Publié dans le magazine Books n° 17, novembre 2010. Par Paul Johnson.
Une savoureuse immersion dans trois mille ans d’histoire des représentations de l’autre monde.
Où il est question du rapport entre les dieux
et les oies, mais aussi de James Joyce et du paradis bibliophile des rabbins.
Professeur de littérature anglaise à Cambridge, John Casey a reçu une éducation catholique, suivie de nombreuses années de doute. Il est aujourd’hui l’auteur d’un excellent ouvrage sur l’au-delà, où il passe en revue plus de trois mille ans de visions sur l’autre monde, en commençant par les Égyptiens, premier peuple à avoir cru en l’existence d’une vie après la mort. Il met l’accent sur l’enfer et le paradis, mais n’oublie pas le purgatoire, auquel il réserve à juste titre une place importante.
Formé dans un établissement jésuite en Irlande, il y vécut des expériences effroyables, semblables à celles que raconte James Joyce dans son
Portrait de l’artiste en jeune homme. Dans le collège de Casey, le sermon sur l’enfer qui le terrifia tant – tout comme Joyce – était délivré par les jésuites eux-mêmes. À Stonyhurst, où j’ai fait ma propre scolarité, les quatre sermons eschatologiques (sur la mort, le Jugement dernier, l’enfer et le paradis) étaient aussi délivrés les quatre derniers mercredis de carême, mais les jésuites anglais rechignaient à évoquer eux-mêmes les...