Annonces roses et moins roses

« Dame dont le fiancé a été tué à la guerre épouserait avec joie officier aveugle ou invalide. » Les petites annonces, publiées dans l’espoir du grand amour, révèlent aussi d’autres aspirations.

L’ouvrage de Francesca Beauman, une histoire des annonces matrimoniales, est élégant, spirituel, avisé et absolument délicieux. Il offre des heures de « RSL (relations sans lendemain) entre adultes » et fait preuve d’un « GSDH (grand sens de l’humour) ».
La première annonce dont on ait retrouvé la trace est parue en 1695 dans une brochure du pub de la Toison d’or, à Londres. Entre des offres pour un étalon arabe et un lit d’occasion, un gentleman de 30 ans cherche « une jeune demoiselle de bonne famille possédant une fortune de 3 000 £ ». Multipliez ce chiffre par cent, voire par mille, pour obtenir la valeur actuelle de cette somme, et vous constaterez que ce garçon avait de l’ambition.
Des versions satiriques firent leur apparition presque immédiatement, et même un peu avant les annonces sérieuses. En 1660, on put ainsi lire le texte d’une veuve « bien en chair, fraîche, libre et de bonne volonté » en quête de n’importe quel homme susceptible de lui « présenter l’authentique image de son Engin » pour « fricoter sans convoler ».

De petits pieds charmants

LE LIVRE
LE LIVRE

Jolies chevilles souhaitées. Une histoire des petites annonces des cœurs solitaires, 1695-2010 de Francesca Beauman, Chatto & Windus, 2011

ARTICLE ISSU DU N°21

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