Utilisant des sources et des méthodes différentes
de l’ethnologue Thomas Hauschild, le célèbre journaliste pakistanais Ahmed Rashidattire lui aussi l’attention sur les ressorts bien peu islamiques du terrorisme jihadiste, du moins à ses débuts. Dans un récent article de la
New York Review of Books (1), il insiste sur l’importance que revêt de ce point de vue le témoignage d’Omar Nasiri,
Au cœur du Djihad, à l’occasion de la traduction du livre en anglais (2).
Omar Nasiri est le pseudonyme d’un jeune Marocain de Bruxelles. Devenu islamiste radical dans les années 1990, il milite et suit un entraînement en Afghanistan, tout en officiant pour les services de renseignement français, puis allemands et britanniques. Un agent double au parcours torturé, mais où la foi musulmane joue un rôle pour le moins marginal. Omar Nasiri buvait, fréquentait les boîtes de nuit, avait des aventures féminines. Comme le rappelle Ahmed Rashid, les jeunes gens qui se formaient au
jihad dans l’Afghanistan des années 1990, « étaient moins motivés par...