraniens ». La conquête mongole fut pour eux une bénédiction, car elle les isola des Européens, dont le caractère « océanique » s’oppose au caractère « continental » des Eurasiates. Pour les peuples de la steppe, le seul régime qui vaille est un absolutisme radical, fondé sur une « idéocratie », brillant contraire de la démocratie, assimilée au désordre. Les autres théoriciens fondateurs de l’eurasianisme développent les mêmes thèses, qu’ils appuient volontiers sur des théories scientifiques plus ou moins extravagantes : le célèbre linguiste Nikolaï Troubetskoï, le spécialiste des Mongols Lev Goumilev, un antisémite obsessionnel, et plus récemment Alexandre Douguine, dont les livres « emplissent les librairies » et dont les idées « saturent les médias ». Douguine a appelé à la conquête du Donbass des mois avant qu’elle se produise et pousse aujourd’hui à la guerre totale en Ukraine, un pays honni car il a trahi la cause eurasianiste.
[post_title] => Dans la tête de Poutine [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => dans-la-tete-de-poutine [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2024-02-29 14:18:17 [post_modified_gmt] => 2024-02-29 14:18:17 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=129092 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
WP_Post Object ( [ID] => 129088 [post_author] => 48457 [post_date] => 2024-02-27 17:57:10 [post_date_gmt] => 2024-02-27 17:57:10 [post_content] =>Il trône depuis 47 semaines sur la liste des best-sellers du New York Times et se serait vendu à plus d’un million d’exemplaires. Il compte pourtant plus de 500 pages, dont 40 de références, et est réputé de lecture difficile. Cela se conçoit, dans ce pays où la longévité a sensiblement régressé ces dernières années, même sans tenir compte du Covid. L’auteur a fait de brillantes études de médecine avant de partir chez McKinsey puis de fonder une clinique où il vend cher ses conseils en matière de longévité.
Son message de base est relativement simple et plein de bon sens. Il se résume en quelques mots. Il s’agit de chercher les moyens de vivre le plus longtemps possible en bonne santé. Nos quatre ennemis principaux, les « quatre cavaliers » (de l’Apocalypse), sont la maladie cardiaque, le cancer, Alzheimer (et autres maladies neurologiques dégénératives) et les dysfonctionnements métaboliques, au premier rang desquels le diabète. Et voici les quatre remèdes clés : l’exercice, l’alimentation, le sommeil et la santé émotionnelle. L’exercice en tête : « Je considère désormais l’exercice comme le remède le plus puissant. »
Rien que de très consensuel jusque-là. Mais l’éminent cardiologue Eric Topol, lui aussi auteur de best-sellers sur la médecine, s’étonne sur son blog de voir Attia préconiser la prise régulière de rapamycine, qui certes accroît la longévité de diverses espèces animales, mais est un immunosuppresseur. Il s’étonne aussi de lire son conseil de se faire prescrire une imagerie corporelle totale pour déceler d’éventuels départs de cancer : c’est très cher et risque d’entraîner une série d’angoisses et d’interventions inopportunes. Il regrette d’avoir à constater que le « package » des préconisations prodiguées par Attia et ses collègues dans leur clinique est réservé à des gens très riches.
Une critique plus sévère encore émane d’un urgentiste affilié au célèbre Kaiser Permanente, qui dépend d’une fondation à but non lucratif. Tout en recommandant la lecture du livre, s’exprimant sur LinkedIn, Graham Walker précise que le coût total des mesures proposées par Attia s’élève à 150 000 dollars par an, ce qui écarte « la grande majorité des Américains ». C’est là selon lui le principal biais du clinicien : il s’adresse à une clientèle fortunée et sous-estime l’ampleur des déterminants socioéconomiques, dans une société où un travailleur sur quatre n’a pas accès aux congés maladie payés et où un sur quatorze n’a pas d’assurance maladie. Il observe aussi qu’en dépit de son insistance sur la prévention, Attia exprime une confiance exagérée dans l’efficacité de certaines molécules : « Un médicament qui réduit efficacement le niveau du cholestérol ne semble pas pour autant réduire l’incidence des attaques cardiaques, des AVC et des décès. »
[post_title] => Les recettes de Monsieur Longévité [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => les-recettes-de-monsieur-longevite [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2024-02-27 18:03:24 [post_modified_gmt] => 2024-02-27 18:03:24 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=129088 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
WP_Post Object ( [ID] => 129074 [post_author] => 48457 [post_date] => 2024-02-27 17:49:10 [post_date_gmt] => 2024-02-27 17:49:10 [post_content] =>Maria Callas demeure un mythe. Près d’un demi-siècle après sa mort, en 1977 à Paris à l’âge de 53 ans, son aura est intacte et brille même davantage. Avec le temps, un aspect de sa personnalité mis en avant de son vivant tend en effet à s’estomper. Elle n’était pas toujours commode, ni insensible à la notoriété, et elle s’est laissé tenter par les plaisirs de la jet-set internationale. Mais on comprend mieux à présent combien l’image d’une diva capricieuse et tyrannique, jamais en reste d’un scandale et amoureuse du luxe, était largement le produit d’inventions des journalistes.
