Être enfant à Rome

Un garçon de douze ans pouvait être choisi comme partenaire sexuel par un patricien romain s’il était fils d’esclave. Les enfants de citoyens, eux, vivaient dans un cocon. Au-delà de ce contraste saisissant, la tendance actuelle des historiens à récuser l’existence de sentiments affectifs des parents pour les jeunes ne fait pas l’unanimité.


Il existe étonnamment peu de bonne poésie sur les très jeunes enfants. Peut-être est-ce dû au manque de sommeil : pendant les premiers mois, il est déjà difficile de ne pas oublier de sortir les poubelles, alors écrire des poèmes… Le premier, sans doute, à avoir sérieusement tenté d’évoquer le monde de la prime enfance fut l’auteur latin Stace, contemporain de l’empereur Domitien, au Ier siècle de notre ère. Dans l’un de ses textes les plus surprenants, il prend dans ses bras un nouveau-né qui « respire l’air nouveau en poussant des vagissements tremblants ». Petit à petit, il apprend à interpréter les requêtes inarticulées de l’enfant et à panser ses « blessures cachées ». Plus tard, une fois que le bébé a appris à ramper, Stace le soulève et l’embrasse, tant et si bien que, bercé dans les bras de l’écrivain, il est peu à peu gagné par le sommeil. Le nom de Stace sera le premier mot prononcé par le bambin, et son visage lui servira de « premier joujou ». Combien d’autres poètes, dans n’importe quelle langue, ont décrit l’expérience qui consiste à se...
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Les enfants dans l’Empire romain de Être enfant à Rome, Cambridge University Press

ARTICLE ISSU DU N°30

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