L’Espagne pleure ses enfants volés
Publié dans le magazine Books n° 69, octobre 2015. Par Beatriz Lucas Carbonero.
Entre 1939 et le début des années 1990, des milliers de bébés, que l’on prétendait morts, ont été soustraits à leur mère dans les maternités espagnoles. Apparue sous Franco pour priver de descendance les familles « rouges », la pratique a duré un demi-siècle, en raison de la demande croissante de couples désireux d’adopter. Au cœur de ce trafic, l’Église catholique. Aujourd’hui, réseaux sociaux, associations et empreintes ADN permettent à certains parents de retrouver enfin leur enfant.
Sœur María lors de sa première comparution, le 12 avril 2012. Aujourd’hui décédée, la religieuse fut en charge des adoptions à la maternité Santa Cristina de Madrid entre 1970 et 1980. Elle est l’une des rares personnes à avoir été citées à comparaître dans une affaire de bébés volés.