McLuhan, le prophète oublié

Il était fumeux, contradictoire, ultraconservateur et un peu dingue. Marshall McLuhan a pourtant anticipé comme personne les effets des nouveaux médias sur nos vies.

C’est un jeu d’enfant, mais cela impressionne toujours, de rappeler le nombre de descriptions étrangement exactes qu’a faites Marshall McLuhan il y a plus d’un demi-siècle à propos de l’époque hypermédiatique, apathique et dominée par l’opinion qui est la nôtre. Dès son premier livre, La Mariée mécanique, paru en 1951, et plus encore avec La Galaxie Gutenberg, sorti en 1962, il observe de si près l’écume produite par la culture ambiante qu’il semble capable d’y lire l’avenir. Agrégeant comme à son habitude cinq remarques en une, il écrit ainsi en 1962, treize ans avant la mise en vente du premier PC : « Utilisé comme outil de recherche et de communication, l’ordinateur pourrait accélérer la recherche, rendre obsolète l’organisation bibliothéconomique, donner une capacité encyclopédique à l’individu et permettre l’accès électronique à des données sur mesure et commercialisables. » La prose de McLuhan est presque toujours aussi illisible que cette phrase, exagérément dense mais d’une singulière clairvoyance. Et son goût des formules chocs, qui préfiguraient à ses yeux un avenir où le...
LE LIVRE
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Marshall McLuhan de Douglas Coupland, Penguin Canada, 2010

ARTICLE ISSU DU N°27

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