Bulbizarre et le blaireau

Les enfants britanniques ne savent plus reconnaître une pie, un hêtre ou une vipère. Selon une étude récente, ils passent moins de temps à l’air libre que les détenus. Écrivains, artistes et associations tentent de réparer ce lien rompu avec la nature.


The Tale of Mr Tod, Beatrix Potter
En août 1913, l’auteure de livres pour enfants Eleanor Farjeon rendit visite au poète Edward Thomas et à sa famille dans leur maison près des South Downs, dans le sud de l’Angleterre. Lors de leur première promenade, la fille aînée des Thomas, Bronwen, 11 ans, réalisa que Farjeon la citadine ne connaissait le nom de presque aucune des fleurs sauvages qui poussaient dans les environs. « Elle fut horrifiée par mon ignorance », se souvint plus tard l’écrivaine. Un cours de rattrapage fut promptement organisé. Bronwen cueillit une centaine de variétés de fleurs et de plantes, indiqua leurs noms à Farjeon (« aigremoine, épervière, lotier corni­culé… ») et lui fit passer le lendemain une inter­rogation écrite. Elle avait disposé les échantillons numérotés de la cueillette de la veille selon un ordre précis sur la table. Farjeon avait une heure pour achever son devoir : elle aurait la mention « passable » si elle arrivait à nommer 60 plantes et la mention « bien » si elle en identifiait 70. Elle avait bonne mémoire et parvint à 90. « Bronwen était fière de moi. » Farjeon allait faire figurer ces noms de fleurs dans ses livres pour enfants, qui sont é...
LE LIVRE
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The Lost Words de Robert Macfarlane et Jackie Morris, Hamish Hamilton, 2017

ARTICLE ISSU DU N°90

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