Un musée des erreurs

De savants experts ont naguère prédit que la France compterait aujourd’hui moins de 40 millions d’habitants, et le monde pas plus de 2,1 milliards d’hommes en 2100. Plus près de nous, les projections faites par l’ONU à vingt ans de distance témoignent d’une belle impuissance à prévoir. En cause, l’extrapolation outrancière des tendances et la pesanteur des idéologies.

La méthode de projection démographique a été mise au point au cours des années 1920 et 1930 dans la plupart des pays industrialisés. Elle n’a pas changé depuis. La « méthode des composantes », comme on l’appelle, repose sur un principe simple. Il y a trois composantes : la fécondité selon l’âge de la mère, la mortalité selon l’âge des hommes et des femmes, et le solde migratoire selon l’âge. L’évolution de chacune des trois est prédite par un mélange d’extrapolation statistique, d’évaluation au doigt mouillé et de wishful thinking. Puis, en partant de la population actuelle classée par âge, on glisse d’une année à l’autre : chaque classe d’âge vieillit d’un an. On en soustrait les décès de l’année et on y ajoute le solde migratoire. L’effectif de la première classe...

LE LIVRE
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Vie et mort de la population mondiale de Hervé Le Bras, Le Pommier, 2009

ARTICLE ISSU DU N°49

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