Faut-il encore présenter Daniel Kehlmann ? En France, peut-être. Outre-Rhin, sûrement pas. En 2005, à tout juste 30 ans, il publiait
Les Arpenteurs du monde, le plus gros succès pour un roman allemand depuis
Le Parfum, de Patrick Süskind. Kehlmann est devenu une star, et, depuis, chacun de ses livres est un événement. Son nouveau roman, paru à l’automne 2017, ne déroge pas à la règle. D’autant que, à en croire le critique du
Spiegel Volker Weidermann, il s’agirait ni plus ni moins du « meilleur roman qu’il ait jamais écrit ».
Comme
Les Arpenteurs du monde, c’est un roman historique. Mais, contrairement à celui-ci, il n’est pas « hyper-ironique ». Il plonge le lecteur, sans distance et de façon brutale, dans cet épisode traumatique de l’histoire allemande que fut la guerre de Trente Ans. On y suit notamment le destin tragique de Frédéric V du Palatinat, ce prince protestant qui, en 1619, en acceptant la couronne du royaume de Bohême, précipita l’Europe dans la guerre et fut surnommé « le roi d’un hiver », car c’est à peu près le temps qu’il...