Ce n’est pas un hasard si
Le Parrain, de Francis Coppola, est un film culte. Cette saga retraçant l’histoire d’un clan mafieux originaire de Sicile ayant prospéré dans le Nouveau Monde, à l’ombre du rêve américain, et continuant pourtant de se définir exclusivement par les liens du sang, reprend un à un tous les thèmes de la tragédie occidentale : amour, trahison, luttes fratricides, culpabilité, péché, parricide et transformation du héros en crapule. C’est du grand cinéma que cette fresque universelle des passions et de la cruauté humaines. Un flash-back, dans la deuxième partie, révèle combien cette épopée possède des racines profondes. Attentionné, un couple de la famille Corleone met le petit Vito en sécurité, hors d’atteinte de ceux qui ont massacré toute la famille et ne reculeraient guère devant le meurtre de l’enfant survivant ; la présence d’un âne apporte la dernière touche à cette scène pastorale. Le schéma est on ne peut plus explicite. Un enfant trouvé qui devient roi : c’est ainsi que commencent tous les mythes fondateurs de l’Occident,...