Vieillir dans la dignité, mourir avec grâce

Les médecins savent soigner mais pas accompagner les patients dans leurs derniers instants. Confronté à la fin de vie de son père, un chirurgien appelle le corps médical et le personnel soignant à respecter les choix des personnes âgées au lieu de les infantiliser.


© Mathieu Cugnot / Divergence

Encore aujourd’hui, dans bon nombre de maisons de retraite (ici un Ehpad en France), on ne laisse pas les résidents se déplacer seuls de peur qu’ils fassent une chute.

Un des Hymnes homériques parle d’ un mortel aimé d’une divinité 1. Éos, la déesse de l’Aurore, est si éprise de ­Tithon qu’elle ne peut supporter l’idée qu’il puisse mourir un jour. Alors elle supplie Zeus d’accorder l’immortalité à son aimé. Mais, poursuit le poème, « l’idiote ! Elle ne pensa pas, Aurore souveraine, à lui demander la jeunesse et que lui soit épargnée la vieillesse affreuse. » Les deux époux vivent heureux de longues années jusqu’à ce que les premiers signes de la vieillesse se manifestent chez Tithon. Tout d’abord, Éos fait lit à part. Mais elle continue de l’aimer : « Elle lui fit la vie douce, en le gardant dans son palais, le fit nourrir d’ambroisie et lui donna de beaux habits ». Accablé par son immortalité, le corps de Tithon poursuit néanmoins sa déchéance. Il devient si faible qu’il ne peut plus bouger ses membres flétris. Éos ne peut pas le soulager de ses souffrances mais ne peut pas non plus, du fait de l’intervention divine de Zeus, le laisser mourir. Elle finit par l’installer dans...
LE LIVRE
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Nous sommes tous mortels. Ce qui compte vraiment en fin de vie de Atul Gawande, Fayard, 2015

ARTICLE ISSU DU N°102

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