Classique – Traduire Lucrèce en vers
Publié dans le magazine Books n° 6, juin 2009.
Traduire Lucrèce aujourd’hui, passe encore, mais en vers ! Les six chants du De rerum natura sont, il est vrai, un festival d’intelligence et de beauté. Au Ier siècle avant notre ère, Lucrèce y expose les acquis de la philosophie épicurienne, de résonance souvent très moderne. Les objets physiques sont tous composés d’atomes, la femme et l’homme participent également à la reproduction, l’âme meurt avec le corps… et cette idée qu’il faut « libérer doucement l’esprit des liens de la religion ». Tout cela en hexamètres haletants. Immense érudit, lui-même poète, l’Américain David Flavitt, universitaire à la retraite, a mené à bout un travail d’un autre âge, ciselant un immense collier d’hexamètres à l’anglaise, la scansion venant moins de l’agencement des syllabes que de l’accent mis sur un mot ou une fraction de mot. Le rythme est plus lent qu’en latin. Il en résulte un effet hypnotique, écrit son collègue Paul Grinstad dans Bookforum. Au risque que le plaisir de lire, en silence ou à voix haute, fasse passer au second plan l’intérêt du...
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