Le wokisme fait toujours recette
Publié en juillet 2024. Par Books.
Harcelée par ses jeunes collègues pour ses opinions jugées non conformes, Nellie Bowles a quitté The New York Times pour rejoindre son épouse Bari Weiss, qui avait elle-même quitté le quotidien new-yorkais, où elle contribuait à diriger la section « idées », pour fonder un média ostensiblement non conformiste, The Free Press. Elle décrit ainsi ses tourmenteurs : « Leurs conceptions politiques sont construites sur l’idée que les gens sont profondément bons, mais dénaturés par le capitalisme, le colonialisme, la blancheur et l’hétéronormativité […]. La police peut être abolie, parce que les gens sont sympas et – une fois sauvés de la pauvreté et du racisme – ne feront de mal à personne. Les drogués sans domicile peuvent créer des communautés durables dans les jardins publics parce qu’ils partageront aimablement l’espace avec les familles locales […]. Les enfants éprouvant une dysphorie de genre recevront les interventions médicales qu’ils réclament, parce que ces enfants se connaissent eux-mêmes parfaitement. » Dans ce livre au ton « souvent sardonique », écrit Jonathan Kay sur le site Quillette, elle analyse après bien d’autres les curiosités du wokisme dans la société américaine. Sans surprise, l’ouvrage a été vilipendé par les médias de gauche. Dans The Guardian, l’essayiste Charles Kaiser, par ailleurs auteur d’une histoire appréciée de la famille Boulloche dans la Résistance (traduit au Seuil), estime qu’elle est « la preuve vivante qu’elle est complètement incapable de changer son approche de la profession ». Il en donne quelques exemples à ses yeux révélateurs, comme cette description des femmes trans : « Les meilleures, les plus hardies et les plus farouches des féministes », qui jugent qu’« être une femme est, en règle générale, dégoûtant ».