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Un sac de billets verts qui tombe du ciel. Littéralement. C’est sur cette scène que s’ouvre Processed Cheese, le cinquième roman (en plus de trente ans) du très peu prolifique écrivain américain Stephen Wright. Ce rêve, l’une « des situations hypothétiques les plus récurrentes de notre imaginaire collectif », note la Kirkus Review, devient réalité pour Graveyard, un Américain un peu paumé, au chômage et complètement fauché.

Le roman de l'ère Trump

Il ne le sait pas, mais l’argent appartient à une personnalité médiatique flamboyante - MisterMenu. Au cours d’une dispute avec sa femme dans leur appartement baroque situé dans une tour de 52 étages cette dernière lui lance à la tête un sac de billets qui trainait par là. Mais le sac passe par la fenêtre ouverte pour atterrir aux pieds de Graveyard. Graveyard (dont le nom veut dire « cimetière » en anglais) et sa femme Ambience, fidèle téléspectatrice de BadBoysAndBimbos Channel, se ruent dans le quartier TooGoodForYou (« trop bien pour toi ») pour acheter des escarpins Loubotomy et tout ce dont ils peuvent rêver.

« Si vous cherchez de la subtilité, prenez un autre livre », assène le critique Ron Charles dans The Washington Post. « Voici, peut-on croire, un auteur assez fou, grossier et glouton pour avaler l’ère Trump toute entière et en recracher le comique toxique », ajoute-t-il.

Satire de l'Amérique consumériste

Après Méditations en vert (Gallmeister, 2010) sur la guerre du Vietnam, et États sauvages (Gallimard, 1997) sur la vie en banlieue, Wright signe une nouvelle satire de l’Amérique, centrée cette fois sur ses obsessions consuméristes. Malgré cela, « le livre ne devient jamais didactique », note Michael Schaub sur le site de la radio publique américaine NPR. Il soupçonne même l’auteur d’en avoir rendu la lecture volontairement difficile. « Le monde, dans le regard de Wright, est fluorescent et clinquant, n’offrant pas d’échappatoire facile à ceux qui prennent soin des autres. Le roman est par moments exténuant de bruit - comme la vraie vie. »

À lire aussi dans Books : Bret Easton Ellis contre le conformisme, septembre 2019.

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Les centres de soins palliatifs sont pleins de vie. Car les mourants vivent. Ils célèbrent des anniversaires et des mariages, parfois même les leurs. Certains patients donnent du pain aux oiseaux, d’autres préfèrent l’art et la musique. « Et bien sûr, les gens ne sont pas moins intéressants parce qu’ils sont mourants », note la journaliste Cathy Rentzenbrink dans The Times, à propos de Dear Life, le second ouvrage de la médecin britannique Rachel Clarke qui « présente une foule de personnalités intéressantes ».

La vie dans un service de soins palliatifs

La Dr Clarke avait déjà publié en 2017 Your Life in My Hands, un récit cru et sincère de ses premières années aux urgences d’un grand hôpital. Dans Dear Life, elle décrit le chemin qui l’a mené de la télévision, où elle a travaillé comme journaliste, à la médecine et sa découverte récente des soins palliatifs. Dans son récit se mêlent sa propre expérience, le quotidien de ses patients mais aussi l’histoire de son père, médecin lui aussi, atteint d’un cancer, et qu’elle a accompagné dans ses derniers jours. Ces deux histoires « n’en forment qu’une au final : celle de l’apprentissage de la place de l’humain dans la pratique de la médecine et de la manière de rendre la mort aussi belle que la vie », précise la critique Christina Patterson dans The Sunday Times.

L'humanité de la médecine

La douleur, les accès de délire, les nausées, la fièvre… peuvent être soulagés à un degré qui peut paraître miraculeux. « Mais la peur de laisser tout ce qui vous est cher, de quitter un monde que vous aimez tant ? Pour cela, c’est l’humain qui est important, pas les médecins », écrit Clarke.

À lire aussi dans BooksÉloge du laisser-mourir, avril 2015.

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Le journaliste espagnol Paco Cerdà vient de consacrer un livre à Arturo Pomar, un prodige des échecs dont l’Espagne franquiste s’enorgueillissait dans les années 1940-1950. Dans El peón, il revient sur la partie historique qui opposa Pomar à l’Américain Bobby Fischer lors d’un tournoi organisé à Stockholm en 1962. Cette confrontation, fil conducteur du livre, permet à l’auteur de tisser une réflexion plus large sur la façon dont les deux joueurs ont été instrumentalisés par leurs gouvernements respectifs.

