Ascenseur vers la lune
Publié le 19 juillet 2019. Par La rédaction de Books.
Il y a cinquante ans l’homme marchait sur la lune. Pour rejoindre notre satellite, il s’était arraché à la gravité terrestre grâce à une fusée.
D’ici quelques années, c’est peut-être en ascenseur qu’il fera la première étape de son exploration du reste du cosmos. Si l’idée d’un ascenseur spatial semble tout droit tirée de la science-fiction, elle a des fondements physiques incontestables. Pour David Raitt, ancien responsable de la division de l’harmonisation des technologies et de la stratégie de l’Agence spatiale européenne et auteur de Space Elevators : A History, la question n’est d’ailleurs pas de savoir s’il sera construit, mais quand.
C’est le mathématicien et auteur de science-fiction russe Konstantin Tsiolkovski qui le premier évoque l’hypothèse d’un ascenseur spatial en 1895. Inspiré par la tour Eiffel, il imagine une tour de 35 000 km de haut dont le sommet dépasserait l’atmosphère. Son projet est irréalisable. Mais il inspire d’autres chercheurs. Un autre scientifique russe, Iouri Artsoutanov propose, en 1959, un moyen de rallier la Terre à son orbite basse grâce à un câble qui pendrait depuis un satellite géostationnaire.
C’est sur cette base que travaillent encore aujourd’hui les chercheurs réunis notamment dans l’International Space Elevator Consortium. Le projet standard comporte un port terrestre sur l’équateur relié à une installation en orbite géostationnaire (donc située toujours au-dessus du même point sur Terre), et entre les deux une station de déchargement dans l’espace. Trouver le matériau idéal pour le câble reste un obstacle majeur. Il se doit d’être à la fois particulièrement résistant et léger. L’utilisation de nanotubes voire de nanofils de carbone est étudiée.
Tout cela est encore très hypothétique mais David Raitt rappelle tout l’intérêt d’une telle installation : là où la NASA dépense 25 000$ pour envoyer en orbite 1 kg de charge avec une fusée, il suffirait de 100$ avec un ascenseur. Elle se révèlerait aussi bien plus écologique et fiable, et permettrait des voyages quotidiens vers l’espace.
À lire aussi dans Books : L’espace, de l’héroîsme à la routine, mars-avril 2018.