L’art de la paresse
Publié dans le magazine Books n° 110, septembre 2020.
La fainéantise est un acte de résistance. La preuve par Bartleby, Oblomov et Donald.
Dans une société qui valorise l’hyperactivité et glorifie la performance à tout prix, la paresse mérite-t-elle qu’on l’accuse d’être la « mère de tous les vices » ? Professeur de sémiotique à l’Université de Palerme, Gianfranco Marrone publie un petit ouvrage où il propose de voir dans ce défaut, considéré comme un des sept péchés capitaux, une fille légitime de la liberté, voire un droit de l’homme fondamental.
« À travers une reconstruction détaillée du concept de paresse, de ses constantes et de ses variations culturelles, à partir d’extraits littéraires et philosophiques, d’histoires, de mythes, de proverbes et de traditions, Marrone nous offre un très savoureux essai qui montre la difficulté d’être une cigale dans un monde qui change et exige de nous un activisme hypocritement euphorique », écrit Rossana Sisti dans le quotidien Avvenire.
Car la paresse n’est pas analysée, ici, en tant que simple trait de caractère individuel mais comme une...