L’esprit des bébés
Publié en septembre 2009.
Longtemps sous-estimées par la tradition philosophique, les performances cognitives du très jeune enfant sont aujourd’hui mieux connues grâce aux récents progrès de la psychologie du développement. Alison Gopnik livre une synthèse accessible de ces recherches, dont les résultats bousculent bien des idées reçues.
Longtemps sous-estimées par la tradition philosophique, les
performances cognitives du très jeune enfant sont aujourd’hui mieux
connues grâce aux récents progrès de la psychologie du développement.
Alison Gopnik livre une synthèse accessible de ces recherches, dont les
résultats bousculent bien des idées reçues. On imagine ainsi volontiers
que les bébés n’ont qu’une conscience intermittente et vague de leur
environnement. En réalité, ils sont encore privés des mécanismes
d’inhibition qui permettent aux adultes de focaliser leur attention en
occultant les distractions éventuelles. Si la conscience de l’adulte
peut être comparée à un projecteur braqué sur une zone bien délimitée,
celle du bébé ressemble davantage à une lanterne qui éclaire faiblement
tout ce qui l’entoure. Cette conscience diffuse est selon l’auteur un
atout : l’esprit du bébé est très perméable aux expériences nouvelles
et doué d’une capacité d’apprentissage que les adultes ont
définitivement perdue. Les bébés seraient donc plus souples, plus
ouverts, et au total « plus intelligents » que les adultes !
Paul
Bloom, qui recense l’ouvrage sur le site Slate, juge cet enthousiasme « romantique et optimiste ». Tout en saluant le travail de l’auteur, il
regrette qu’à force de valoriser le mode d’apprentissage des bébés,
elle néglige le rôle que jouent, très tôt, les facultés mentales
innées. Si nous pouvons commencer à apprendre dès la naissance, c’est «
au moins en partie parce que nous sommes d’emblée bien informés ».
Lire l'article de Slate