Entretien avec María Oliveira-Cézar – Version longue

Les deux jésuites séquestrés et torturés dans la sinistre ESMA avaient été les mentors spirituels de Bergoglio. Ils ont été les seuls à sortir vivants de l’ESMA à cette époque.

    Historienne argentine spécialisée dans l’histoire du Cône Sud, María Oliveira-Cézar a analysé les divers nationalismes, le prétorianisme et les courants contre-révolutionnaires. Elle poursuit ses recherches à Paris-III et travaille actuellement sur les Juifs argentins en France sous l’Occupation.   Comment décrirez-vous les grandes lignes de l’Église argentine postconciliaire ? En Argentine le progressisme conciliaire butera contre les amples secteurs qui voulaient conserver leurs traditions tant dans les formes rituelles que dans l’étude de la théologie et de la doctrine sociale de l’Église. Ils étaient surtout apeurés face à ces changements qui pourraient les rapprocher du plus grand ennemi qu’ils avaient, le marxisme, qui au lieu de rester circonscrit aux pays lointains venait de s’installer en Amérique sous la conduction de Fidel Castro et d’un charismatique compatriote jusqu’alors inconnu. La hiérarchie de l’Église en Argentine, composée par l’ensemble des évêques, qui encadrent le clergé séculier et contrôlent les ordres religieuses - à l’exception de celle des Jésuites, placée sous le commandement directe du Pape –, appliquera...

ARTICLE ISSU DU N°65

SUR LE MÊME THÈME

Dossier L’ère du traumatisme
Dossier La nouvelle guerre froide
Dossier La nouvelle Inquisition

Aussi dans
ce numéro de Books