La légende de la Callas, aujourd’hui, repose sur la combinaison de deux éléments. Tout d’abord un talent exceptionnel : même ceux qui ne sont pas prêts à voir en elle « la plus grande chanteuse d’opéra du XXe siècle, voire de tous les temps » (qualifications sans beaucoup de sens) reconnaissent qu’elle avait quelque chose d’unique et d’incomparable, qui jette sur les interprétations des cantatrices contemporaines l’ombre des siennes, inoubliables. Ensuite ce qu’il est convenu d’appeler son « destin tragique » : sa vie sentimentale malheureuse et surtout l’interruption précoce de sa carrière suite à la détérioration de sa voix pour des raisons jamais totalement élucidées, mais dans lesquelles l’usure engendrée par un travail acharné et l’enchaînement sans répit de rôles très exigeants a certainement joué un rôle.
Des milliers de livres, d’articles, de reportages et de documentaires ont été consacrés à la Callas. Parmi les ouvrages publiés à l’occasion du centième anniversaire de sa naissance, en 2023, celui de Fabio Dal Corobbo a pour caractéristique de se concentrer sur son art. C’est un monument d’érudition à l’italienne farci de références, de noms et de longues citations. Au fil de l’analyse des représentations et des enregistrements, et du récit de ses rapports avec les chanteurs et les chefs d’orchestre, on saisit la nature de ce qui faisait sa singularité artistique.
La voix de la Callas n’a cessé de donner lieu à des gloses et des interrogations. Immédiatement reconnaissable – une ou deux mesures suffisent –, elle exerce un effet d’envoûtement et il est commun d’entendre dire qu’on ne peut pas l’écouter sans frissonner. Les musicologues peinent à définir sa tessiture. Était-elle une mezzo-soprano ou une soprano colorature ? Une soprano dramatique ou lyrique ? Sa voix de base se situait dans une position intermédiaire de soprano dramatique colorature. Mais un travail opiniâtre lui permit de l’étendre dans le grave comme dans l’aigu, pour finir par couvrir trois octaves. C’est une performance moins rare qu’on le dit parfois. Ce qui la distinguait était plutôt sa très forte intensité et, surtout, son timbre très particulier : un timbre voilé, sombre, qu’elle qualifiait elle-même de « presque noir » et que Fabio Dal Corobbo n’hésite pas à appeler « gothique ». On a dit que cette voix était laide. Elle n’avait assurément pas la pureté cristalline, l’homogénéité et le velouté de celle d’autres cantatrices. Parfois décrite comme une voix « grecque » ou « orientale », elle pouvait être rauque, stridente et sauvage. Et elle s’est progressivement dégradée. Mais, sauf dans les toutes dernières années, elle n’a jamais perdu sa puissance expressive.
Maria Callas a très peu chanté Mozart, un peu davantage les opéras français, et Wagner et Beethoven à ses débuts seulement, en italien. Elle n’a jamais touché au lied, ni à la musique sacrée. Mais son répertoire couvrait tout l’opéra italien, des grands auteurs de bel canto (Bellini, Donizetti), qu’elle a contribué à arracher de l’oubli où ils étaient tombés, au vérisme de Puccini et Mascagni, en passant par les grands opéras romantiques de Verdi. Un trait commun des œuvres de ces compositeurs est que leur rôle-titre est le plus souvent celui d’un personnage de femme trompée, trahie, abandonnée, frappée par le sort : Norma, Lucia di Lammermoor, Aïda, La Traviata, Tosca, Madame Butterfly. Dans ces rôles, Maria Callas donnait toute la mesure de son formidable talent dramatique.
