Enseigner à l’heure de l’IA
Publié en janvier 2025. Par Books.
Bill Gates est enthousiaste. Son ami Salman Khan, le fondateur de la Khan Academy, a écrit le livre à lire sur l’usage présent et à venir de l’intelligence artificielle en matière d’éducation. « L’IA va radicalement améliorer tant les résultats des élèves et étudiants que les expériences des enseignants, et aidera à construire un futur où chacun aura accès à une instruction de niveau international », écrit-il sur son blog. Il faut dire que les perspectives sont impressionnantes. « Imaginez que vous avez un tuteur disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour vous aider à maîtriser votre sujet ou vos compétences », écrit sur le blog de la London School of Economics Jon Cardoso-Silva, qui a récemment enregistré une vidéo avec Salman Khan. « Cet expert, mis au diapason du style et du rythme d’apprentissage qui vous est propre, ne se contentera pas de répondre à vos interrogations. Il vous contactera en vous posant des questions personnalisées, stimulantes, qui vous aideront à mieux comprendre des sujets complexes ou à doper votre créativité en vous incitant à relier des idées apparemment sans lien entre elles. » Pour l’enseignant et les parents, ajoute Robert Adès dans le Times Literary Supplement, l’IA apportera en outre tous les outils nécessaires pour programmer les cours ainsi que le travail à la maison et suivre les avancées de chaque élève.
Robert Adès enseigne la psychologie en terminale. Il a hâte de pouvoir utiliser Khanmigo, l’assistant IA de la Khan Academy, qui sera disponible en Angleterre à la rentrée prochaine. Il s’attend à une expérience positive, mais exprime la crainte que l’enseignant se mue en superviseur, que se développe le sentiment trompeur de pouvoir reléguer au second plan « le charisme et l’autorité d’un enseignant parlant avec passion debout devant ses élèves » et que les autorités y trouvent une excuse pour faire des économies et « sous-investir dans l’enseignement humain ».