Les sorcières brûlées vives à la Renaissance

Dans l’Europe de la Renaissance, plus de 50 000 personnes furent accusées de sorcellerie et brûlées vives. Comment expliquer que,
à l’heure de la rationalité triomphante, des juges instruits aient pu voir la main du démon dans des rites et des croyances paysannes ?


© Fototeca/Leemage

Des condamnées attendent leur tour pour être pendues. À droite, le chasseur de sorcières reçoit son dû. Gravure du « Traité sur les lois et coutumes de l’Écosse » de sir George Mackenzie (1678).

Plus de 50 000 personnes furent exécutées pour sorcellerie entre 1500 et 1700, et autant, jugées pour le même motif, furent acquittées ou décédèrent avant la fin de leur procès. Cela s’est produit non pas pendant les « âges obscurs » (1) ou au cours des siècles réputés superstitieux du Moyen Âge, mais aux XVIe et XVIIe siècles, à l’époque de la Renaissance, de la Réforme et de la révolution scientifique. Ce sujet a naturellement un aspect dramatique et théâtral, et des films comme Les Diables, de Ken ­Russell, ou des pièces de théâtre comme Les Sorcières de Salem, d’Arthur Miller, ont familiarisé le grand public avec le processus et les images de la chasse aux sorcières des débuts de l’ère moderne. Ces dernières décennies, les historiens ont prêté une attention toute parti­culière à la persécution de la sorcellerie. Après les années 1960, on a assisté à un regain d’intérêt pour ce qui touche au peuple, aux opprimés et aux ­marginaux, et il s’est constitué un vaste et impressionnant...
LE LIVRE
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Le Sabbat des sorcières de Carlo Ginzburg, Gallimard, « Bibliothèque des histoires », 1992

ARTICLE ISSU DU N°93

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