Sur scène, elle avait des gestes d’une grande sobriété, en petit nombre et assez stéréotypés. C’est dans l’expression du visage que passait l’émotion et, surtout, dans la voix, à un degré qui a fait dire qu’elle devenait littéralement les héroïnes qu’elle incarnait. Comme elle a joué tous ces rôles bien avant d’être elle-même délaissée par l’homme de sa vie (le milliardaire Aristote Onassis), on a pu soutenir qu’en les choisissant elle avait pressenti son destin. N’est-ce pas aller trop loin ? Plus juste est l’observation selon laquelle se trahit dans l’intensité de ses interprétations la tension qu’engendrait chez elle la recherche éperdue de la perfection. Une quête permanente qui la conduisait à ne jamais chanter deux fois de la même façon et contribuait à conférer à chacune de ses prestations, si extraordinaire qu’elle fût, un caractère de précarité et de fragilité qui renforçait encore l’émotion qu’on ressentait en l’écoutant.
Un des chapitres les plus éclairants du livre de Fabio Dal Corobbo est celui qu’il consacre au cycle de cours qu’elle a donnés à la Juilliard School de New York en 1971 et 1972. En public, elle y dispensait à de jeunes chanteurs des conseils techniques et livrait des observations sur la psychologie des personnages qui frappent par leur pertinence. Elle appelait aussi ses élèves à faire preuve d’humilité : « Souvenez-vous, nous sommes au service de personnes meilleures que nous : les compositeurs. » Dans les nombreux entretiens qu’elle a donnés, sa correspondance et ses souvenirs, Maria Callas se montre une personne plus intelligente, sensible, modeste et touchante qu’on l’a accusée d’être. Peu cultivée en dehors de la musique, elle possédait de celle-ci une connaissance profonde et éprouvait pour elle une totale dévotion. « Chanter pour moi, écrit-elle dans une note mise en exergue de son livre par Fabio Dal Corobbo, n’est pas un acte d’orgueil, mais seulement une tentative d’élévation vers ces Cieux où tout est harmonie. » Elle vivait pour la musique. Quand elle n’a plus pu chanter, elle a perdu le goût de l’existence.
Pour en savoir plus
Diplômé en lettres classiques et en histoire, Fabio Dal Corobbo a soutenu en 2019 une thèse en musicologie sur Maria Callas, d’où son livre est tiré.
En français, une excellente introduction est la biographie de René de Ceccatty : Maria Callas (Gallimard Folio, 2009).
Deux nouvelles biographies détaillées sont parues, l’une en anglais, The Callas Imprint par Sophia Lambton (The Crepuscular Press, 2023), l’autre en allemand, Maria Callas: Die Stimme der Leidenschaft par Eva Gesine Baur (C.H. Beck, 2023).
Sur Maria Callas à la Juilliard School : Callas at Juilliard: The Master Classes (Amadeus Press, 2003).
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WP_Post Object ( [ID] => 127534 [post_author] => 48457 [post_date] => 2023-01-31 08:03:57 [post_date_gmt] => 2023-01-31 08:03:57 [post_content] =>Le groupe Actissia étant mis en liquidation, notre numéro de janvier-février (« Faut-il restituer l’art africain ? ») est aussi le dernier.
Books trouvera-t-il un nouveau sauveur, ou les moyens de renaître une seconde fois, sous une forme ou sous une autre ?
