Publié dans le magazine Books n° 57, septembre 2014. Par Matt Ridley.
Le réchauffement de la planète est un fait. Peut-on l’enrayer ? Un peu, sans doute, sous réserve de réussir à négocier des traités internationaux et de prendre des mesures extrêmement coûteuses, à l’effet incertain. A vrai dire, le plus sage serait de s’adapter. Même les experts du GIEC, fer de lance de la lutte contre le changement climatique, nous y encouragent désormais.
Nigel Lawson avait donc raison. Depuis sa conférence de 2006 au Centre for Policy Studies qui lança la nouvelle carrière de l’ancien ministre des Finances comme critique de la politique de lutte contre le réchauffement de la planète, lord Lawson plaide pour que l’on s’adapte au changement climatique, au lieu de gaspiller l’argent public dans de vaines tentatives pour l’enrayer (1). Jusqu’à présent, la doxa a surtout consisté à ignorer les stratégies d’adaptation, pour se concentrer sur les mesures d’« atténuation », un terme trompeur désignant la réduction des émissions de CO2.
Mais voilà qui a changé, avec la parution en mars des dernières conclusions du GIEC. Comme d’habitude, les journaux en ont rendu compte avec force articles évoquant des scientifiques toujours plus convaincus de l’Apocalypse écologique à venir. Mais ce qui frappe bien davantage dans ce rapport, c’est qu’il revient sans cesse sur la nécessité de s’adapter au changement climatique. Dans le communiqué de presse publié conjointement, le mot « adaptation » apparaît dix fois, mais on ne trouve nulle part le mot « atténuation ».
La différence est cruciale. Jusqu’à pré...