En 2012, Barack Obama et Mitt Romney ont dépensé chacun un peu plus d’un milliard de dollars pour leur campagne. Et ont reçu l’un et l’autre l’appui de plusieurs milliardaires : pour le premier, James H. Simon, Fred Eychaner et Steve Mostyn ; pour le second, Sheldon Adelson, Miriam Adelson et les frères Koch. Cette année, observe Elizabeth Drew, aucun des très nombreux candidats n’a pu se lancer dans la course sans l’appui d’au moins un milliardaire, et souvent plusieurs. Donald Trump en est un lui-même et peut se vanter de n’avoir besoin d’aucun soutien. L’argent a bien sûr toujours joué un rôle essentiel dans les campagnes présidentielles américaines, mais jamais à ce point. La raison en est simple. Plusieurs arrêts de la très conservatrice Cour suprême et un arrêt de la cour d’appel de Washington ont aboli toutes les limites imposées jusqu’alors aux dons apportés aux candidats par des individus ou des entreprises. Cela ne signifie pas que l’argent fait le résultat. Comme le remarque un observateur, au 30 décembre dernier Donald Trump n’avait ainsi rien dépensé en publicité sur les ondes, et se retrouvait largement en tête des sondages républicains, alors que Jeb Bush, qui avait déjà dépensé 30 millions, ne parvenait pas à décoller. Le seul fait d’être sans arrêt invité à la télévision avait assuré à l’homme d’affaires l’équivalent de centaines de millions de dollars de publicité gratuite. Mais le moment venu, il pourra s’acheter ce qu’il voudra. D’aucuns soutiennent que l’argent pervertit plus encore les élections législatives. Mais comme le montre aussi les sommes faramineuses amassées par le camp Clinton, l’élection de 2016 se fera sous l’emprise du dieu dollar.
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