Les manuscrits de De Gaulle

« Je n’ai pas la plume facile », confessait Charles de Gaulle. Pour Jean Lacouture, « il était un écrivain bourreau de ses textes, que l’on eût dit avide de ratures ». Et son écriture couchée dénote le passionné accentué, selon un site de graphologie.

« Toute ma vie je me suis fait une certaine idée de la France. Le sentiment me l’inspire aussi bien que la raison. Ce qu’il y a, en moi, d’affectif imagine naturellement la France, telle la princesse des contes ou la madone aux fresques des murs, comme vouée à une destinée éminente et exceptionnelle. J’ai, d’instinct, l’impression que la Providence l’a créée pour des succès achevés ou des malheurs exemplaires. S’il advient que la médiocrité marque, pourtant, ses faits et gestes, j’en éprouve la sensation d’une absurde anomalie, imputable aux fautes des Français, non au génie de la patrie. Mais aussi, le côté positif de mon esprit me convainc que la France n’est réellement elle-même qu’au premier rang ; que, seules, de vastes entreprises sont susceptibles de compenser les ferments de dispersion que son peuple porte en lui-même ; que notre pays, tel qu’il est, parmi les autres,...
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Mémoires de guerre de Charles de Gaulle, Pocket

ARTICLE ISSU DU N°95

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