Errare humanum est

Elle déchire les couples, déclenche des guerres, tue les patients de médecins défaillants : l’erreur règne sur l’humanité et lui coûte très cher. Mais pourquoi sommes-nous si prompts à nous y laisser prendre ?

De 1987 jusqu’à ma retraite en 2006, j’ai enseigné la médecine gériatrique à l’université de Manchester. Mais, depuis 1948 environ, autrement dit depuis le berceau, je n’ai jamais cessé d’occuper parallèlement le poste de professeur de généralisations infondées à l’université de Moi. Et je m’imagine mal quitter ces fonctions, qui m’apportent de grandes satisfactions, malgré la concurrence de mes milliards de collègues, pour la plupart tout aussi qualifiés pour ce titre. La principale compétence requise ? Être capable de boxer au-dessus de sa catégorie intellectuelle, en proférant des affirmations peu ou pas du tout fondées, tout en étant convaincu qu’elles sont – ou sont probablement – vraies, « puisque c’est mon avis ». Les dogmes répandus par un professeur de généralisations infondées englobent des pans entiers de cette toile infinie de rumeurs qu’on appelle le « vaste monde » ; pourtant, indifférent au décalage entre la dimension de l’univers et celle de l’esprit humain, je suis prêt à défendre bec et ongles certains de ces dogmes.   Verres déformants Si quoi que ce soit peut me convaincre de quitter...
LE LIVRE
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Cherchez l’erreur ! : Pourquoi il est profitable d’avoir tort de Kathryn Schulz, Flammarion, 2012

ARTICLE ISSU DU N°27

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