Précis d’assassinat politique

En 1997, la CIA déclassifiait un document destiné à ses agents chargés des opérations clandestines. Attentat à la bombe, empoisonnement, étranglement, accident arrangé : chaque méthode est examinée dans ses moindres détails.


© George Selley

Photomontage de la série A Study of Assassination (2018), de George Selley. L’artiste britannique a utilisé comme support les pages du guide rédigé en 1953 par la CIA en vue de se débarrasser du nouveau président du Guatemala. Celui-ci avait annoncé une réforme agraire contraire aux intérêts du principal propriétaire foncier du pays, la compagnie bananière américaine United Fruit Company.

Du temps où il était président du Ghana, Kwame Nkrumah échappa à au moins cinq tentatives d’assassinat. Il y eut d’abord trois attentats à la bombe visant sa voiture ou sa résidence. Puis une grenade qui le blessa légèrement. Enfin, en janvier 1964, un assaillant pénétra dans le palais présidentiel et tira cinq coups de feu, presque à bout portant ; un garde du corps fut tué, mais Nkrumah en sortit indemne. Le problème avec les tentatives d’assassinat, c’est que la cible ­refuse souvent de mourir. On l’a vu l’an dernier avec Jair Bolsonaro, agressé à l’arme blanche en pleine campagne présidentielle ­brésilienne. Il a eu le foie et un poumon perforés, mais, deux semaines plus tard, il était à nouveau sur pied et reprenait sa campagne, pour ensuite remporter l’élection en octobre. Les aspirants assas­sins surestiment systématiquement la létalité de leur arme de prédilection, et ils sous-­estiment la difficulté de la tâche. A Study of Assassination est une brochure de la CIA rédigée en 1953 par un auteur anonyme et déclassifiée en 1997. Elle était destinée à...
LE LIVRE
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The Secret CIA Assassination Manual: A Study of Assassination de CIA, lulu.com, 2015

ARTICLE ISSU DU N°96

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