Le sommeil, un besoin vital qui tourne à l’obsession

Le sommeil n’a pas encore dévoilé tous ses mystères. On sait désormais qu’il est crucial pour la santé et que son manque accroît le risque d’accidents et de maladies. On incrimine le rythme des sociétés modernes. Mais nos ancêtres dormaient-ils vraiment mieux ?


© Liz Hingley / Agence VU

Nous jugeons impératif de dormir d’une seule traite jusqu’au matin, ce qui ne correspond pas au rythme naturel de beaucoup d’entre nous.

Quand je faisais mes études de médecine, il y a de cela quarante ans, nous négli­gions tous le sommeil. Pour les internes, les gardes commençaient à 6 heures du matin et duraient vingt-quatre heures. Je restais souvent travailler jusqu’en ­début de soirée le lendemain, après quoi je rentrais en titu­bant chez moi et m’endor­mais tout habillé. Il n’était pas question de se plaindre. Il fallait s’endurcir pour répondre aux exigences d’une profession qui n’a pas d’horaires – il fallait devenir « en acier », disions-nous. Mais ce n’était pas la seule façon de peu considérer le sommeil. À l’université, le sujet était à peine survolé. Dans un cours sur le cerveau, un enseignant mentionnait un circuit nerveux, le système d’activation réticulaire, qui était associé à l’état d’éveil. En passant, il nous parlait aussi de la narcolepsie, une pathologie rare qui peut faire sombrer dans le sommeil à tout moment, et qui s’accompagne d’autres signes fascinants, comme des hallucinations et une perte soudaine du contrôle musculaire. C’était tout. Le sommeil ­ordinaire n’était apparemment pas un sujet pour la mé...
LE LIVRE
LE LIVRE

The Mystery of Sleep: Why a Good Night’s Rest is Vital to a Better, Healthier Life de Meir Kryger, Yale University Press, 2017

ARTICLE ISSU DU N°92

SUR LE MÊME THÈME

Dossier L’ère du traumatisme
Dossier La nouvelle guerre froide
Dossier La nouvelle Inquisition

Aussi dans
ce numéro de Books