Publié dans le magazine Books n° 93, décembre 2018/ janvier 2019. Par Mitch Horowitz.
Des milliers de personnes accusées de sorcellerie, surtout des femmes et des enfants, sont assassinées chaque année dans nombre de pays. Les Églises de Réveil, issues du pentecôtisme, attisent cette paranoïa qui inquiète les organisations internationales.
Les Américains sont pour la plupart convaincus que la persécution des « sorcières » a pris fin dans les années 1690, avec le procès de Salem, dans le Massachusetts (1). Or c’est malheureusement encore une réalité au XXIe siècle. Loin de disparaître à la faveur de l’interconnexion numérique et du développement économique, la chasse aux sorcières est aujourd’hui un phénomène mondial et un problème grandissant.
On a assisté ces dernières années à une flambée de violence contre des personnes accusées de sorcellerie en Afrique, dans le Pacifique et en Amérique latine, et même au sein des communautés immigrées aux États-Unis et en Europe occidentale. Selon les estimations du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH), plusieurs milliers de personnes accusées de sorcellerie sont assassinées chaque année, et des millions d’autres sont victimes de sévices ou expulsés de leur village. « Cela devient un problème mondial. Ce type de persécutions et de violences se répand partout », confiait Jeff...