Le chocolat comme médicament
Publié le 29 octobre 2015. Par La rédaction de Books.
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Pietro Longhi, Le chocolat du matin
Trouver un médicament au Salon du chocolat, qui se tient en ce moment à Paris, reste de l’ordre du rêve. Pourtant les scientifiques cherchent toujours à démontrer les actions du cacao sur la santé, et pendant longtemps cette gourmandise a garni les rayons des pharmacies. Dès son arrivée sur le vieux continent au début du XVIIe siècle, le cacao, comme tous les aliments, est lié à la médecine. L’archevêque Alphonse Louis du Plessis, un de ses premiers promoteurs en France, affirme très vite l’utiliser pour modérer les vapeurs de sa rate, comme le rappellent les pharmaciens Stéphanie Paternotte et Pierre Labrude dans un article intitulé « Le chocolat dans quelques ouvrages français de pharmacie et de médecine ». Les médecins d’alors cherchent les vertus du cacao, sans cependant pouvoir s’accorder. On l’utilise plutôt comme arôme pour cacher le goût désagréable de certains médicaments. «On pourroit mêler de même avec la cannelle et du chocolat les poudres de Cloportes, de Vipères, de Vers de terre, des foyes et fiels d’Anguilles et autres semblables, pour ôter aux malades jusqu’à l’idée dégoûtante de l’origine de ces remèdes », précise Quélus en 1719 dans son Histoire naturelle du cacao et du sucre.
Debauve, pharmacien de Louis XVI, remet les propriétés médicinales du chocolat au goût du jour. Il en vient à fabriquer aussi bien des chocolats aromatisés que médicamenteux. Et le cacao, qui se démocratise, envahit les officines. Dans sa Notice sur le chocolat pectoral-stomachique à l’osmazôme, le pharmacien Bardel prédit en 1832 : « Bientôt, si cela continue, toutes les drogues des pharmaciens passeront sous le rouleau des chocolatiers, et chaque maladie aura son chocolat spécial. » Les gourmands l’espèrent encore.