Publié dans le magazine Books n° 0105, mars 2020. Par Christine Hugh-Jones.
En Grande-Bretagne comme en France, le lobby antiéolien affronte un adversaire gargantuesque, adossé à une industrie mondiale. Mais les lignes de partage font exploser les clivages traditionnels. Le lobby éolien finance le WWF, Greenpeace, Les Amis de la Terre et la Société royale de protection des oiseaux.
L'implantation d’un parc éolien a un impact profond et irréversible sur les communautés locales, changeant à la fois la vie quotidienne des personnes et la structure des relations sociales. J’en ai personnellement fait l’expérience en participant à une campagne d’opposition à un projet situé près de chez moi. La demande de permis d’aménagement du parc éolien Reeves Hill a été déposée en 2008, pour quatre turbines de 500 mètres de hauteur sur une crête qui constitue la frontière entre l’Angleterre et le pays de Galles. Les turbines sont du côté anglais, et les autorités anglaises ont donné leur autorisation à ce projet, mais le côté gallois accueille les routes d’accès et supporte les conséquences les plus importantes. Du fait de cette complexité administrative, mais aussi de l’opposition active des deux côtés de la frontière, la décision finale a été retardée. Ce délai a rendu possibles une observation minutieuse et une réflexion sur les processus en matière de politique d’aménagement, ainsi que sur les dimensions sociales du développement de l’éolien. Mon rô...