De l'échiquier à la politique franquiste

Lorsqu’en 1944, à 12 ans, Arturo Pomar parvient à arracher un match nul à Alexandre Alekhine, alors champion du monde, il devient la coqueluche de la presse espagnole. En 1946, il est reçu par le caudillo en personne, dans son palais du Pardo. Une photo immortalise leur entretien : Franco, tout sourire, tient paternellement le jeune garçon par la nuque. Arturo Pomar « a servi d’instrument de propagande à un moment où l’Espagne était en autarcie, plongée dans la misère. Arturito représentait juste le contraire de la réalité : c’était un prodige des échecs, une activité intellectuelle et cérébrale, dans un pays miné par l’analphabétisme et l’inculture. Vis-à-vis de l’étranger, le “boy Pomar” était un formidable ambassadeur » explique Paco Cerdà dans une interview accordée au quotidien en ligne El Confidencial.

D'idole des échecs à facteur

Quant à Bobby Fischer, il a été le pion de la Maison-Blanche qui, pendant les années de guerre froide, entendait mettre fin à la suprématie soviétique sur ce jeu. « Bobby Fischer et Arturo Pomar, deux génies encensés par leurs gouvernements et abandonnés ensuite, lorsqu’ils avaient besoin d’être soutenus, incarnent bien la splendeur et la misère, respectivement, des États-Unis et de l’Espagne », pointe le journaliste et spécialiste des échecs Leontxo García dans le quotidien El País. Effectivement, l’Espagne s’est montrée bien ingrate envers l’enfant prodige dont elle chantait les louanges, rappelle l’auteur. Une fois adulte, Pomar n’intéressait plus la presse, et comme il ne pouvait gagner sa vie en tant que joueur professionnel, il dût travailler comme employé d’un bureau de poste. Ce qui lui valut, en 1962, cet élégant commentaire de Bobby Fischer, amer d’avoir dû lui concéder un match nul après une partie longue de sept heures : « Pauvre facteur espagnol. C’est dommage, tu joues si bien et tu vas devoir retourner tamponner des enveloppes ».

À lire aussi dans Books : Garry Kasparov, optimiste face aux machines, février 2019.

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Lizzie, la narratrice de Weather, de l’écrivaine new­-yorkaise Jenny Offill, est chargée de répondre au courrier des auditeurs d’un podcast à succès sur le change­ ment climatique intitulé « Enfer et montée des eaux ». « Si Offill s’était contentée de construire son roman autour de cette cor­respondance, Weather aurait aussi été génial. Mais elle ne s’est pas arrêtée à cela et adopte ici la même structure que dans le roman qui l’a fait connaître en 2014, Bureau des spéculations », note Jake Cline dans The Washington Post.   La narratrice se dévoile ainsi par petites touches, au fil de para­graphes dépassant rarement deux phrases et dont la légèreté est trompeuse. Car à force de ré­pondre aux questions des bobos écolos et des collapsologues, Liz­zie en vient elle aussi à penser que la fin du monde est proche. Mais comment s’y préparer quand il faut aussi payer le loyer, préparer le goûter, renouveler son assurance santé, porter à bout de bras un frère psycholo­giquement fragile ? « La grande réussite d’Offill est d’avoir su saisir l’angoisse propre à notre époque », souligne la critique Heller McAlpin sur le site de la radio publique américaine NPR. Pour autant, le roman, comme sa narratrice, ne se laisse pas aller au pessimisme ou à l’apa­thie. « Weather est un livre trop fin pour cela », remarque Cline.
 

À lire aussi dans Books : L’enfer, c’est demain, février 2020.

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« Si l'homme a deux oreilles et une bouche, c'est pour écouter deux fois plus qu'il ne parle », affirmait Confucius. En théorie seulement, pointe la journaliste américaine Kate Murphy. Dans You’re Not Listening, elle s’attache à montrer que, de nos jours, savoir prêter l’oreille est un art presque perdu. Contributrice régulière de The New York Times, Murphy a passé près de deux ans à examiner un large corpus de recherches scientifiques en psychologie, neurosciences et sociologie. Et son constat est sans appel : nous sommes confrontés à une épidémie de « mauvaise écoute ». Au cours du XXe siècle, le temps que nous passons en moyenne chaque jour à écouter autrui a presque diminué de moitié, écrit-t-elle. « You’re Not Listening aborde le problème de façon fascinante et constructive. C’est à la fois un livre de vulgarisation scientifique et un guide pour améliorer notre communication » estime la journaliste Melanie Reid dans le quotidien britannique The Times.