Vous pouvez adresser un message à
Une soixantaine de personnalités ont signé notre appel à soutien, que voici :
Farid Abdelouahab, écrivain et historien
Claude Askolovitch, journaliste et écrivain
Jacques Attali, économiste et écrivain
Olivier Barrot, journaliste et écrivain
Olivier Bétourné, éditeur
Lucien Bianco, historien
Laurent Binet, écrivain
Pascal Blanchard, historien
Michel Blay, historien et philosophe des sciences
Mikkel Borch-Jacobsen, historien
Elvire de Brissac, romancière
Gérald Bronner, sociologue
Belinda Cannone, écrivain
Christophe Charle, historien
Catherine Clément, philosophe
Jérôme Clément, fondateur et ancien président d’Arte, écrivain
Sylvain Cypel, journaliste
Boris Cyrulnik, psychiatre et éthologue
Antoine Danchin, biologiste
Christophe Deloire, journaliste
Jean-Philippe Domecq, écrivain
Annie Ernaux, écrivaine
Sylvie Fainzang, anthropologue
Caryl Férey, romancier
Eric Fottorino, journaliste
Michel Foucher, géographe
Dan Franck, romancier et scénariste
Alain Genestar, journaliste
François Gèze, éditeur
Sophie Gherardi, journaliste
Bernard Granger, psychiatre
Christian Grataloup, géographe
Frédéric Gros, philosophe
Nathalie Guérin, thérapeute
Cécile Guilbert, essayiste et romancière
Pierre Haski, journaliste
Nathalie Heinich, sociologue
Pierre Jacquet, économiste
Jean-Noël Jeanneney, historien
Jean de Kervasdoué, économiste de la santé
Eric La Blanche, auteur et écrivain
Rémi Labrusse, historien
José-Manuel Lamarque, journaliste
Alexandra Lapierre, romancière
Hervé Le Bras, démographe
Jean-Pierre Le Goff, sociologue
Jacques Le Rider, germaniste
Danièle Linhart, sociologue
Philippe Meyer, journaliste et écrivain
Gérard Mordillat, romancier et cinéaste
Priscilla De Moustier, présidente de Wendel-Participations
Anne Nivat, journaliste et écrivaine
Francoise Nyssen, éditrice
Denis Olivennes, chef d'entreprise et essayiste
ORLAN, plasticienne
Véronique Ovaldé, romancière
Robert Michel Palem, neuropsychiatre
Daniel Pennac, romancier
Anne Perrot, économiste
Michelle Perrot, historienne
Natacha Polony, journaliste
Jérôme Prieur, essayiste et cinéaste
Bruno Racine, haut fonctionnaire et écrivain
Robin Renucci, directeur du théâtre de La Criée, comédien
Philippe Rey, éditeur
Angelo Rinaldi, écrivain et critique littéraire
Mustapha Saha, sociologue et poète
Steven Sampson, écrivain et critique littéraire
Maurice Sartre, historien
Dominique Schnapper, sociologue et politologue
Alain-Gérard Slama, essayiste et historien
Sylviane Tarsot-Gillery, haute fonctionnaire
Pierre-Henri Tavoillot, philosophe
Emmanuel Todd, historien et anthropologue
Jean Viard, sociologue et éditeur
Olivier Weber, écrivain et grand reporter
Michel Winock, historien
[post_title] => BOOKS s’arrête, hélas ! [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => books-sarrete-helas [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2023-02-21 08:59:39 [post_modified_gmt] => 2023-02-21 08:59:39 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=127534 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
WP_Post Object ( [ID] => 125862 [post_author] => 48457 [post_date] => 2022-12-22 08:50:46 [post_date_gmt] => 2022-12-22 08:50:46 [post_content] =>Attisé par la vogue de la pensée « woke » et des études décoloniales, le mouvement en faveur de la restitution à leur terre d’origine des œuvres d’art pillées par les puissances coloniales, qui s’était endormi après un beau feu de paille entre les années 1960 et les années 1980, a repris de plus belle. Les arguments frappants fusent de toutes parts, certains convaincants, d’autres moins. D’un côté, on ne peut que souscrire au point de vue naguère superbement exprimé par le Sénégalais Amadou-Mahtar M’Bow, alors directeur général de l’Unesco : « Les peuples victimes de ce pillage parfois séculaire n’ont pas seulement été dépouillés de chefs-d’œuvre irremplaçables : ils ont été dépossédés d’une mémoire qui les aurait sans doute aidés à mieux se connaître eux-mêmes, certainement à se faire mieux comprendre des autres. » D’un autre côté, on ne peut qu’adhérer à l’argument invoqué en haut lieu en Europe et ailleurs, selon lequel les grands musées comme le British Museum ou le Louvre ont une vocation à l’universalité, confirmée par les foules qui les visitent.
La complexité de ce sujet sensible n’appelle pas de solution simple ; on doit s’attendre à des avancées et à des retours en arrière, à une évolution au cas par cas. Un exemple déjà ancien vaut d’être médité. En 1977, les organisateurs d’un festival d’art africain à Lagos avaient pris pour emblème La Reine mère Idia, un célèbre masque en ivoire représentant la mère d’un roi béninois du XVIe siècle. Le British Museum, qui le détient, a refusé de le prêter – mais proposa aux responsables du festival d’en envoyer une copie. Ils se sentirent injuriés, et l’écrivain nigérian Wole Soyinka, qui faisait partie du comité d’organisation, suggéra qu’on mette sur pied « un corps expéditionnaire de spécialistes, comprenant des mercenaires si nécessaire, pour aller récupérer le trésor ».
