Le bonheur, une affaire de riches ?

Nos aïeux préhistoriques ne se demandaient sans doute pas s’ils étaient heureux ou non. Ils étaient déjà assez occupés à assurer leur survie. Mais être dégagé des soucis matériels ne suffit pas à faire le bonheur. Tout tient, à en croire les tenants de la psychologie positive, à notre « point d’équilibre ».


© Mohammed Salem / Reuters

Bande de Gaza, 2015. Les femmes éprouvent moins de plaisir que les hommes à passer du temps avec les enfants, mais elles y trouvent plus de sens.

Nous sommes en l’an 100 000 avant notre ère : deux chas­seurs-­cueilleurs sont partis se ravitailler. Appelons-­les Ig et Og. Ig tombe sur un buisson inconnu, aux baies rouge vif. Il a faim, comme la plupart des chasseurs-­cueilleurs de l’époque, et les baies ont l’air appétis­santes. Il en porte une poignée à sa bouche. Og se contente d’en mettre quelques-­unes dans sa besace en peau de chèvre. Peu après, ils arrivent devant une grotte. Son aspect sinistre dissuade Og d’entrer, mais Ig y pénètre et jette un coup d’œil à l’intérieur. Il n’y a rien d’autre que quelques os. Sur le chemin du retour, un bruissement étrange dans les broussailles effraie Og, qui se fige ; Ig se dit que le bruit n’émane sans doute pas d’une créature plus imposante et plus affreuse que lui : il continue d’avancer, et la chose file entre les broussailles. Le lendemain matin, Og goûte enfin aux baies, qui sont en effet plutôt bonnes. Il décide de retourner en chercher. À l’évidence, Ig est...
LE LIVRE
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L’Hypothèse du bonheur. La redécouverte de la sagesse ancienne dans la science contemporaine de Jonathan Haidt, traduit de l’anglais par Matthieu Van Pachterbeke, Mardaga, 2010

ARTICLE ISSU DU N°108

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