Sans amour, pas de littérature

Que faut-il pour qu’un livre soit lu, et plaise ? Mais de l’amour, évidemment. Le premier grand texte de la littéra­ture, L’Épopée de Gilgamesh (quelque 2 100 ans avant notre ère) en ruisselle, sous toutes ses formes. Le ­farouche Enkidou, chéri de Gilgamesh, commence sa carrière en étant séduit par Shamat, la prostituée ­sacrée, avec qui il copule pendant six jours et six nuits. Enkidou meurt. Gilgamesh se désole et cherche des consolations divines... Embrassades et péripéties, douceur et violence, rires et larmes – le ton est donné pour une quarantaine de siècles. Depuis, amour et littérature ont partie si bien liée qu’on peut se ­demander lequel est la vraie source de l’autre. Rien n’exprime mieux cet entremêlement de causes et d’effets que l’histoire de Francesca de ­Rimini dans La Divine Comédie. Celle-ci ­dévorait un jour un roman d’amour en compagnie de son beau-frère : « Nous lisions un jour par plaisir/ De Lancelot et comment amour le saisit/ Nous étions seuls et sans aucun soupçon. » Bref, enflammés par leur lecture, les deux...

ARTICLE ISSU DU N°88

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