Cet incident fait curieusement écho à l’un des mots utilisés par M’Bow dans son adresse, rédigée l’année suivante : « irremplaçable ». Irremplaçable, vraiment ? Jusqu’à quel point ? Rappelons l’histoire des Chevaux de Saint-Marc. Il s’agit d’un quadrige sans doute d’origine grecque qui ornait l’hippodrome de Constantinople. Ayant participé au sac de la ville par les croisés, les Vénitiens les enlevèrent en 1204 et les placèrent sur une galerie au-dessus du porche de la basilique Saint-Marc. En 1797, Bonaparte emporte les chevaux ; devenu empereur, il les fait installer sur l’arc de triomphe du Carrousel. Après Waterloo, les chevaux sont restitués à Venise. Vous pouvez toujours les admirer au-dessus du porche de la basilique Saint-Marc – sauf que ce sont des copies. Les vrais sont à l’intérieur. Le quadrige qui orne toujours le Carrousel à Paris est aussi une copie. Qui s’en soucie ? Et faudrait-il que la Turquie, ou pourquoi pas la Grèce, réclame les originaux à Venise ?
Sans doute certains originaux sont-ils irremplaçables. Mais la copie est aujourd’hui un savoir-faire abouti qui empêche le visiteur non spécialiste de voir la différence. L’exemple le plus spectaculaire est Lascaux IV, reproduction quasi parfaite de la grotte d’origine. Il y a là clairement une piste à explorer pour régler des différends et apaiser les esprits.
— Olivier Postel-Vinay
[post_title] => Une idée iconoclaste [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => une-idee-iconoclaste [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-12-22 08:50:47 [post_modified_gmt] => 2022-12-22 08:50:47 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=125862 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
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On a surévalué les performances intellectuelles des animaux. P. 12
La première technique de taille de la pierre a stagné pendant sept cent mille ans. P. 15
À Benin City, dans l’actuel Nigeria, l’oba n’apparaissait que deux fois par an, accompagné de 600 épouses. P. 17
Le nombre grandit d’artistes qui considèrent leur œuvre comme porteuse d’un message militant. P. 27
Des funambules sont représentés sur des peintures sur vase et des fresques datant de 1350 av. J.-C. P. 52
Certains logiciels de management peuvent surveiller le ton de la voix des employés. P. 59
Le scientisme est la croyance selon laquelle les sciences de la nature peuvent donner des réponses décisives aux questions sociales et intellectuelles. P. 65
Le mérite de la démocratie ne réside pas dans les valeurs auxquelles elle est associée mais dans son mode opératoire. P. 69
Cervantès a vécu quelque temps avec cinq femmes. P. 75
Pour bien traduire, il faut trahir un peu et, si possible, à bon escient. P. 83
C’est l’instinct rituel qui conduit aux mythes et aux religions, plutôt que l’inverse. P. 85
Kim Il-sung s’attribue plus de 4 000 livres, sur tous les sujets concevables. P. 91
[post_title] => 13 faits & idées à glaner dans ce numéro [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => 13-faits-idees-a-glaner-dans-ce-numero-2 [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-12-22 08:50:42 [post_modified_gmt] => 2022-12-22 08:50:42 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=125859 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
WP_Post Object ( [ID] => 125965 [post_author] => 48457 [post_date] => 2022-12-22 08:50:35 [post_date_gmt] => 2022-12-22 08:50:35 [post_content] =>Par bonheur surnagent encore des éditeurs sagaces et des classiques à rafraîchir de manière inventive. Tout n’est donc pas perdu au royaume de la littérature qui sait mieux penser la bêtise (et surtout la « bêtise intelligente » chère à Robert Musil) que toute la philosophie. C’est ce que je me dis en découvrant avec joie que les éditions Vagabonde viennent de publier Histoire de Martinus Scriblérus, de ses ouvrages & de ses découvertes, qui n’avait pas été réédité en France depuis 1796 ! Une négligence incroyable s’agissant d’un livre écrit à plusieurs mains par la fine fleur des lettres anglo-irlandaises de l’époque et qui, excusez du peu, constitue l’une des sources majeures du Tristram Shandy de Laurence Sterne. Mais voilà, la littérature britannique des XVIIe et XVIIIe siècles, mal connue, peu traduite, a toujours été négligée par l’édition française.
