Publié dans le magazine Books n° 103, décembre 2019 / janvier 2020. Par Fox Butterfield.
Après une carrière d’actrice dans les années 1930, Jiang Qing se hisse au pouvoir en devenant la dernière épouse du Grand Timonier. La Révolution culturelle lui donnera l’occasion de se venger de tous ses ennemis.
En 1937, Jiang Qing fait la couverture du Lianhua huabao, le magazine des studios Lianhua, l’une des grandes compagnies cinématographiques chinoises de l’époque.
Il existe dans l’historiographie chinoise un genre que l’on appelle
ye shi, ou histoire « sauvage » – une histoire non officielle qui va au-delà des arides archives impériales et se fonde sur des témoignages et des ragots. Jugés moins fiables que les histoires avalisées par la cour, ces récits sont plus intéressants et souvent bien plus proches de la vérité.
Madame Mao, de Ross Terrill, est l’histoire sauvage de Jiang Qing, la quatrième épouse de Mao Zedong et sans doute la femme la plus importante de la Chine du XX
e siècle. L’auteur de cette biographie exploite toute une série de sources inédites, parmi lesquelles des témoignages de membres de la famille de Mao, des documents confidentiels de membres du Parti communiste et des récits oraux de Chinois ou d’étrangers qui ont connu Jiang Qing. Il en résulte une analyse surprenante et inquiétante de la face intime de la vie politique chinoise.
Les responsables chinois assurent depuis longtemps que, sous le régime communiste, les individus ne comptent pas dans la vie politique...