« Mon Dieu, qu’elle est laide ! » Telle fut la première réaction de Pinin Brambilla Barcilon devant
La Cène de Léonard de Vinci. La restauratrice d’art ignorait à ce moment qu’elle allait passer plus de vingt ans à scruter le moindre détail du tableau, nettoyant des écailles de peinture de la taille d’un grain de riz, dans l’espoir d’en révéler la matière et la teinte originelles. À 90 ans, Barcilon raconte dans un livre son « tête-à-tête avec Léonard ». Peinte entre 1495 et 1497,
La Cène a pratiquement d’emblée été détériorée par l’humidité. Elle fut repeinte deux fois au XVIIIe siècle et une fois au cours du siècle suivant. En 1796, des soldats français transformèrent en étable le réfectoire du couvent de l’église qui l’abritait, à Milan. Cent cinquante ans plus tard, en 1943, ce fut une bombe qui transperça le toit de l’édifice, laissant le chef-d’œuvre de Léonard exposé aux éléments pendant trois ans. Dans un entretien au magazine
Panorama, Barcilon décrit son travail acharné, des premiè...