Revenons au Scriblerus Club (de scribbler, « gribouilleur », « plumitif »), composé en 1714 de Jonathan Swift, John Arbuthnot, Alexander Pope, John Gay, Thomas Parnell et Henry Saint John. Ni mouvement littéraire, ni école, cette amicale d’esprits libres imagine de satiriser l’abus de savoir et la bêtise universelle en créant le personnage de Martinus Scriblérus, amusant pédant à la cervelle encombrée de langues mortes et d’humanités, pétri de sciences et d’arts, auteur par ailleurs d’un savoureux Peri Bathos ou l’anti-sublime, c’est-à-dire l’art de ramper en poésie. Joyeuse charge contre les faux savoirs, les postures politiques, l’esprit de sérieux – bref, toutes les impostures intellectuelles et morales de l’époque –, l’Histoire de Martinus Scriblérus a pourtant été oubliée. Et, si brillant et magistralement écrit fût-il, ce canular collectif publié en 1741 avait peu de chances d’intéresser les lecteurs contemporains, que les études socioculturelles situent à des années-lumière du règne de la reine Anne.
D’où le coup de génie de Benoît Laudier, maître éditeur de Vagabonde, qui a confié à Pierre Senges et à Pierre Lafargue le soin de préfacer, de postfacer et d’annoter l’ouvrage. On ne pouvait rêver attelage plus stimulant et jubilatoire que ces deux fines lames ironiques férues de rhétorique et de poésie. Le premier, auteur singulier de mémorables Fragments de Lichtenberg et de Projectiles au sens propre, est un esprit encyclopédique à l’aise dans l’érudition comme dans l’humour. Le second, tout aussi baroque, quoique dans une veine plus altière, est l’immortel auteur d’un Sermon sur les imbéciles prononcé dans ma cave avec toutes sortes de précautions fantastiques, de L’honneur se porte moins bien que la livrée et d’une douzaine d’autres livres où la crétinisation du lecteur à la manière féroce de Lautréamont le dispute aux accents du moraliste Grand Siècle. Aussi, à l’instar de celles qui accompagnaient son dernier roman 1, ses 438 notes constituent un régal de « satire dans la satire » et peuvent se lire de manière quasi autonome. Inspirées par les mânes d’Alfred Jarry et de Jacques Vaché, elles ne se refusent pas le plaisir de brocarder par anachronie « dame Christine Lagarde », Elon Musk ou le management de France Télécom. Mais c’est encore dans ce qu’il appelle « les égouts de la pleurnicherie universelle », peuplés de « victimes et victimettes », de « gentils racisés », de « fragiles offensés » et de « précieux discriminés systémiques », que Lafargue fait le mieux feu sur le quartier général de la « wokerie » et de ses jargons.
« Un jour viendra, écrit-il, où le nom du Scriblerus Club sera en exécration parmi les hommes à cause de ce genre de grosse plaisanterie que le goût, devenu bon, ne tolérera plus. Pour le moment, il est permis d’apprécier ce que l’on prend de bonne foi pour un aimable badinage. On doit aux simples cette indulgence. Mais quand ils entendront causer les gens qui sont les véritables illustrations de leur siècle, ils mesureront l’abîme qui les sépare les uns des autres et ne comprendront pas ce qui les aura éloignés si longtemps des vrais grands hommes pour l’avantage de quelques drôles qui n’auront pas rougi de se moquer d’eux. » Redoutable, vous dis-je !
— Cécile Guilbert est essayiste et romancière. Son dernier livre, Roue libre (Flammarion, 2020), a reçu le Grand prix de la critique de l’Académie française.
[post_title] => Feu sur la bêtise ! [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => feu-sur-la-betise%e2%80%89 [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2022-12-22 08:50:36 [post_modified_gmt] => 2022-12-22 08:50:36 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=125965 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
WP_Post Object ( [ID] => 125970 [post_author] => 48457 [post_date] => 2022-12-22 08:50:30 [post_date_gmt] => 2022-12-22 08:50:30 [post_content] =>Quel est le point commun entre la mort d’Élisabeth II, Halloween, les élections de mi-mandat aux États-Unis, la Coupe du monde au Qatar et Noël ? A priori, ce sont simplement des événements d’actualité épars, entrecoupés de séquences ordinaires du calendrier annuel, qui ont rythmé les dernières semaines. Mais ils ont tous pour effet d’activer une constante anthropologique : ce sont des rituels.