La conspiration contre l'écoute attentive

Si nous ne savons plus écouter, c’est parce que notre époque est celle de la mise en scène de soi, estime l’auteure. Il est de bon ton d’avoir un point de vue sur tout et de l’exprimer. Écouter, par opposition, c’est manquer une opportunité de se mettre en valeur. À en croire Murphy, la vie moderne s’apparente à une vaste conspiration contre l’écoute attentive : notre attention est sans cesse captée par nos smartphones, nos open spaces découragent toute discussion personnelle, nos bars et nos restaurants diffusent de la musique destinée à couvrir les éventuels blancs dans les conversations, empêchant par là-même toute conversation d’advenir.

Notre cerveau ne sait pas écouter

Mais notre époque n’est pas la seule responsable de notre médiocre capacité d’écoute : notre cerveau est ainsi fait que nous pensons plus vite que nous ne sommes capables de parler. Difficile, dans ces conditions, de ne pas se laisser aller à quelques rêveries pendant que l’on nous parle. Difficile, également, de ne pas commencer à formuler mentalement sa réponse avant même que notre interlocuteur ait terminé sa phrase. « C’est une analyse intelligente et ludique, dans un style proche de celui de Malcolm Gladwell […]. Kate Murphy est là pour nous rappeler – de façon amusante et convaincante – pourquoi il est si important, surtout de nos jours, d’écouter », insiste la journaliste Viv Groskop dans le quotidien britannique The Guardian.

À lire aussi dans Books : La solitude nuit gravement à la santé, octobre 2012.

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Ronald Reagan, en tant que gouverneur de Californie puis président des États-Unis, aimait raconter lors de ses meetings l’histoire d’une femme qui « utilisait quatre-vingts noms différents, une trentaine d’adresses, quinze numéros de téléphone pour obtenir des bons alimentaires, des prestations sociales, des allocations et les pensions de retraite de quatre maris anciens combattants qui n’avaient jamais existé. » Et elle n’était pas la seule, assurait-il.

Mais à chaque fois, il parlait de « la femme de Chicago », qui, disait-il, portait une fourrure, conduisait une Cadillac, mangeait des entrecôtes grâce au système de protection sociale. La presse, elle, la surnommait « the welfare queen », « la reine des allocs ». L’expression est passée dans le langage courant. Tous les Américains savent qui elle désigne : une afro-américaine qui fait de la fraude aux prestations sociales et vit mieux qu’eux sans travailler.

De l'expression à la femme

Il s’avère que la « femme de Chicago » dont Reagan n’a jamais donné le nom, a bel et bien existé. Le journaliste Josh Levin a « laborieusement rassemblé les morceaux de l’étrange et dramatique histoire de Linda Taylor », note l’universitaire Lisbeth B. Schorr dans The Washington Post, « et la fraude semble avoir été la plus inoffensive de ses activités ».

Née Martha Taylor White, cette fille d’un couple mixte à une époque où les mariages « interraciaux » étaient interdits a parcouru les États-Unis de long en large multipliant les escroqueries, les vols, les trafics et, peut-être, les homicides. « À certains moments, Taylor apparaît comme une personne instable, une mythomane incapable de distinguer la réalité de la fiction. À d’autres, Levin laisse entendre qu’elle sait exactement sur quel bouton appuyer, quel nom se donner, quelle tragédie invoquer pour obtenir ce qu’elle veut », remarque Sam Dolnick dans The New York Times.

De la fraude aux allocs à l'homicide

En 1974, quand elle est arrêtée pour une escroquerie aux assurances à Chicago, seul le policier chargé de l’enquête semble vouloir découvrir l’étendue réelle de ses méfaits. Sa hiérarchie et la presse, qui invente pour elle l’expression welfare queen, s’intéressent uniquement à la fraude aux allocations. Ils confortent ainsi l’Américain moyen qui considère alors « de plus en plus la pauvreté comme un problème des Noirs, et a le sentiment de ne pas avoir droit à la générosité de l’État du fait d’être blanc », souligne Jamie Fisher dans le Times Literary Supplement.

À lire aussi dans Books : Les pauvres, ce marché très lucratif, juin 2016.

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« Don’t Be Evil » (« Ne faites rien de mal ») : telle était la devise de Sergey Brin et Larry Page lorsqu’ils fondèrent Google à la fin des années 1990. Si tant est qu’ils y aient un jour cru, le fait est qu’aujourd’hui, leur créature, de même que Facebook, Amazon, Apple, Microsoft, Uber et les autres « ne sont rien d’autre que de très grandes entreprises qui font ce que les très entreprises font depuis la nuit des temps immémoriaux : exploiter des ressources pour dégager des bénéfices », note l’universitaire John Naughton dans The Observer.

