Les Riches ? Rentables, vous dis-je !

Edward Conard fait partie des 0,1 % des Américains les plus riches. Fort de sa propre réussite, il entend combattre la mauvaise image dont souffrent les gens comme lui. Selon ses calculs, chaque dollar gagné par un très riche en rapporte vingt à la société. Celle-ci a donc intérêt à récompenser massivement la prise de risque. Un plaidoyer convaincant… jusqu’à un certain point.

Les 1 % les plus riches des États-Unis ont fait beaucoup parler d’eux ces derniers temps. Depuis le début de la crise financière de 2008, on les a entendus, flanqués d’avocats ou de consultants en communication, faire des déclarations lénifiantes et prononcer des plaidoyers pro domo lors d’auditions au Congrès. Ils répètent plus ou moins toujours les mêmes platitudes sur l’investissement, la prise de risque et la création d’emplois, et laissent poindre leur mépris devant l’incapacité de la nation à comprendre leur contribution. On a l’impression qu’ils ont peur de dire ce qu’ils pensent vraiment. Mais que disent-ils, ces super-riches, quand ils sont à l’abri des caméras ? C’est avec ces idées en tête que j’ai récemment rencontré Edward Conard, au croisement de la 57e rue et de Madison Avenue, à deux pas des bureaux de Bain Capital, le fonds de capital-investissement de Mitt Romney, qu’il a contribué à transformer en une affaire valant aujourd’hui plusieurs milliards de dollars en achetant, redressant, et revendant des entreprises. Conard, qui a pris sa retraite l’an dernier à 51 ans, ne...
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Unintended Consequences de Edward Conard, Penguin, 2012

ARTICLE ISSU DU N°41

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