Le désir sexuel, l’intelligence, la force physique, le pouvoir, la vitesse… À en croire la culture populaire, toutes ces choses, et bien d’autres, sont améliorées par la testostérone. Pour Rebecca M. Jordan-Young et Katrina Karkazis, cette idée a fait de la masculinité la propriété exclusive des jeunes hommes blancs et riches, comme si c’était la conséquence naturelle d’une petite hormone stéroïdienne.
Avec leur livre
Testosterone. An Unauthorized Biography, elles entendent bousculer la
recherche sur la testostérone en contestant la validité d’hypothèses défendues depuis longtemps. Si les deux auteures n’ont aiguisé leur esprit critique sur le sujet que récemment, elles sont déjà intervenues par le passé dans des débats autour de l’imbrication des causes biologiques et sociales, sur des questions telles que les bases neurobiologiques de la différence des sexes ou l’intersexualité. Elles espèrent convaincre les lecteurs d’abandonner la vision purement biologique de la testostérone au profit d’une conception plus nuancée de la façon dont les relations sociales et la physiologie...