Le sommeil, un ami qui vous veut du bien

Les rats privés de sommeil meurent en moins d’un mois. Et certains humains succombent à une maladie rare, l’« insomnie fatale familiale ». Plus les chercheurs explorent ce qui se passe pendant le repos nocturne, plus ils lui trouvent de vertus.


© Michel Cavalier / Hemis.fr

Les oiseaux et les animaux marins partagent la faculté de garder un hémisphère de leur cerveau en éveil pendant que l’autre dort. Étant donné leur environnement, c’est une question de survie.

«Ai-je vraiment besoin de dormir ? » Cette question, on me la pose à chacun de mes séminaires à travers le monde. Et ma réponse, invariablement, est sans équivoque : « Oui, tout le monde a besoin de dormir. » Comme la faim, la soif ou le désir sexuel, le sommeil est la manifestation d’un besoin physiologique universel : nous passons en moyenne un tiers de notre vie à dormir. Mais les bénéfices réels de cet état d’inconscience prolongée font l’objet de nombreuses spéculations dans la communauté scientifique. Devant notre incapacité à répondre clairement à cette question, Allan Rechtschaffen, un des plus grands spécialistes mondiaux du sommeil, répondait avec humour en 1978 : « Si le sommeil n’est pas une fonction vitale de l’organisme, il représente alors la plus grande erreur que l’évolution ait jamais commise. » Et John Allan Hobson, neuropsychiatre américain et chercheur, plaisantait lui aussi dans les années 1990 en rétorquant que l’unique fonction du sommeil était sans doute de guérir précisément… notre manque de sommeil. Cependant, depuis une vingtaine d’années, les études scientifiques ont levé partiellement le voile sur la nécessité de dormir. Loin...
LE LIVRE
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The Neuroscience of Sleep de Robert Stickgold et Matthew Walker, Academic Press, 2009

ARTICLE ISSU DU N°92

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