Publié dans le magazine Books n° 90, juillet/août 2018. Par Bryan Caplan.
Pour prétendre à un bon salaire, les études supérieures sont un passage quasi obligé. Pourtant, elles n’apprennent rien qui soit utile sur le marché du travail et coûtent cher au contribuable. Au final, elles ne sont qu’une immense perte de temps pour les étudiants.
Cela fait plus de quarante ans que je fréquente l’école. Il y a d’abord eu le jardin d’enfants, l’école maternelle, l’école primaire, le collège et le lycée. Puis un premier cycle universitaire à l’Université de Californie à Berkeley, suivi d’un doctorat à Princeton. L’étape suivante a été ce que l’on pourrait appeler mon premier « vrai » travail – comme professeur d’économie à l’Université George-Mason.
Maintenant que je suis titularisé, j’ai un travail de rêve à vie. À titre personnel, je n’ai aucune raison d’en vouloir à notre système d’enseignement supérieur. Et, pourtant, l’expérience de toute une vie plus un quart de siècle de lectures et de réflexion m’ont convaincu que c’est un énorme gaspillage de temps et d’argent. Lorsque des politiques s’engagent à envoyer davantage d’Américains à l’université, je ne peux m’empêcher de m’étrangler : « Pourquoi ? Vous voulez qu’on gaspille encore plus ? »
Comment, me direz-vous, peut-on oser dire que les études supérieures ne servent à rien à une époque où le retour sur investissement est plus important que jamais ? L’avantage salarial procuré par le diplôme...