Dans Don’t be Evil, la journaliste du Financial Times Rana Foroohar décrit comment ces entreprises créées pour la plupart par des jeunes gens naïfs et/ou libertariens sont devenues des monopoles sans foi ni loi. Les géants du Net ne se contentent pas de grossir en se diversifiant (voiture autonome et l’ordinateur quantique pour Google) ou en rachetant tous leurs concurrents potentiels (120 acquisitions en une décennie rien que pour Google), ils ont amadoué les instances censées les réguler.

Le lobby de la Silicon Valley

À Washington, les grandes entreprises technologiques constituent le lobby le plus puissant après l’industrie pharmaceutique. Elles s’assurent de bénéficier d’aides publiques, de dispositions fiscales favorables et d’assouplissements de la réglementation sur les brevets, ce qui, selon les spécialistes cités par Foroohar, est un frein à l’innovation.

Les géants du Net ont aussi infléchi le débat public à leur avantage en préemptant les compétences des universitaires. « Les données sont l'élément vital de la Silicon Valley, mais il n'existe pas d'estimations fiables de leur valeur, car Google emploie la plupart des meilleurs spécialistes du monde en la matière. En enfermant tant de chercheurs dans des cages dorées, Google a rendu difficile la contestation de son modèle économique », observe le critique James Marriott dans The Times.

Crise financière en vue

« L’idée la plus étonnante de Don’t be Evil est cependant que les géants du Net seraient devenus “trop gros pour faire faillite” », souligne Naughton. Et selon Foroohar, c’est probablement de la Silicon Valley que viendra la prochaine crise financière. Ces entreprises sont assises sur un impressionnant matelas de trésorerie (plus de 200 milliards de dollars rien que pour Apple) qu’elles ont en grande partie placée dans des obligations d’entreprises, ce qui leur donne une influence déterminante sur les marchés.

 

Pour rogner leur pouvoir, Foroohar avance l’idée d’instaurer une taxe mondiale sur le numérique. Mais selon elle, le seul rempart dressé aujourd’hui face à ces géants du Net est l’Union européenne, qui grâce à sa législation protectrice attire de plus en plus de start-up innovantes.

À lire aussi dans Books : Le Big Data au centre du débat, novembre-décembre 2017.

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Depuis quelques années, les renards ont mauvaise presse au Royaume-Uni. Nos voisins d’outre-Manche s’inquiètent de les voir proliférer dans les zones urbaines, en particulier dans les rues de Londres où ils seraient près de 10 000. Nombreux sont les citadins qui n’apprécient guère la compagnie de ces animaux au pelage roux, accusés d’éventrer les poubelles, de propager les maladies, de pousser des cris stridents au milieu de la nuit et de s’attaquer de temps à autre aux humains. Tous ces reproches ne sont pourtant pas tout à fait fondés, objecte Adele Brand dans The Hidden World of the Fox.

Malin comme un renard

Cette écologiste britannique entend réhabiliter les renards en passant en revue leur histoire évolutive, leur physiologie, leur comportement social et leurs diverses représentations dans les mythes et les arts. Brand « se révèle tour à tour lyrique, incisive, drôle et érudite dans ses descriptions de la vie de ces animaux » commente l’écrivaine Vicki Constantine Croke dans The New York Times. Si les villes comptent de plus en plus de renards, c’est parce que ceux-ci disposent d’extraordinaires facultés d’adaptation, souligne l’auteure. Ils sont présents sur quatre continents et s’épanouissent dans des environnements aussi différents que le désert du Thar en Inde ou les forêts tropicales d’Amérique du Sud. D’une grande frugalité, les renards se satisfont d’un rat par jour – ou de son équivalent calorique.

Renards et chats domestiques

«Le livre de Brand fait joyeusement voler en éclats les mythes entourant les renards. Les moutons propagent davantage de maladies, par exemple. Les renards pèsent en moyenne moins lourd que les chats de compagnie, leurs dents et leurs mâchoires ne sont pas aussi redoutables qu’on le croit », pointe le photojournaliste Justin Tallis dans The Times. Et à ceux qui s’alarment du nombre de renards au Royaume-Uni, Brand répond qu’un pays abritant 8 millions de chats peut bien s’accommoder de quelque 430 000 renards. « C’est un caprice très humain d’adorer les animaux en voie d’extinction et d’être agacé par ceux qui nous survivent », conclut-elle avec malice.

À lire aussi dans Books : Le chien, cet inconnu, mars/avril 2018.

