Aux mains des sorcières

Lina María, la protagoniste de La mano que cura, commence à remarquer quelque chose d’étrange autour d’elle après la mort de son père : la maison est remplie de mouches, une épaisse poussière recouvre chaque surface, elle sent une présence derrière elle et l’aperçoit parfois du coin de l’œil. Une toux se fait de plus en plus forte, les plantes meurent. Lorsqu’elle rend visite à sa mère et à sa sœur, la même chose se produit dans leur maison, comme si une présence obscure la suivait. Pour trouver une solution, Lina doit comprendre des choses sur le passé de sa mère qu’elle n’a fait que pressentir. Au fur et à mesure qu’elle approfondit cette partie de son histoire, elle acquiert un pouvoir avec lequel elle doit apprendre à vivre.  


La magie et la sorcellerie sont très présentes dans la culture colombienne, particulièrement au sein des familles de l’Antioquia, une région qui s’étend de la cordillère des Andes à la mer des Caraïbes. Dans la revue colombienne Libros & Letrasl’écrivain et journaliste colombien Pablo Concha explique que ce roman, bien qu’il explore des pratiques et des éléments de la sorcellerie et de l’au-delà, plutôt que de raconter une histoire d’épouvante et de monstres, nous amène à comprendre le sens de la famille, ce que nous faisons pour ceux que nous aimons le plus, ce que nous sommes prêts à taire, à sacrifier et même à oublier. Lina María Parra Ochoa, qui signe ici son premier roman, nous émeut en détaillant des rituels sombres qui, s’ils seront une découverte pour certains, pour d’autres n’auront rien d’étrange.  


« L’intérêt pour ces thèmes, que l’on peut qualifier d’ancestraux et qui relèvent pour moi plutôt des croyances populaires et des superstitions, vient du goût pour le surnaturel qui a marqué les histoires de ma famille du côté maternel, confie la romancière. Une famille originaire d’une ville d’Antioquia où la croyance aux sorcières, aux lutins, aux prières, aux âmes du purgatoire et autres superstitions populaires était courante et se situait sur le même plan de réalité que la logique ou la raison. »

LE LIVRE
LE LIVRE

La mano que cura de Lina María Parra Ochoa, Alfaguara, 2023

SUR LE MÊME THÈME

Roman Allemands africains en Espagne
Roman Une mère humiliée
Roman Retour sur la tragédie basque

Dans le magazine
BOOKS n°123

DOSSIER

Faut-il restituer l'art africain ?

Chemin de traverse

13 faits & idées à glaner dans ce numéro

Edito

Une idée iconoclaste

par Olivier Postel-Vinay

Bestsellers

L’homme qui faisait chanter les cellules

par Ekaterina Dvinina

Voir le sommaire