À bien y regarder, en effet, nos cérémonies, commémorations, célébrations, manifestations, festivals et autres championnats sont remarquablement semblables et prévisibles. Pas dans le détail, bien sûr, mais dans leurs principes directeurs. Partout, et de tout temps, les êtres humains se sont réunis dans la performance commune de comportements stéréotypés, rigides, répétitifs et redondants, obéissant à des règles et orientés vers des buts dont il est étonnamment difficile d’identifier les origines et les fonctions exactes.
À quel mystérieux impératif répondent donc ces rituels ? Si l’on pose la question à ceux qui y participent, ils répondent généralement qu’ils ont « toujours fait comme ça » ou que c’est leur « tradition » – réponse bien peu satisfaisante si l’on veut aller au fond des choses. Pourquoi tel rituel et pas tel autre ? Pourquoi de cette façon précisément, et pas autrement ? Pourquoi à tel moment, dans tel lieu, pour telle durée, avec telles personnes ? C’est là ce que l’anthropologue Dimitris Xygalatas appelle le « paradoxe du rituel » : on ne sait pas vraiment pourquoi on le fait, mais il est impératif de le faire, et surtout de le faire correctement.
Dans son livre « Rituel » 1, il recense les études les plus récentes sur ces moments que le sociologue Émile Durkheim qualifiait d’« effervescence collective », en particulier dans leurs manifestations les plus exotiques et extrêmes : marches sur le feu dans des villages reculés, pèlerinages exténuants, automutilations démonstratives, transes collectives... Il en ressort que le rituel est une « technologie sociale » puissante, dont les effets sur le métabolisme, l’humeur, la mémoire, la sociabilité et la santé sont massifs et durables.
C’est précisément ce savant dosage entre arbitraire et nécessité qui en fait un dispositif culturel si prisé : dans un monde complexe, incertain et imprévisible, l’opacité causale au cœur du rituel dirige l’attention des foules sur des suites de comportements structurés et soude le groupe autour d’une activité commune. On ne sait pas exactement pourquoi on le fait ni à quoi ça sert, mais c’est précisément pour cela que l’activité parvient à transcender sa simple exécution. Véritable machine à produire du sens et Super Glue sociale, le rituel, par le coût qu’il impose en termes d’investissement personnel et collectif, offre à la fois le sentiment de contrôler son destin et un moyen efficace de distinguer « ceux qui en sont » et les autres.
D’où la face sombre des rituels. Leur caractère rigide, arbitraire, physique, synchrone et émotionnel en fait une arme de choix pour soulever les masses, exacerber leur grégarité et leur instiller la haine des autres. On pense bien sûr au caractère sectaire des mouvements totalitaires, mais on retrouve cette exploitation négative du rituel dans les pratiques de bizutage, les séances humiliantes de team building et notre soumission ordinaire à quantité de normes et d’habitudes qui nous paraîtraient absurdes et barbantes en toute autre circonstance.
Mais nous aimons malgré tout ces marques d’affiliation, ces débauches de symboles, cette solennité performative et théâtrale qui se transmettent à travers les générations et les siècles, et on peine à imaginer à quoi ressembleraient nos sociétés si on en extirpait leur composante purement rituelle. De fait, pour Xygalatas, c’est bien une sorte d’instinct rituel qui conduit aux mythes, aux religions, aux légendes, aux superstitions et à toutes les institutions qui les chapeautent, plutôt que l’inverse. Le rituel vient toujours avant le prétexte qui sert à le justifier ; c’est peut-être ce simple fait qui devrait suffire à nous rassembler. Tous, nous tentons désespérément de conjurer l’inconnu : l’universalité, la diversité et la persistance des rituels montrent que ce n’est pas encore gagné.
— Sebastian Dieguez est chercheur en neurosciences au laboratoire de sciences cognitives et neurologiques de l’Université de Fribourg,
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en Suisse. Il est l’auteur de Total Bullshit ! Au cœur de la post-vérité (PUF, 2018).