La vraie Cléopâtre
Publié en août 2010.
« Elle n’était ni séductrice ni sorcière » explique Hannah Elliott sur Forbes.com. Dès l’antiquité, l’imagination populaire s’est emparée de Cléopâtre et en a fait une femme aux traits durs, vêtue d’or, professionnelle de la manipulation et adepte du luxe comme de la luxure. Le professeur émérite de lettres classiques à l’université de l'Etat de l'Ohio State Duane W. Roller abandonne cette représentation à la Elizabeth Taylor pour dresser un portrait de la reine qui ne se base, selon ses propres termes, « que sur l’information du monde antique ». Donc : pas de Shakespeare, pas de Massenet et surtout pas d’Hollywood.
« Elle n’était ni séductrice ni sorcière » explique Hannah Elliott sur Forbes.com. Dès l’antiquité, l’imagination populaire s’est emparée de Cléopâtre et en a fait une femme aux traits durs, vêtue d’or, professionnelle de la manipulation et adepte du luxe comme de la luxure. Le professeur émérite de lettres classiques à l’université de l'Etat de l'Ohio Duane W. Roller abandonne cette représentation à la Elizabeth Taylor pour dresser un portrait de la reine qui ne se base, selon ses propres termes, « que sur l’information du monde antique ». Donc : pas de Shakespeare, pas de Massenet et surtout pas d’Hollywood.
La Cléopâtre qui émerge de cet exercice d’épurement est une femme impressionnante et érudite, « une dirigeante hellénistique puissante qui savait manœuvrer les rênes du pouvoir aussi adroitement qu’un homme, » explique Tracy Lee Simons dans le New York Times. Elle se distinguait par son savoir médical et philosophique, sa connaissance des langues, mais également par ses talents de stratège militaire et son habilité diplomatique. Elle était « particulièrement savante, même pour une femme de descendance royale », note Hannah Elliot. Cette instruction se doublait d’une loyauté et d’un dévouement sans faille pour son pays et ses traditions. Duane W. Roller rappelle ce que fut la dynastie macédonienne des Ptolémées, qui régna trois siècles sur l’Egypte et qui prit fin avec Cléopâtre. Il souligne les défis politiques internes et externes, presque insurmontables, qui attendaient cette dernière quand elle accéda au trône en 51 av. J.-C. Il raconte enfin les évènements qui ont fait d’elle une légende : sa complicité dans le meurtre de Pompée, l’alliance avec César, la naissance de leur enfant, les intrigues avec Marc Antoine, et, pour finir, la défaite face à Auguste et le suicide.
En lui accordant la place qu’elle mérite en tant que femme politique, cette biographie, conclut Hannah Elliot, tente de sauver Cléopâtre de « l’historiographie phallocrate des temps antiques et modernes ».