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Les pleurs avec lesquels nous exprimons joie, colère, douleur et tristesse ne sont qu’un type de larmes parmi d’autres. Outres ces  « larmes émotionnelles », nous produisons en permanence des larmes basales pour lubrifier nos yeux et nous laissons parfois échapper des larmes réflexes pour éliminer les substances irritantes de la surface de la cornée (fumée, poussière, etc.). Mais le liquide lacrymal sécrété en réaction à une émotion est particulier : il est plus riche en protéines. Cela rend ces larmes plus visqueuses et tend à les faire couler plus lentement sur le visage. « Ce qui veut dire qu’il y a plus de chance que quelqu’un remarque que vous pleurez. Et le message que vous transmettez, quel qu’il soit, soit reçu », affirme la poétesse américaine Heather Christle dans le magazine en ligne Bustle.

La poésie des pleurs

Avec The Crying Book, son premier livre de non-fiction, Christle projetait de dessiner la carte de tous les endroits où elle avait versé des larmes. Mais après cinq ans de recherches, le résultat est « étonnant » et forme « une constellation de poèmes en prose qui sondent les profondeurs des pleurs », assure la critique Sophia Stewart dans la Los Angeles Review of Books. Christle associe son exploration de la biologie et de la signification sociale des larmes à ses propres expériences du deuil, de la dépression et de la maternité, le tout composant, selon Kirkus Reviews, « une méditation étonnamment optimiste ».

À lire aussi dans Books: La curieuse alchimie du deuil, avril 2011. [post_title] => Le pouvoir des larmes [post_excerpt] => [post_status] => publish [comment_status] => open [ping_status] => open [post_password] => [post_name] => pouvoir-larmes [to_ping] => [pinged] => [post_modified] => 2020-01-07 15:54:30 [post_modified_gmt] => 2020-01-07 15:54:30 [post_content_filtered] => [post_parent] => 0 [guid] => https://www.books.fr/?p=71765 [menu_order] => 0 [post_type] => post [post_mime_type] => [comment_count] => 0 [filter] => raw )
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Pour Donald Trump, le lien entre vaccin et autisme est avéré. Et le vice-président américain Mike Pence a exprimé des réserves sur la théorie de l’évolution. « C’est vraiment un problème que les dirigeants américains récusent la science, car cela revient à dire à la population et aux entreprises qu’il n’y a aucun mal à discréditer la science et même à faire fi de ce que disent les chercheurs. Cela montre aussi le problème n’est pas un manque d’accès à l’information scientifique. Le président américain est sans doute la personne la mieux informée de la planète, mais il écarte les données sur un certain nombre de sujets parce qu’elles vont à l’encontre de ses intérêts », estime l’historienne des sciences Naomi Oreskes dans un entretien donné au quotidien britannique The Guardian.

Faire confiance à la science

Déjà auteure avec son confrère Erik M. Conway d’un ouvrage remarqué sur les stratégies des industriels pour discréditer les études scientifiques qui nuisent à leurs intérêts (Les Marchands de doute, Le Pommier, 2012), elle tente cette fois de montrer pourquoi il faut faire confiance à la science.

« Naomi Oreskes concède que les scientifiques se trompent parfois. Mais une communauté scientifique, quand elle fonctionne bien, offre des possibilités de critique et de contestation qui permettent de bâtir un consensus », observe la journaliste Hettie O’Brien dans l'hebdomadaire britannique New Statesman. La relecture des publications par les pairs, le fait que les chercheurs exposent leurs premiers résultats dans des colloques et des ateliers sont des gages de crédibilité. C’est le caractère collectif de la science qui fait sa force, affirme Oreskes.

Un processus social

Elle « souligne le besoin d’une diversité de méthodes et d’une diversité de points de vue dans le processus social de la science », ajoute la chercheuse Elisabeth Gilmore dans la revue Science. Ainsi, la « théorie de l’énergie limitée » invoquée au XIXe siècle pour barrer l’accès des femmes aux études supérieures au motif que cela nuirait à leur fécondité n’aurait sans doute pas eu un tel écho si la communauté scientifique avait été plus mixte.

Pour accroître la confiance dans la science, Oreskes estime que les chercheurs doivent parler des valeurs qui les animent. « Les valeurs des scientifiques sont souvent moins différentes qu’on pourrait le penser de celles de leurs contempteurs. Et quand les valeurs se rejoignent, il est possible de bâtir de la confiance », assure-t-elle.

À lire aussi dans Books : Un ancien trader au chevet de la science, mars-avril 2018.

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